S
Styloplume
Invité
Salut les poussins, et bonne année à tous!
Aujourd'hui on est en 2012! Il y a un an j'avais pris 300 mg de DXM pour passer le nouvel an, et ça s'était pas super bien passé. A l'époque en pleine dépression, j'ai passé mon trip à angoisser, à craindre la montée, à m'abrutir devant des choses toutes bêtes... pas glop.
Bon allay! Depuis j'ai fait des progrès! Je peux le retenter! Nous sommes le 31 décembre 2011, pour la première fois depuis un bon bout de temps je fête le réveillon dans mon pays natal, avant ça je le faisais toujours à l'étranger. Du coup je connais plus personne dans le coin, alors j'ai appellé mes vieilles connaissance pour savoir s'il y a une soirée que je peux incruster. Et j'en trouve une, organisée par une copine de lycée que j'ai pas revue depuis perpète. Je la contacte et hop ça se fait.
Bon, Stylo, tu vas faire gaffe à toi, hein? T'es en période de révision, tu vas à une soirée où tu connais personne, tu sais même pas si tu peux rester à dormir...
"- Ouais, bon, le THC ça me dit rien depuis la remontée d'acide un peu violente d'il y a une semaine, d'ailleurs on l'a bien dit: THC pas plus d'une fois par mois.
- Bon alors on la joue safe?
- Ouais, safe. Dans la maison il y a une bouteille de DXM qui traîne. On va voir ça.
- Du DXM? T'es sûr? Ah, remarque, oui, ça fait plus de deux mois depuis le dernier trip. Et puis ça en fait pas beaucoup, non?
- C'est ça, juste de quoi atteindre le plateau 1."
Je vais trouver cette bouteille de sirop. On checke: pas de maltitol. Sur les 250 ml entamés il reste 125 ml, donc 190 mg. J'ai juste jamais pris une dose si petite. On verra bien si ça fait un effet, de toutes façons on risque rien, le DXM on gère maintenant. On va juste tenter ça en milieu récréatif, voire si je retrouve les effets de ma première période récréative au DXM.
Rapide chek-up du set&setting.
Set: Pas beaucoup dormi la nuit dernière, car plusieurs histoires qui me gênent un peu en ce moment (je raconte pas tout). Mon état mental n'est vraiment pas au top, mais depuis le dernier trip au DXM je me suis entraîné à faire des trips "à blanc" pour savoir lâcher prise et en même temps ne pas paniquer et donc garder un certain contrôle.
Setting: Réveillon avec des inconnus.
Le trip.
Nickel, c'est parti. Je prends la voiture, au bout de quinze minutes j'y suis, et rapidement je fais connaissance. C'est dans une salle des fêtes, des étudiants et des ingénieurs, pas mal de grosses têtes en fait, du genre à faire leurs études aux USA. Je suis assez impressionné, mais bon je suis social, je fais connaissance, tout se passe bien. Location de la salle, repas plus alcool, tout est compris dans les 20€ que j'ai donné aux organisateurs. Je me disais que c'est un peu cher, et en fait on a super bien mangé et puis voilà je suis arrivé les mains dans les poches sans connaître personne, mais j'ai eu un vrai réveillon, donc pas mal quand même.
21:00
Ah, si, je retrouve une autre connaissance, je lui raconte ma vie depuis le temps qu'on s'est pas vu, et là, quiproquo trop incroyable. Je lui parle de mes problèmes, et elle me dit: "Oui, j'en ai entendu parler, je comprends. On va pas le dire à voix haute, mais continue." Et moi: "Tient, mais comment elle sait que je prends de la drogue?". Bref je continue à lui raconter ma dépression liée au DXM, sans mentionner le DXM ma psycho et tout, et plus tard, au buffet, je lui demande: "Au fait, on parle bien de la même chose?" Elle me dit à l'oreille: "Mais oui, on parle de ton [[CENSURE]], c'est ça?" Moi je me marre et je lui dit: "Mais non! J'ai pris de la drogue!". On se marre comme pas possible, on a passé dix minutes à parler d'un problème différent!
23:30
Fini de manger à 11 heures, la musique n'a pas encore commencé, j'ai fait la connaissance de tout le monde, je peux rester à dormir, je le sens bien. Go DXM. Je sors avec ma bouteille me promener, j'ai un peu froid, mais bon je bois mon sirop consciencieusement. Un peu dégueu comme toujours mais je vomis pas non plus.
23:45 HEURE DE LA PRISE
Ca y est j'ai tout fini. Je rentre et je me cale sur le son dancefloor bien mainstream, le genre de musique de boum à la funradio. Pas de montée évidemment, mais je m'éclate bien, je me lâche comme j'ai appris à le faire. Les autres dansent de manière un peu timide, enfin bon ils font leurs trucs. On ne tape pas beaucoup de délires à plusieurs, hormis jouer au volley avec un ballon de baudruche.
00:00
Bonne année! Tout le monde se congratule, je fais des bisous à tout le monde, je suis Stylo en mode festif social love. Tout se passe bien.
00:30
Je commence à me sentir un peu gêné. Ca monte! C'est la montée de DXM un peu chamboulante, assez rapide. Je me sens pas super à l'aise sur le dancefloor, ni sur un siège, pas vraiment en sécurité. Avec la montée c'est aussi le spectre de la dépression-DXM qui remonte. Alors hop j'applique mon plan de secours. Je vais me réfugier dans la voiture, où je suis dans le calme, une certaine obscurité, et go pour le plan anti-bad. Je me parle:
"Je me sens agité, mon coeur bat fort, c'est indubitablement le DXM car je n'ai presque pas bu d'alcool." (Sortir des évidences ça fait du bien)
"Or je sais que cette agitation n'est qu'un produit de mon esprit. Je peux revenir au calme en me relaxant. Le bad n'est qu'un état qui appelle à plus d'équilibre." Je cogite tout au fur et à mesure, et je me met à respirer convenablement, lentement, posément.
