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[500 mg] Schizophrénie et Loving Kindness

  • Auteur de la discussion Styloplume
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S

Styloplume

Invité
Salut les poussins!
Encore un TR super long, prenez-vous du temps. Et voilà le PDF à downloader pour l'imprimer et tapisser vos toilettes avec: Voir la pièce jointe 5652



Schizophrénie et Loving Kindness

Trip Report d’une prise de dextrométhorphane
par Styloplume



« DXM, 500 mg dans le pif. Oh là là, qu'est-ce que j'ai encore fait? Stylo, quand est-ce que tu arrêteras les conneries? On s’est fait dégommer par le plateau 2, hein ?
– Effectivement... Ceci dit, si on ne l’avait pas fait, on n’aurais jamais fait le lien avec la schizophrénie, n’est-ce pas ?
– En effet. Je trouve ça génial qu’on se trouve de belles excuses psychologiques !
– Alors, on n’a pas géré le plateau, mais y'a eu du bon sur la descente. C'est dur de faire le point, hein ?
– En effet. Allez, on va y aller chronologiquement, on pourra mieux suivre. »



Pourquoi ce trip?

Ces derniers jours je fait le point: j'ai eu mon semestre de psycho avec des notes satisfaisantes, je suis en vacances, j'ai toute la maison pour moi, et je suis aux prises avec des problèmes plus ou moins gérables. Ce qui est gérable, c'est mes cours à travailler chez moi. Ce qui est plus dur, c'est une affaire dont je ne vais pas parler ici, quelque chose d'humain qui ne concerne pas que moi. J'ai eu du mal à dormir, quelques images pourries dans la tête.
Ces divers problèmes m'ont donné envie de faire un reboot au DXM, d'autant que toutes les meilleures conditions sont réunies: j'ai la maison pour moi, plus une préparation de longue date. Le dernier trip date d'il y a un mois et demi, j'avais pris 200 mg, soit une broutille. L’autre trip date d’il y a presque quatre mois, et c’était l’explosion, la conquête du plateau 3, par la face nord.
Bref, lundi et mardi j'ai pris ma vie en main et j'ai agis pour faire face à ces problèmes apparemment durs, et - magie magie! Ça a marché! Mardi soir je me suis couché le cœur en paix. Le gros problème que je comptais affronter au DXM est parti!

Mais cette idée de tripper me trotte toujours dans la tête. Si j'ai fais face à mes problèmes, le trip en sera d'autant plus facile, non? Et je peux me permettre de tripper méchamment, j'ai un setting nickel. Cette semaine je comptais rendre visite à un psychonaut du forum pour faire connaissance et explorer la fractale avec lui, et en fait, pour diverses raisons un peu connes, ça ne s'est pas fait.
Ceci est très con: je comptais absolument tripper avec un sitter pour mon prochain trip au DXM, et je me suis dit "C'est bon, j'ai mes techniques, j'ai mes modèles, j'ai ma foi pour me sauver, je crains quoi?" Allez c'est parti! On va tripper!



Le set: Bon moral, mais préparation mentale pourrie

Mon dernier gros trip au DXM a été préparé pendant un bon moment, créant un super conditionnement avec un but précis: atteindre le plateau 3. Cette dynamique de préparation matérielle, mental, le conditionnement affectif, la prise en compte du doute, tout ça a super bien marché, et j'ai fait un progrès de fou, j'ai atteint le plateau 3.

Dans cette super dynamique de "préparer le trip", j'ai commencé à écrire un pré-TR il y a plus de deux mois, après ce gros trip à 600 mg. Ce pré-TR je l'ai complété au fur et à mesure de mes aventures pendant des mois, et du coup ça s'est mis à ressembler à un marasme désarticulé qui n'est pas sans me faire penser aux laïus de K.Dick dans SIVA. Hier matin, avant de tripper, je relis ce pré-TR qui est intitulé "DXM préparation, accepter la mort". Voilà les extraits que j'ai retenu:

13 novembre 2011
Mourir c'est abandonner nos repères et nos valeurs.
Naître c'est se construire et s'aimer.
Mourir, renoncer à l'amour.
Naître, dire oui à l'amour.
Mourir, dire oui à la haine.
Naître, dire oui à soi.