"Je peux revenir à la paix intérieure en laissant venir les affects et en les considérants." Je me récite en fait le même genre de chose que le mantra des Bene Gesserit de Frank Herbert.
Ca marche super bien. A chaque respiration je sens mon agitation qui se transforme en force tranquille.
"Si les choses tournent mal je pourrai toujours revenir ici, voire dormir dans la voiture. C'est faisable. Je donne à l'enfant intérieur toute priorité sur ma participation à la soirée. Je peux revenir ici à tout instant."
C'est super cool d'avoir un plan de secours.
00:45
Je sors de la voiture et je retourne dans la salle. Au passage je rencontre un fille, mettons qu'elle s'appelle Judith, et lui parle rapidement. Elle me demande ce que je faisais dans ma voiture.
" - Je me relaxais.
- Tu veux pas me dire que t'as fumé un pétard?
- J'ai pas fumé.
- ... (elle me croit pas vraiment je crois)
- Bon, j'ai pris un truc léger à minuit moins le quart et j'étais en train de me détendre pour le laisser monter.
- T'as pris quoi?"
Et du coup on parle un peu de drogue, je lui raconte mon histoire vite fait, ça fait du bien. Elle a déjà quelques opinions là-dessus, mais bon je raconte juste mes trucs et ça l'intéresse apparamment. Et puis je suis super posé, super bien. Je me rends compte que ce plan de secours c'est une super idée, l'aspect médidatif est évident. Je fais de l'hygiène mentale et ça marche!
En causant je remarque que je suis un peu attaqué, mais un tout petit peu. Je bute sur quelques mots comme je le fait sous DXM, mais en très léger.
Bref on a fini de causer.
01:00 (à partir de là les heures sont vagues)
Ca y est je suis vraiment monté. Je peux rentrer dans mes délires sur la musique sans problème, je me fout pas mal de ce que les autres peuvent penser de moi si je danse comme un chéper. Je connais pas d'autres façon de danser. Je fais danser une copine, on s'éclate, je fais de la salsa avec une autre et c'est beaucoup plus hasardeux.
Grosse différence entre ce que je vis sur le son et le THC d'il y a deux semaines. Là où le THC laissait remonter l'acide, où j'était complètement calé sur le son, dans une expérience méchamment psychédélique, le DXM m'a juste un peu déconnecté de mon corps et de mes inhibitions, je me sens un peu bourré, mais dans ma tête c'est assez clean. Je me rends compte d'où je suis, et je lâche pas prise méchamment. La musique dancefloor n'est pas ce qu'il y a de mieux non plus, mais je tripe pas mal. Aucun visuel.
01:30
Je quitte le dancefloor et commence à m'ennuyer. Hop plan de secours!
Me revoilà dans la voiture. En plein dans le trip, je m'éparpille un peu dans mes pensées. Ok, on respire. Ca va mieux. Du coup je m'éparpille à nouveau. Bon je cause. Pas vraiment de souvenir de ce que j'ai dit, si ce n'est que l'enfant intérieur m'a dit: "Stylo, je voudrais que tu t'occuppes de moi!". Bon, heu...
Pour être honnête je bloque un peu avec l'enfant intérieur. D'accord je suis pas super assidu dans mes révisions, mais sinon je gère bien ma vie. Il y a une contradiction entre les efforts que je fais en tant qu'adulte et la satisfaction du gamin. Je ne comprends pas vraiment comment lui causer, je fais fausse route je pense...
Donc je m'oriente sur un petit chemin intérieur pour trouver l'image du Père et récupérer de la confiance en moi de ce côté-là. Je tombe sur un visuel, le premier de la soirée je crois bien. C'est une sorte d'arbre en spirale, un arbre bleu fluorescent qui ressemble à un brin d'ADN. Maintenant que j'y repense, c'est une représentation du Père, c'est con j'y étais. Mais sur le coup je dis: ah non, merde, des halus au DXM qui font peur. C'est-à-dire que les visuels que je connais sous DXM c'est d'ordinaire plutôt méchant, du sang, la mort, du sexe crade, des hommes sans amour, des personnages laids...
Donc je ne veux pas accrocher pas sur ce visuel pourtant très prometteur et je décide de prolonger la relaxation en respirant bien et profondément. Ca marche très bien. Hop on y retourne.
02:00
J'y suis, je danse, je tripe, aucune conversation avec les autres, de toutes façons on se connaît pas, on danse pas pareil, on a pas pris la même molécule, les autres ont pris de l'alcool, chose qui me semble abberrante, en mon for intérieur je suis bien content de connaître quelque chose de plus palpitant
Je suis bien à danser, mais il y a juste quelque chose de mécanique là-dedans. Des filles pas mal qui dansent toujours pareil, avec des bâtons lumineux autour du cou, ça prends un air psychédélique et impersonnel. Je rentre un peu dans le WTF du DXM, à savoir je fixe les choses sans plus vraiment les comprendre. Disons que ma conscience a changé. Je ne vois plus les gens pareils, il se ressemblent un peu tous, ils me sont étrangers, et en même temps je ne souffre pas de ne pas les connaître. Un léger complexe d'infériorité vient (un truc récurent chez moi), mais beaucoup moins fort qu'en d'autres occasion. Je suis moi-même, après tout. Je me gère, j'ai mon plan de secours, je peux triper comme je veux. Haha! Je suis un homme libre!
J'aurais bien voulu causer davantage avec Judith, mais de toutes façons elle a un copain, oh et puis je m'en fous, je suis pas venu pour draguer, les choses se font toujours toutes seules de toutes manière. (Ah j'en ai chié avant d'en arriver à un tel détachement. Mais je crois que la drogue y est aussi pour quelque chose).
02:30
Bon, du coup je m'ennuie un peu, et mes jambes fatiguent. C'est reparti pour le plan de secours, qui est maintenant plus une autre facette de la soirée, parfaitement assumée. Haha j'y vais toutes les heures dans ma voiture!
Cette fois-ci j'ai emmené mon casque et mon lecteur MP3, bien décidé à un trip psychonautique. Tant pis pour la soirée, je peux bien faire ça, c'est pas souvent que je prends du DXM, je veux profiter de l'occasion.
Donc c'est pari, respiration, je lâche prise, et hop c'est parti. Peu de visuels. Presque rien. Je ne me souviens plus trop bien ce que j'ai fait à part profiter de la musique. Les pensées de tous les jours sont revenues, et en même, temps, boarf, pas vraiment important en comparaison d'ici et maintenant. Un bref sondage du côté de l'image du Père ne donne pas grand-chose. Il y a toujours un certain bloquage quelque part, et je sens comme une insatisfaction qui vient de très profond, que je n'ai pas atteinte. Quelque chose d'un peu inaccessible. Je lâche mon casque et je sors.
02:50
Judith est là.
"- Alors ça va? Encore médité?
- Ouais, ça va bien. Je suis content de mon trip en globalité, parce que je m'en sors pas mal.
- En t'isolant toutes les heures dans ta voiture...
- La pathologie fait partie de la normalité. C'est normal d'avoir desproblèmes et je trouve ça sain de les prendre au sérieux.
- D'accord avec toi."
Ah putain j'ai fait des progrès!
Bon je retourne danser.
03:00
A un moment donné je suis devant le son et je me dit: "C'est quand même bizarre d'avoir encore ces états dépressifs alors que je m'en tire bien dans ma vie." Je cogite sur le son. Mes états dépressifs c'est toujours avoir peur que ça aille moins bien plus tard. Par exemple, alors que je suis en train de danser sur le son, je me fait du souci pour mon programme de révision. Mais c'est des conneries! J'ai toujours su relever ce genre de défis. Je pourrai faire un bad complet ce soir, je sais que je vais toujours retomber sur mes pattes! Je me suis tiré de situations autrement plus terribles, alors pourquoi le Styloplume de demain ne serait pas capable de ranger sa chambre et de planifier ses révisions?
Le déclic se fait lentement. Je peux faire confiance au Styloplume de demain. Demain est un autre jour. Pour le moment je suis devant le son, et je me dit que si je me fait du souci pour les révisions, c'est à prendre au sérieux, donc à moins d'être con le Styloplume de demain va ranger sa chambre et planifier les révisions (lol pour le moment j'écris le TR. Ceci dit ça m'oblige moralement à ranger ma chambre après).
Donc hop, déclic, ça y est, c'est ça, il suffit de me faire confiance. Facile à résumer mais pas facile à atteindre dans la pratique. Voilà une bonne résolution pour 2012: me faire confiance. Merci le DXM!
03:30
J'arrête de danser, je suis assez crevé (pas beaucoup dormi la nuit dernière). Je me pose sur une chaise, l'organisateur passe du Red Hot, pas trop mon truc pour danser, mais cette musique me pose incroyablement bien. Je fixe, mes pensées sont devenues positives. La lumière s'allume, la soirée se termine. Je suis bien synchronisé avec les autres.
04:10
On se couche. Je suis claqué comme seul le DXM peut me claquer, les jambes lourdes, le baillement à la DXM (ouh ça tire), nickel on se couche. Je suis content, en plus je me suis chopé un coin sympa pour étaler ma couverture comme un futon, avec mon duvet dessus. Je me change, je suis en pyjama, les autres aussi se couchent, bon bah nickel. Les lumières s'éteignent. Bonne nuit vous autres! Une bande de bonhomme se charie à voix haute encore.
04:30
(ah putain Etnica quelle musique!)
Les pensées partent dans tous les sens, je les recentre. Respiration calme, posée, on inspire, on expire, et on recommence. Ca marche bien.
Une lumière dorée brille. C'est un triangle qui pulse de l'énergie au milieu d'un décor vert. Je me rapproche, le triangle doré se superpose à un autre triangle identique qui pointe dans l'autre direction, les deux forment une étoile de David. Sur le triangle le plus proche de moi, le visage de Bouddha, tranquille. Un cube vert fluorescent, comblé d'énergie, iradie le monde qui l'entoure. Des nuages bleus, des rayons jaunes, de beaux paysages.
"- Dis donc, Stylo, on tape des hallus, là.
- Mmh, oui....
- Pour 200mg c'est quand même fort!
- Mmh, c'est vrai que c'est étonnant.
- Hé, Stylo, on a pris que du DXM.
- Ah oui, mais..."
TCHING L'ampoule s'allume
"- Mec! Tu tapes des visuels super beaux sous DXM! Tu sais ce que ça veut dire!
- Oui! Ca veut dire que je tripe au DXM! Je tripe bien, je tripe comme il faut! Je vois des représentations de dieu, des beaux mandalas!
- Et oui. Ca veut dire que tu vas ...