16 novembre 2011
Bon, il faut que j'oriente ce trip, par ordre d'importance:
1: union avec l'enfant intérieur
2: Mort
3: plan de secours anti-bad.
Bien préparer le dialogue avec l'enfant intérieur, se préparer avant. Ne pas hésiter à pleurer.
Pas besoin de 700 mg pour pleurer. Je vais garder ce trip à 500 mg, et m'entraîner à pleurer avant.

25 décembre 2011 (et oui j'ai fait un trip à blanc le jour de noël)
Niveau superficiel: souffrance de l'enfants, pleurs, que l'adulte doit consoler
Niveau moyen: l'enfant est en confiance, le père est présent
Niveau profond: Dissolution de l'ego, l'enfant se dissout dans le père = l'ego se dissout dans le Tout
Une chose est sûre: il faut régulièrement alterner entre adulte et enfant.


Je trouve que toute cette préparation c'est un truc de cador, et en admettant ça je commet plusieurs erreurs:
• Je ne m'implique pas affectivement dans tout ce délire mort/renaissance, il n'y a pas de conditionnement complet comme dans mon trip à la conquête du plateau 3.
• Le but du pré-TR est la mort/renaissance, l'union avec le père, etc. Or il n'y a rien de mystique dans ce qui me motive pour le trip que je vais faire: je veux faire un reboot de ma conscience pour traiter un problème relationnel avec plus de recul.
• La pire des erreurs: ce problème relationnel qui motivait un reboot et aurait pu orienter mes affects était RÉSOLU au moment du trip!
Je n'avais donc plus aucune affect négatif à décompenser, et aucun conditionnement valable.

Bon, un bon point quand même, noté la veille du trip:

D'ACCORD demain je vais tripper! Je verrai pour la dose. PAR CONTRE je dois tripper avant même que la montée ne commence! Sans ça je peux me laisser surprendre. J'ai assez fait de boulot avec l'enfant intérieur pour pouvoir me connecter sans la drogue. Et une fois que la montée sera là je serai OP.

Ça c'est bien, je m'étais fait la réflexion, c'est que dans mon gros trip à 600 mg de DXM + THC, j'ai été surpris par la montée fulgurante. Commencer le trip avant la montée sera une bonne idée (et c'était effectivement une très bonne idée).



Setting OK

Là par contre c'est nickel: toute la maison pour moi et pour plusieurs jours, mon lecteur mp3 gavé de playlist de tous genre (Ambient Goa, Goa, Stoner, Très calme, Electrocostaud, shaman, rock...). Le casque HD, le cache pour les yeux, la bassine pour vomir, du PQ si je saigne du nez ou vomit à côté.... bref tout y est. Sans oublier le cahier pour noter tous les trucs qui me semblent importants pendant le trip, et le portable (mode hors-ligne -je veux pas recevoir d'appel >_<") pour noter l'heure à chaque fois.

Seul point noir: pas de sitter. Mais ça c'est ma faute.

Je ferme les volets, j'installe tout bien, c'est parti.




Le trip en lui-même


Hop c'est parti!

Rien mangé ce matin, je veux voir si ça potentialise les effets.
Il est onze heures, je fait mon petit calcul pour voir combien de gobelet de sirop il me faut pour compléter les 360 mg de la boîte de comprimés. 500mg - 360mg = 140. 140mg / 1,33 mg.ml-1 = 105 ml .
Ça fait 105 ml de sirop. 105 / 15 = 7 soit 7 gobelets de 15 ml.
Donc 7 gobelets et 12 comprimés.