- Je vais mieux! Hahaahahaha! Je vais mieux! Je ne tape plus des halus crades ou sans signification! Je vois des choses profondes et belles de l'inconscient collectif!
- C'est ça. Nos efforts ont porté leurs fruits.
- Merci, Styloplume, merci, merci, merci....."
La vache! Toutes ces conneries sur l'enfant intérieur, l'amour-propre, les plans de secours, tout ça ça marche.
Un bonhomme se met à ronfler, ça me gêne un peu. Les visuels me montrent un méchant ours très laid qui s'amuse à embêter des petites animaux innocents. Un visuel désagréable et justifié. Je garde pied. On va voir si cette histoire d'aimer ses ennemis, comme a dit Jésus, ça marche.
Je regarde cet ours qui représente le ronfleur. C'est devenu un sumo grotesque qui défèque devant moi en me tournant le dos. Je décide de le regarder en face. Son visage de Japonais ressemble à une estampe, c'est un visage grimacant et méchant. Je me rapproche de son visage, surtout de sa bouche, qui est dégoûtante, des dents pourries, une langue tirée, un cloaque sournois. Je me laisse dévorer, et aussitôt une forme apparaît derrière cette bouche méchante. J'aperçois une autre bouche, celle d'une femme. Une bouche belle et parfaite.
MERDE ALORS! Un symbole périnatal sous 200 mg de DXM!
Je suis dans la troisième matrice périnatale: le passage du col pelvo-génital lors de la naissance. Cette matrice est liée avec des images de sexe et de mort, notamment l'image du sexe de la mère, qui peut être perçu comme dégoûtant et menacant. Or, la bouche est un symbole du sexe féminin. Dans notre espèce, le sexe de la femme étant caché par la tenue debout, le rouge à lèvre est un signe imitant la rougeur de la vulve en cas d'excitation sexuelle, comme c'est le cas chez les chimpanzés.
DONC j'ai un symbole périnatal moche (la méchante vulve= la bouche dégoûtante du sumo) qui, lorsque je l'accepte, est remplacé par le même symbole périnatal, mais du côté lumineux de la force (la belle bouche de femme).
Cette bouche parfaite est la bouche de la mère universelle, la mère qui m'aime parfaitement et complètement. Elle dit quelques mots, je ne les comprends pas mais je ressent son amour très pur.
Et voilà, les ronflements du bonhomme ne me gênent plus.
D'autres images un peu pourries suivent, mais pas trop fortes, j'essaye de les traiter, mais elles ne sont pas très intenses, et puis je suis crevé.
05:10
Je me suis mis de la Goa sur les oreilles parce que je dors pas de toutes façons. Je suis loin d'être complètement redescendu, en fait je tripe toujours. Je vais aux toilettes pour faire mes trucs, et l'endroit me fait penser au film SAW, où deux bonhommes se retrouvent enchaînés dans une salle de bain pourrie pour y être soumis à des tortures mentales et physiques. Je me représente un désespoir monstre, mais je me dit : "Même si je marche dans la vallée de l'ombre et de la mort, je ne craint aucun mal, car tu es à mes côtés". Je fais mon truc dans l'urinoir, puis je me dit qu'en fait, cette Goa qui passe dans mes oreilles est un pur kif. Je me met à danser dans les chiottes, à danser comme le sale chéper que je suis, irrémédiablement perdu à la cause de la psytrance, aaaaahhhhh c'est bon.
Je me couche alors, je finit par dormir.
08:30
Hop debout! Les organisateurs se mettent à ranger. Moi je suis dans le post-DXM, pas désagréable du tout, un afterglow qui dure encore maintenant (12:30). Un grand café, j'aide un minimum à ranger, et salut à la prochaine. Un voyage en voiture génial où je passe ma journée en revue: écrire le TR, ranger ma chambre, planifier les révisions. (Ah putain Etnica, incroyable! Je m'écoute ça depuis tout à l'heure :heart: )
Les conclusions faites le jour d'après.
Hahaha, toutes mes conneries de trip à blanc, d'enfant intérieur, d'accepter la mort, tout ça ça marche. Aujourd'hui la dépression des jours passés est partie. J'ai compris que c'est mes révisions aléatoires qui l'ont créé. C'est tout con mais c'est comme ça. Donc je vais ranger ma chambre et faire mes révisions.
Le DXM je me réconcilie avec chaque fois un peu plus. Je vais devoir considérer cette substance avec toujours plus de respect et de prudence, maintenant que j'entrevois son potentiel incroyable. Je suis en train d'atteindre ce que je voulais depuis presque deux ans avec le DXM: des halus lumineuses, une certaine clarté. J'ai dit aux autres qu'il est plus facile de faire confiance au LSD qu'au DXM, et je me rends compte que c'est juste mon cas. Le DXM et le LSD se valent bien, c'est ma peur du DXM qui causait un manque de lâcher-prise et donc des hallus qui restaient crades.
Quand à la dose, c'est juste :shock: . C'est la première fois de ma vie que j'en prends si peu et que j'ai un trip aussi instructif en comparaison! Cette histoire de pallier ne semble plus très pertinente pour moi, car mes visuels sur la fin du trip s'apparentaient à un plateau 3 au niveau visuel, sans la dissociation, alors que le début du trip était un plateau 1 en bonne et due forme. Bref je n'ai pas fini de découvrir cette substance.
Reste que mon état intérieur reste fragile, donc on va maintenir les précautions: THC et DXM, pas plus d'une fois par mois chacun. Set & setting soigné, toujours avoir des plans de secours, et bien sûr continuer de cogiter et de faire des trips à blanc, sans drogue.
Et bonne santé à tous!
Aujourd'hui on est en 2012! Il y a un an j'avais pris 300 mg de DXM pour passer le nouvel an, et ça s'était pas super bien passé. A l'époque en pleine dépression, j'ai passé mon trip à angoisser, à craindre la montée, à m'abrutir devant des choses toutes bêtes... pas glop.
Bon allay! Depuis j'ai fait des progrès! Je peux le retenter! Nous sommes le 31 décembre 2011, pour la première fois depuis un bon bout de temps je fête le réveillon dans mon pays natal, avant ça je le faisais toujours à l'étranger. Du coup je connais plus personne dans le coin, alors j'ai appellé mes vieilles connaissance pour savoir s'il y a une soirée que je peux incruster. Et j'en trouve une, organisée par une copine de lycée que j'ai pas revue depuis perpète. Je la contacte et hop ça se fait.
Bon, Stylo, tu vas faire gaffe à toi, hein? T'es en période de révision, tu vas à une soirée où tu connais personne, tu sais même pas si tu peux rester à dormir...
"- Ouais, bon, le THC ça me dit rien depuis la remontée d'acide un peu violente d'il y a une semaine, d'ailleurs on l'a bien dit: THC pas plus d'une fois par mois.
- Bon alors on la joue safe?
- Ouais, safe. Dans la maison il y a une bouteille de DXM qui traîne. On va voir ça.
- Du DXM? T'es sûr? Ah, remarque, oui, ça fait plus de deux mois depuis le dernier trip. Et puis ça en fait pas beaucoup, non?
- C'est ça, juste de quoi atteindre le plateau 1."
Je vais trouver cette bouteille de sirop. On checke: pas de maltitol. Sur les 250 ml entamés il reste 125 ml, donc 190 mg. J'ai juste jamais pris une dose si petite. On verra bien si ça fait un effet, de toutes façons on risque rien, le DXM on gère maintenant. On va juste tenter ça en milieu récréatif, voire si je retrouve les effets de ma première période récréative au DXM.
Rapide chek-up du set&setting.
Set: Pas beaucoup dormi la nuit dernière, car plusieurs histoires qui me gênent un peu en ce moment (je raconte pas tout). Mon état mental n'est vraiment pas au top, mais depuis le dernier trip au DXM je me suis entraîné à faire des trips "à blanc" pour savoir lâcher prise et en même temps ne pas paniquer et donc garder un certain contrôle.
Setting: Réveillon avec des inconnus.
Le trip.
Nickel, c'est parti. Je prends la voiture, au bout de quinze minutes j'y suis, et rapidement je fais connaissance. C'est dans une salle des fêtes, des étudiants et des ingénieurs, pas mal de grosses têtes en fait, du genre à faire leurs études aux USA. Je suis assez impressionné, mais bon je suis social, je fais connaissance, tout se passe bien. Location de la salle, repas plus alcool, tout est compris dans les 20€ que j'ai donné aux organisateurs. Je me disais que c'est un peu cher, et en fait on a super bien mangé et puis voilà je suis arrivé les mains dans les poches sans connaître personne, mais j'ai eu un vrai réveillon, donc pas mal quand même.
21:00
Ah, si, je retrouve une autre connaissance, je lui raconte ma vie depuis le temps qu'on s'est pas vu, et là, quiproquo trop incroyable. Je lui parle de mes problèmes, et elle me dit: "Oui, j'en ai entendu parler, je comprends. On va pas le dire à voix haute, mais continue." Et moi: "Tient, mais comment elle sait que je prends de la drogue?". Bref je continue à lui raconter ma dépression liée au DXM, sans mentionner le DXM ma psycho et tout, et plus tard, au buffet, je lui demande: "Au fait, on parle bien de la même chose?" Elle me dit à l'oreille: "Mais oui, on parle de ton [[CENSURE]], c'est ça?" Moi je me marre et je lui dit: "Mais non! J'ai pris de la drogue!". On se marre comme pas possible, on a passé dix minutes à parler d'un problème différent!
23:30
Fini de manger à 11 heures, la musique n'a pas encore commencé, j'ai fait la connaissance de tout le monde, je peux rester à dormir, je le sens bien. Go DXM. Je sors avec ma bouteille me promener, j'ai un peu froid, mais bon je bois mon sirop consciencieusement. Un peu dégueu comme toujours mais je vomis pas non plus.
23:45 HEURE DE LA PRISE
Ca y est j'ai tout fini. Je rentre et je me cale sur le son dancefloor bien mainstream, le genre de musique de boum à la funradio. Pas de montée évidemment, mais je m'éclate bien, je me lâche comme j'ai appris à le faire. Les autres dansent de manière un peu timide, enfin bon ils font leurs trucs. On ne tape pas beaucoup de délires à plusieurs, hormis jouer au volley avec un ballon de baudruche.
00:00
Bonne année! Tout le monde se congratule, je fais des bisous à tout le monde, je suis Stylo en mode festif social love. Tout se passe bien.
00:30
Je commence à me sentir un peu gêné. Ca monte! C'est la montée de DXM un peu chamboulante, assez rapide. Je me sens pas super à l'aise sur le dancefloor, ni sur un siège, pas vraiment en sécurité. Avec la montée c'est aussi le spectre de la dépression-DXM qui remonte. Alors hop j'applique mon plan de secours. Je vais me réfugier dans la voiture, où je suis dans le calme, une certaine obscurité, et go pour le plan anti-bad. Je me parle:
"Je me sens agité, mon coeur bat fort, c'est indubitablement le DXM car je n'ai presque pas bu d'alcool." (Sortir des évidences ça fait du bien)
"Or je sais que cette agitation n'est qu'un produit de mon esprit. Je peux revenir au calme en me relaxant. Le bad n'est qu'un état qui appelle à plus d'équilibre." Je cogite tout au fur et à mesure, et je me met à respirer convenablement, lentement, posément.