Avant de prendre la drogue je veux faire le point psychonautique. Je vais m'allonger dans le lit, me mettre bien au chaud, pour voir si l'enfant intérieur le sent bien. Ce petit garnement est excité comme un puce, je passe tous les plans de secours en revue, y'a pas de lézard! Je vais pas chercher plus loin. C'est parti.

11 : 21 T-0 La prise!
A partir de là je noterai toutes les heures à partir de T0. T+1:00, par exemple, ça voudra dire 1 heure après la prise, donc 12:21. Mais vous serez pas obligés de faire le calcul, parce que justement c'est plus facile à lire comme ça.
La raison pour laquelle je prends ma dose si tôt dans la journée est que je déteste m'endormir à 4 heures du mat' encore défoncé. Et puis, triper de jour ça me rassure, surtout en cas de bad, la lumière du jour c'est réconfortant.
Bref, j'avale consciencieusement mes comprimés et je me met au lit. Eh oui! Je ne veux pas attendre la montée pour me connecter avec moi-même.



La montée

Tout pendant que je suis sur le lit, je me met la playlist Ambient Goa sur les oreilles et je parle pour me calmer, réciter mes petits mantras, me relaxer. Ça marche pas mal pour le niveau relaxation, par contre je sens toujours que quelque part je me mens à moi-même. Je vais tripper plus pour "voir ce que ça fait" que pour viser tel ou tel état en particulier...

Là c'est flou, la montée n'est pas très longue mais je ne saurais dire à quelle moment elle commence vraiment, parce que je me sens perché de toutes façons, je ne sens pas vraiment le bodyload, et la musique ne change pas trop.

Je fais une pause à T+0:40, parce que je ne me sens pas très bien. Je chante un peu pour me rééquilibrer, mais ça sonne faux, c'est bizarre. En plus j'ai un peu de sirop qui remonte, mais je ne veux pas vomir (erreur!). Bref, c'est un gros plateau 2 qui s'annonce et je ne m'en rends pas trop compte. Je vise le 3 avec toutes mes stratégies, mais la seule chose que j'arrive à leurrer c'est mon cahier.

Je me décide à orienter mon trip en auto-hypnose. Je suis toujours sur ma playliste Goa Ambient, ça tourne sur Boris Blenn: Electrogarden et Source of Emotion. Les deux morceaux totalisent une demi-heure à eux deux. Je suis dans une gestion de trip introspective et dirigée.
Les images qui viennent sont celle d'un robot géant (mon père) qui cherche mon enfant intérieur. Il est gigantesque comme les Evas de Evangelion, peut-être 60 mètres de haut, marche dans la forêt, et sa tête dépasse la cime des arbres. Il marche en cassant pas mal de choses sur son passage, mon enfant a les boules et se cache (c'est une petite fille de 6 ans vêtue d'une robe blanche et courte). Finalement, le robot la trouve, et abaisse sa tête grande comme une maison vers le sol.
Arrêt sur image: La petite fille, blottie contre un arbre (autre symbole du père, tient c'est révélateur ça), que regarde le robot de son regard vide et immense. C'est une image qui résonne, je m'en imprègne.



Début du plateau 2

T+0:55. Je me sens bien parti pour embrayer sur de la goa. Allez hop! Je branche la playlist, ça commence avec Astral Projection, Enlightened Evolution, et après on aura The Feelings, etc. Mes morceaux préférés. Étonnamment, ils ne sonnent pas vraiment de façon cosmique. J'aurai pensé qu'ils ressembleraient à mon super plateau 3 de la dernière fois, mais ce dernier avait été assisté par du THC. Sans THC la musique me semble beaucoup moins appétissante, plus plate, plus... bizarre. Elle ne ressemble pas à d'ordinaire, son tempo est diminué par le DXM, mais elle me semble un peu... fade?
Vous voyez que plus ça va moins je tripe, je m'embarque dans des réflexions à la con, du genre: n'aurais-je pas mieux fait de prendre plus pour me garantir un bon plateau 3? Le genre de questions intéressantes après coup mais qui pourri le trip. Je n'ai aucune image qui apparaît d'elle-même, c'est vrai qu'en général au début le DXM reste discret, par contre la descente est gavée de visuels.
L'autre genre de questions que je me pose c'est: comment triper? J'ai pas envie de piloter, j'ai envie de me laisser piloter! Quand mon problème n'étais pas encore résolu, j'avais envisagé de décompenser les émotions en pleurant par terre, mais maintenant cette perspective me semble parfaitement déplacée.