"Je peux revenir à la paix intérieure en laissant venir les affects et en les considérants." Je me récite en fait le même genre de chose que le mantra des Bene Gesserit de Frank Herbert.
Ca marche super bien. A chaque respiration je sens mon agitation qui se transforme en force tranquille.
"Si les choses tournent mal je pourrai toujours revenir ici, voire dormir dans la voiture. C'est faisable. Je donne à l'enfant intérieur toute priorité sur ma participation à la soirée. Je peux revenir ici à tout instant."
C'est super cool d'avoir un plan de secours.
00:45
Je sors de la voiture et je retourne dans la salle. Au passage je rencontre un fille, mettons qu'elle s'appelle Judith, et lui parle rapidement. Elle me demande ce que je faisais dans ma voiture.
" - Je me relaxais.
- Tu veux pas me dire que t'as fumé un pétard?
- J'ai pas fumé.
- ... (elle me croit pas vraiment je crois)
- Bon, j'ai pris un truc léger à minuit moins le quart et j'étais en train de me détendre pour le laisser monter.
- T'as pris quoi?"
Et du coup on parle un peu de drogue, je lui raconte mon histoire vite fait, ça fait du bien. Elle a déjà quelques opinions là-dessus, mais bon je raconte juste mes trucs et ça l'intéresse apparamment. Et puis je suis super posé, super bien. Je me rends compte que ce plan de secours c'est une super idée, l'aspect médidatif est évident. Je fais de l'hygiène mentale et ça marche!
En causant je remarque que je suis un peu attaqué, mais un tout petit peu. Je bute sur quelques mots comme je le fait sous DXM, mais en très léger.
Bref on a fini de causer.
01:00 (à partir de là les heures sont vagues)
Ca y est je suis vraiment monté. Je peux rentrer dans mes délires sur la musique sans problème, je me fout pas mal de ce que les autres peuvent penser de moi si je danse comme un chéper. Je connais pas d'autres façon de danser. Je fais danser une copine, on s'éclate, je fais de la salsa avec une autre et c'est beaucoup plus hasardeux.
Grosse différence entre ce que je vis sur le son et le THC d'il y a deux semaines. Là où le THC laissait remonter l'acide, où j'était complètement calé sur le son, dans une expérience méchamment psychédélique, le DXM m'a juste un peu déconnecté de mon corps et de mes inhibitions, je me sens un peu bourré, mais dans ma tête c'est assez clean. Je me rends compte d'où je suis, et je lâche pas prise méchamment. La musique dancefloor n'est pas ce qu'il y a de mieux non plus, mais je tripe pas mal. Aucun visuel.
01:30
Je quitte le dancefloor et commence à m'ennuyer. Hop plan de secours!
Me revoilà dans la voiture. En plein dans le trip, je m'éparpille un peu dans mes pensées. Ok, on respire. Ca va mieux. Du coup je m'éparpille à nouveau. Bon je cause. Pas vraiment de souvenir de ce que j'ai dit, si ce n'est que l'enfant intérieur m'a dit: "Stylo, je voudrais que tu t'occuppes de moi!". Bon, heu...
Pour être honnête je bloque un peu avec l'enfant intérieur. D'accord je suis pas super assidu dans mes révisions, mais sinon je gère bien ma vie. Il y a une contradiction entre les efforts que je fais en tant qu'adulte et la satisfaction du gamin. Je ne comprends pas vraiment comment lui causer, je fais fausse route je pense...
Donc je m'oriente sur un petit chemin intérieur pour trouver l'image du Père et récupérer de la confiance en moi de ce côté-là. Je tombe sur un visuel, le premier de la soirée je crois bien. C'est une sorte d'arbre en spirale, un arbre bleu fluorescent qui ressemble à un brin d'ADN. Maintenant que j'y repense, c'est une représentation du Père, c'est con j'y étais. Mais sur le coup je dis: ah non, merde, des halus au DXM qui font peur. C'est-à-dire que les visuels que je connais sous DXM c'est d'ordinaire plutôt méchant, du sang, la mort, du sexe crade, des hommes sans amour, des personnages laids...
Donc je ne veux pas accrocher pas sur ce visuel pourtant très prometteur et je décide de prolonger la relaxation en respirant bien et profondément. Ca marche très bien. Hop on y retourne.
02:00
J'y suis, je danse, je tripe, aucune conversation avec les autres, de toutes façons on se connaît pas, on danse pas pareil, on a pas pris la même molécule, les autres ont pris de l'alcool, chose qui me semble abberrante, en mon for intérieur je suis bien content de connaître quelque chose de plus palpitant
Je suis bien à danser, mais il y a juste quelque chose de mécanique là-dedans. Des filles pas mal qui dansent toujours pareil, avec des bâtons lumineux autour du cou, ça prends un air psychédélique et impersonnel. Je rentre un peu dans le WTF du DXM, à savoir je fixe les choses sans plus vraiment les comprendre. Disons que ma conscience a changé. Je ne vois plus les gens pareils, il se ressemblent un peu tous, ils me sont étrangers, et en même temps je ne souffre pas de ne pas les connaître. Un léger complexe d'infériorité vient (un truc récurent chez moi), mais beaucoup moins fort qu'en d'autres occasion. Je suis moi-même, après tout. Je me gère, j'ai mon plan de secours, je peux triper comme je veux. Haha! Je suis un homme libre!