T+1:30. Le plateau 2 brouille ma pensée, je suis en plein dans la discordance, ou dissociation, soit LE symptôme de la schizophrénie. Si j'ai planifié un trip mort/renaissance, pourquoi Dieu ne vient-il pas me faire mourir, ou bien est-ce qu'il y a quelque chose que je fais mal? Suis-je vraiment prêt à mourir? Elle est où la grande fractale qui vient m'aspirer dans le vortex pour me fondre dans le grand tout? Et toujours pas d'hallus, et cette musique qui reste fade....

T+1:55. Bon. Le trip est fade, je suis sûrement en plein dedans, mais voyons le bon côté des choses: mon état est STABLE. Les quelques hallus qui se pointent ne sont pas vraiment lumineuses, et pas très sombres non plus. Juste fades, en fait.

T+2:05. Ah, si, en fait c'est pas folichon car je trouve le moyen d'écrire: "On est dans la deuxième matrice il faut tenir. Courage." En effet malgré mes belles théories je n'ai pas envie de lâcher prise pour de bon.



Rammstein ou le concert des zombies

À T+2, j'ai ainsi une idée de génie: si je suis dans la deuxième matrice (la méchante matrice de l'étouffement et du manque d'amour), pourquoi pas en rajouter? Allez hop, tant qu'à en chier, autant le faire pour une bonne raison! Je branche la playlist que j'ai intitulée ROCK et je balance la sauce. Les chansons dans l'ordre:
1 - Rammstein - Reise Reise
2 - Rammstein - Mein Herz Brennt
3 - Monster Magnet - Space Lord Mother
4 - Rammstein - Das alte Leid
5 - Rammstein - Rammstein
6 - Monster Magnet - Monolithic

C'est parti avec les combats à feu et à sang au-dessus des flots avec Rammstein. Ach, cette demi-heure de rock a été l'un des moments les plus jouissifs du trip (si seulement je m'en souvenais mieux!). J'ai l'impression d'écouter Rammstein pour la première fois de ma vie. Évidemment je me fait réduire en pâté pour chien, mais j'en redemande. En plus j'ai déjà étudié les paroles, et je parle allemand, du coup je comprends tout ce qu'il raconte, et croyez-moi c'est pas des comptines pour enfants.
Sur Mein Herz Brennt, j'ai l'impression de me faire tuer. Ouais, c'est le mot. Jamais entendu des guitares comme ça. Des putains de guitares, des machines rectangulaires, floues, rouges, une de chaque côté de l'oreille. Tout est à sa place.
Niveau hallus c'est l'enfer. Ah, ouais, l'enfer :) . "Ils viennent vers vous dans la nuit et volent vos petites larmes chaudes, ils attendent jusqu'à ce que la lune se lève et les injectent dans mes veines froides". Pendant ce temps les violons remplissent une fosse remplies de zombies avec du sang, miam.
Un truc passionnant, c'est qu'à un moment donné je ne meurs plus, apparemment j'ai eu ma dose, et la musique n'est plus si meurtrière, tout au contraire, j'ai l'impression que les paroles dégueu et les guitares énervées sont un orchestre avec soliste en train de chanter le Messie de Haendel. Ahah, en fin de compte une mini mort-renaissance! Et je ne m'en suis pas aperçu "rationnellement" sur le coup...

Mais on est passé à la suite, Monster Magnet! Space Lord Mother, ça commence tout doux mais je sais où ça va finir. J'en frissonne. Quand ça arrive sur la fin, les cris du chanteurs deviennent juste... comme un poster psychédélique, avec tout plein de traînées lumineuses derrière. Hihi, faut l'entendre pour le voir!

Nous revoilà avec Rammstein, Das alte Leid, la vieille souffrance. Une histoire de concupiscence mal digérée... ah, ces guitares me tueront. D'ailleurs elles m'ont tué, si je ne m'y trompe pas. Pendant le solo de fin, je sens la dissociation corporelle qui monte. Tout mon esprit conscient se détache de mon corps, se roule en boule et a l'air de vouloir se faire la malle (transition plateau 2 / plateau 3). Mais je me souvient de cette psychothérapeute transpersonnelle qui m'a dit qu'on a les choses les plus intéressantes qui se passent quand les gens regagnent leurs corps, et moi j'ai pas prévu de m'en dissocier d'avantage. Sans doute pour ça j'ai pris du DXM, qui est un dissociatif? Cherchez l'erreur. Bref ça gâche un peu le plaisir.

La chanson « Rammstein » parle d'un accident d'avion qui s’est passé dans un meeting aérien en 1988. C’était sur un base aérienne de l'armée américaine, près d'une ville allemande qui s'appelle Ramstein (avec un seul M). D'où le nom du groupe (Rammstein avec deux M). Un avion s'est écrasé sur le public, son carburant s'est enflammé aussitôt. L'accident a fait 70 morts.

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Ramstein, une mer de flammes,
Ramstein, le sang coagule sur l'asphalte,
Ramstein, les mères hurlent,
Ramstein, et le soleil brille.

Ah, cette pulsion de mort dans les guitares! Mais pourquoi je ne me suis pas refait la playlist? Ce solo m'avait déchiré la tête sous LSD, et là j'en profite, sinon autant, du moins pleinement.

Monster Magnet vient un peu me casser l'ambiance, et puis j'ai l'humeur labile dans ce plateau 2 difficilement gérable. Je décide de quitter la playlist Rock, parce que cette musique me gêne.



Plateau 2 sous Goa = mauvaise idée

T+2:36, je reviens donc sur Hallucinogen, Dark Magnus. Mon morceaux préféré est à nouveau fade. Évidemment, j'avais besoin de calme, alors je me met Dark Magnus. Cherchez l'erreur. Le plateau 2 décidément ça me gave un peu.

Donc, la Goa pulse dans mes oreilles mais je pense pas être d’humeur, je pense de manière horrifié à cette expérience qui me dépasse complètement. Je repense à tous les psychonautes du forum en me disant qu’ils doivent être faits d’une autre étoffe que moi pour apprécier ce genre d’expérience. J’ai affaire à quelque chose de monstrueux, à la dissection de mon esprit, je n’y comprends rien, je ne sais pas comment lâcher prise, je ne sais pas comment tripper, même si intellectuellement c’est là je n’entends plus rien à toutes mes théories. Les matrices périnatales, la mort/renaissance, tout ça ça sert à que dalle.