J'aurais bien voulu causer davantage avec Judith, mais de toutes façons elle a un copain, oh et puis je m'en fous, je suis pas venu pour draguer, les choses se font toujours toutes seules de toutes manière. (Ah j'en ai chié avant d'en arriver à un tel détachement. Mais je crois que la drogue y est aussi pour quelque chose).
02:30
Bon, du coup je m'ennuie un peu, et mes jambes fatiguent. C'est reparti pour le plan de secours, qui est maintenant plus une autre facette de la soirée, parfaitement assumée. Haha j'y vais toutes les heures dans ma voiture!
Cette fois-ci j'ai emmené mon casque et mon lecteur MP3, bien décidé à un trip psychonautique. Tant pis pour la soirée, je peux bien faire ça, c'est pas souvent que je prends du DXM, je veux profiter de l'occasion.
Donc c'est pari, respiration, je lâche prise, et hop c'est parti. Peu de visuels. Presque rien. Je ne me souviens plus trop bien ce que j'ai fait à part profiter de la musique. Les pensées de tous les jours sont revenues, et en même, temps, boarf, pas vraiment important en comparaison d'ici et maintenant. Un bref sondage du côté de l'image du Père ne donne pas grand-chose. Il y a toujours un certain bloquage quelque part, et je sens comme une insatisfaction qui vient de très profond, que je n'ai pas atteinte. Quelque chose d'un peu inaccessible. Je lâche mon casque et je sors.
02:50
Judith est là.
"- Alors ça va? Encore médité?
- Ouais, ça va bien. Je suis content de mon trip en globalité, parce que je m'en sors pas mal.
- En t'isolant toutes les heures dans ta voiture...
- La pathologie fait partie de la normalité. C'est normal d'avoir desproblèmes et je trouve ça sain de les prendre au sérieux.
- D'accord avec toi."
Ah putain j'ai fait des progrès!
Bon je retourne danser.
03:00
A un moment donné je suis devant le son et je me dit: "C'est quand même bizarre d'avoir encore ces états dépressifs alors que je m'en tire bien dans ma vie." Je cogite sur le son. Mes états dépressifs c'est toujours avoir peur que ça aille moins bien plus tard. Par exemple, alors que je suis en train de danser sur le son, je me fait du souci pour mon programme de révision. Mais c'est des conneries! J'ai toujours su relever ce genre de défis. Je pourrai faire un bad complet ce soir, je sais que je vais toujours retomber sur mes pattes! Je me suis tiré de situations autrement plus terribles, alors pourquoi le Styloplume de demain ne serait pas capable de ranger sa chambre et de planifier ses révisions?
Le déclic se fait lentement. Je peux faire confiance au Styloplume de demain. Demain est un autre jour. Pour le moment je suis devant le son, et je me dit que si je me fait du souci pour les révisions, c'est à prendre au sérieux, donc à moins d'être con le Styloplume de demain va ranger sa chambre et planifier les révisions (lol pour le moment j'écris le TR. Ceci dit ça m'oblige moralement à ranger ma chambre après).
Donc hop, déclic, ça y est, c'est ça, il suffit de me faire confiance. Facile à résumer mais pas facile à atteindre dans la pratique. Voilà une bonne résolution pour 2012: me faire confiance. Merci le DXM!
03:30
J'arrête de danser, je suis assez crevé (pas beaucoup dormi la nuit dernière). Je me pose sur une chaise, l'organisateur passe du Red Hot, pas trop mon truc pour danser, mais cette musique me pose incroyablement bien. Je fixe, mes pensées sont devenues positives. La lumière s'allume, la soirée se termine. Je suis bien synchronisé avec les autres.
04:10
On se couche. Je suis claqué comme seul le DXM peut me claquer, les jambes lourdes, le baillement à la DXM (ouh ça tire), nickel on se couche. Je suis content, en plus je me suis chopé un coin sympa pour étaler ma couverture comme un futon, avec mon duvet dessus. Je me change, je suis en pyjama, les autres aussi se couchent, bon bah nickel. Les lumières s'éteignent. Bonne nuit vous autres! Une bande de bonhomme se charie à voix haute encore.
04:30
(ah putain Etnica quelle musique!)
Les pensées partent dans tous les sens, je les recentre. Respiration calme, posée, on inspire, on expire, et on recommence. Ca marche bien.
Une lumière dorée brille. C'est un triangle qui pulse de l'énergie au milieu d'un décor vert. Je me rapproche, le triangle doré se superpose à un autre triangle identique qui pointe dans l'autre direction, les deux forment une étoile de David. Sur le triangle le plus proche de moi, le visage de Bouddha, tranquille. Un cube vert fluorescent, comblé d'énergie, iradie le monde qui l'entoure. Des nuages bleus, des rayons jaunes, de beaux paysages.
"- Dis donc, Stylo, on tape des hallus, là.
- Mmh, oui....
- Pour 200mg c'est quand même fort!
- Mmh, c'est vrai que c'est étonnant.
- Hé, Stylo, on a pris que du DXM.
- Ah oui, mais..."
TCHING L'ampoule s'allume
"- Mec! Tu tapes des visuels super beaux sous DXM! Tu sais ce que ça veut dire!
- Oui! Ca veut dire que je tripe au DXM! Je tripe bien, je tripe comme il faut! Je vois des représentations de dieu, des beaux mandalas!
- Et oui. Ca veut dire que tu vas ...
- Je vais mieux! Hahaahahaha! Je vais mieux! Je ne tape plus des halus crades ou sans signification! Je vois des choses profondes et belles de l'inconscient collectif!
- C'est ça. Nos efforts ont porté leurs fruits.
- Merci, Styloplume, merci, merci, merci....."
La vache! Toutes ces conneries sur l'enfant intérieur, l'amour-propre, les plans de secours, tout ça ça marche.
Un bonhomme se met à ronfler, ça me gêne un peu. Les visuels me montrent un méchant ours très laid qui s'amuse à embêter des petites animaux innocents. Un visuel désagréable et justifié. Je garde pied. On va voir si cette histoire d'aimer ses ennemis, comme a dit Jésus, ça marche.
Je regarde cet ours qui représente le ronfleur. C'est devenu un sumo grotesque qui défèque devant moi en me tournant le dos. Je décide de le regarder en face. Son visage de Japonais ressemble à une estampe, c'est un visage grimacant et méchant. Je me rapproche de son visage, surtout de sa bouche, qui est dégoûtante, des dents pourries, une langue tirée, un cloaque sournois. Je me laisse dévorer, et aussitôt une forme apparaît derrière cette bouche méchante. J'aperçois une autre bouche, celle d'une femme. Une bouche belle et parfaite.
MERDE ALORS! Un symbole périnatal sous 200 mg de DXM!
Je suis dans la troisième matrice périnatale: le passage du col pelvo-génital lors de la naissance. Cette matrice est liée avec des images de sexe et de mort, notamment l'image du sexe de la mère, qui peut être perçu comme dégoûtant et menacant. Or, la bouche est un symbole du sexe féminin. Dans notre espèce, le sexe de la femme étant caché par la tenue debout, le rouge à lèvre est un signe imitant la rougeur de la vulve en cas d'excitation sexuelle, comme c'est le cas chez les chimpanzés.
DONC j'ai un symbole périnatal moche (la méchante vulve= la bouche dégoûtante du sumo) qui, lorsque je l'accepte, est remplacé par le même symbole périnatal, mais du côté lumineux de la force (la belle bouche de femme).
Cette bouche parfaite est la bouche de la mère universelle, la mère qui m'aime parfaitement et complètement. Elle dit quelques mots, je ne les comprends pas mais je ressent son amour très pur.
Et voilà, les ronflements du bonhomme ne me gênent plus.
D'autres images un peu pourries suivent, mais pas trop fortes, j'essaye de les traiter, mais elles ne sont pas très intenses, et puis je suis crevé.
05:10
Je me suis mis de la Goa sur les oreilles parce que je dors pas de toutes façons. Je suis loin d'être complètement redescendu, en fait je tripe toujours. Je vais aux toilettes pour faire mes trucs, et l'endroit me fait penser au film SAW, où deux bonhommes se retrouvent enchaînés dans une salle de bain pourrie pour y être soumis à des tortures mentales et physiques. Je me représente un désespoir monstre, mais je me dit : "Même si je marche dans la vallée de l'ombre et de la mort, je ne craint aucun mal, car tu es à mes côtés". Je fais mon truc dans l'urinoir, puis je me dit qu'en fait, cette Goa qui passe dans mes oreilles est un pur kif. Je me met à danser dans les chiottes, à danser comme le sale chéper que je suis, irrémédiablement perdu à la cause de la psytrance, aaaaahhhhh c'est bon.
Je me couche alors, je finit par dormir.
08:30
Hop debout! Les organisateurs se mettent à ranger. Moi je suis dans le post-DXM, pas désagréable du tout, un afterglow qui dure encore maintenant (12:30). Un grand café, j'aide un minimum à ranger, et salut à la prochaine. Un voyage en voiture génial où je passe ma journée en revue: écrire le TR, ranger ma chambre, planifier les révisions. (Ah putain Etnica, incroyable! Je m'écoute ça depuis tout à l'heure :heart: )
Les conclusions faites le jour d'après.
Hahaha, toutes mes conneries de trip à blanc, d'enfant intérieur, d'accepter la mort, tout ça ça marche. Aujourd'hui la dépression des jours passés est partie. J'ai compris que c'est mes révisions aléatoires qui l'ont créé. C'est tout con mais c'est comme ça. Donc je vais ranger ma chambre et faire mes révisions.
Le DXM je me réconcilie avec chaque fois un peu plus. Je vais devoir considérer cette substance avec toujours plus de respect et de prudence, maintenant que j'entrevois son potentiel incroyable. Je suis en train d'atteindre ce que je voulais depuis presque deux ans avec le DXM: des halus lumineuses, une certaine clarté. J'ai dit aux autres qu'il est plus facile de faire confiance au LSD qu'au DXM, et je me rends compte que c'est juste mon cas. Le DXM et le LSD se valent bien, c'est ma peur du DXM qui causait un manque de lâcher-prise et donc des hallus qui restaient crades.
Quand à la dose, c'est juste :shock: . C'est la première fois de ma vie que j'en prends si peu et que j'ai un trip aussi instructif en comparaison! Cette histoire de pallier ne semble plus très pertinente pour moi, car mes visuels sur la fin du trip s'apparentaient à un plateau 3 au niveau visuel, sans la dissociation, alors que le début du trip était un plateau 1 en bonne et due forme. Bref je n'ai pas fini de découvrir cette substance.
Reste que mon état intérieur reste fragile, donc on va maintenir les précautions: THC et DXM, pas plus d'une fois par mois chacun. Set & setting soigné, toujours avoir des plans de secours, et bien sûr continuer de cogiter et de faire des trips à blanc, sans drogue.
Et bonne santé à tous!