Ah ! Cette expérience est trop forte pour moi et je la refuse, je la refuse. Régulièrement je me dit « Je lâche prise », mais tu parles, je n’ai aucune idée de comment faire. Je me souviens d’un super thérapeute qui m’a beaucoup aidé et à qui j’avais dit que je prenais de la drogue psychédélique.
« Attention, Stylo, avec tous ces produits. Tu sais, c’est dans ton profil, tu as une tendance au morcellement. Accorde de l’importance aux choses qui te soudent à l’intérieur, plutôt qu’à celle qui te séparent de toi-même. »
Rha, on est en plein dedans, on est dans le morcellement, dans le plateau 2, en pleine schizophrénie. Mon esprit est déchiré entre la normalité et l’autre réalité, l’invisible. Je suis entre les deux et je n’assume pas, c’est assez dérangeant, la sensation est différente de tout ce qu’on peut vivre en dehors.
Ah ouais, c’est ça, mon esprit se disperse et je veux le rassembler. Mais si je me disperse, vais-je rester bloquer dans cette schizophrénie ? C’est ça, mourir ? C’est détruire son ego d’une telle manière, d’une telle violence ?
Tous ces calculs sur la mort de l’ego, la mort à accepter pour aller plus loin, toutes ces théories sont vraies, alors ! Mais sur le coup je n’y arrive pas, je ne suis pas guidé. Cette mort est bien trop monstrueuse. La musique est fausse, je tente de me laisser dissocier quand la track suivante passe (Snakey Shaker), mais ça ne marche pas. Je me répète « Je lâche prise », mais je ne lâche rien du tout. Pour faire ça il va vraiment falloir un sitter.

T+3:06. Je passe sur un morceau Evolution de Man With No Name. Ça doit marcher d’une façon ou d’une autre, parce que je trouve à écrire : « Nickel. On se laisse porter. Ça tripe. » Je trouve à accepter ce morceau tel qu’il est, celui-là je ne le connais pas par cœur, j’ai moins d’attentes.

Une réflexion à propos de la musique pour ce plateau 2. Je me dis maintenant que c’est l’un des trucs qui a pu le plus me perturber, d’écouter la musique de façon critique, de remettre le trip en cause tout le temps. Si je m’étais posé à méditer j’aurais pu me concentrer sur mon corps et sur les sensations dissociatives, plutôt que de chercher je ne sais quoi dans la musique.



Existenz fait une pause !

T+3:21. J’en ai marre de toutes ces conneries ! Je réagis. D’un coup, paf, trop plein, la musique a changé à nouveau, je ne suis plus, j’en ai MARRE de toutes ces conneries. « Existenz fait une pause ! » C’est la réplique de Jude Law dans le film Existenz. Cette formule lui permet de sortir de la réalité virtuelle pour se retrouver dans le monde normal. Marrant comme cette réplique est remontée de nulle part, elle est parfaitement appropriée.

Je me débranche. Je m’enlève cette connerie de cache sur les yeux, ce casque avec cette musique de dégénéré, je sors de ce lit, j’ouvre la porte, et là, lumière.

Ma maison est comme d’habitude. Un pied dans la réalité, ah ça fait du bien. Les chambres sont baignées de soleil, je vais dans la plus confortable d’entre elles, je me pose sur un lit, et je souffle un peu. Évidemment j’ai les yeux en vrac, impossible d’écrire sans me cacher un œil, l’équilibre me joue des tours, et niveau mental c’est le bordel fini, mais je suis dans la lumière ! Ça fait du bien.

J’essaie de faire le point, et le résultat est un bordel sans début ni fin. Je note quelque chose de très pertinent : « Ça ne sert à rien de prendre de la drogue si on ne sait pas ce qu'on va en faire! »
Effectivement je ne savais pas quoi en faire. Pas d’objectif précis, pas de but psychonautique, juste l’envie de me percher pour voir ce que ça va faire. Je pensais faire le point sur ma vie, alors qu’en fait je savais très bien que ma vie va bien, dans l’ensemble je vais bien. J’ai toujours ces images pourries qui me remontent dans la tête régulièrement, mais j’ai même pas orienté mon trip pour ça, et puis il faut croire que j’ai du mal à les assumer ces images pourries. Je préfère Dieu, m’voyez.

Bon, niveau images, je trouve à noter que celles que j’ai vues n’étaient pas si terribles. Les zombies de Rammstein m’ont éclaté, parce que ça fait partie du décor. Sinon, mes hallus sont plutôt mi-figue mi-raisin. Celles qui ont commencé à percer sont semi-lumineuses, si j’ose dire. Ni vraiment glauques, ni vraiment divines. Dur à décrire, je n’ai rien noté, et puis il y a assez d’hallus dans ce trip, pas besoin d’essayer de décrire celle que j’ai ratés en plein dans le plateau.
Le verdict tombe, ainsi : j’ai raté le plateau, enfin, le plafond d’effets. Hormis le concert délirant avec Rammstein, plus deux ou trois autres morceaux, j’ai l’impression d’être passé complètement à côté du DXM sur ce coup. Les sensations fortes que j’espérais retrouver, celles du dernier trip à 600 mg +THC, ne sont pas revenues. Crétin de Stylo qui espère répéter un trip, fatale erreur !
Bon, je vais pas me laisser décourager, après tout je suis encore à fond dans le plateau.

Je me demande si j’arriverai à faire une décompensation affective ici, c’est-à-dire à chialer dans cette chambre lumineuse. J’essaie, je me met par terre, mais l’émotion est bloquée, et puis quand je crispe mon visage ça me fait mal, mais vraiment mal.

Allez, on va pas se laisser déprimer pour autant, après tout le plan de secours marche toujours, je suis dedans, je peux retourner au trip, d’ailleurs je ne risque rien. Les hallus m’ont pas bouffé non plus, elles ne vont pas me bouffer. (D’où le problème de tripper seul en mode survie, quand le but est de se laisser mourir).



De la musique douce pour l’enfant intérieur

T+3:34. Je retourne dans mon lit/vaisseau psychique, avec la ferme intention de contrôler le trip avec la seule chose que je maîtrise à peu près : l’enfant intérieur et les images. Pour faire ça, pas de Goa, non, je me branche sur la playlist Très Calme, avec la musique de Thomas Newman, la bande originale du film « Les Noces Rebelles », avec DiCaprio et Winslet.
Cette musique est effectivement très calme. Ça fait du bien. Les hallus montent rapidement, ça y est, je suis dans un trip mesuré.

T+3:41. Ah, enfin quelque chose de structuré ! Les hallus sont claires.
Désolé je censure cette partie du TR. Trop personnel. Quelque chose avec l'enfant intérieur, un trip propre qui se finit bien.



Loving kindness towards all

T+4:14. D’une façon ou d’une autre, j’ai décroché des images et je me suis remis à tourner en rond. Revoilà le trip chiant au DXM.

J’en ai marre de subir ! Allez, je me met en position adulte, je quitte la musique, bien décidé cette fois à méditer, comme on me l’a appris à la maison bouddhiste de Berlin. J’ai jamais vraiment réussi à méditer proprement, mais là je ne risque rien à essayer, n’est-ce pas ?
Je m’assied sur mon lit. La dernière fois que j’avais essayé de méditer sous DXM, avec 500 mg d’ailleurs, ça n’avait rien donné, mais bon, c’était il y a huit mois au moins, il s’est passé des choses depuis. Je m’assied, le derrière sur la couette roulée en boule, afin d’avoir la colonne vertébrale bien droite.

Très très rapidement le calme s’installe, le DXM joue énormément. Je n’ai aucune pensée parasite du genre « Mon dos me fait mal » ou « Je suis sûr que je ne médite pas comme il faut ». Non, j’observe ma respiration tranquillement, et super rapidement les images montent.

Cette fois-ci je n’essaye pas de fuir les images pourries, je n’essaye pas de pourchasser les images belles pour les retenir, car je sais tout ce que racontent les bouddhistes là-dessus : tout laisser venir. Tout est produit du corps et de l’esprit.

Chercher le bien et fuir le mal est l’une des causes de la souffrance. Comme l’a dit Lao-Tseu, « Tout le monde tient le bien pour le bien, c’est en cela que réside sa laideur. »

Chercher les hallus lumineuses, fuir les hallus dégueulasses... Non, je ne me laisse plus faire par toutes ces conneries. Je suis en mode méditation.

Des images passent, beaucoup sont assez moches, des humains sans amour. Ça fait tilt. Jésus a dit « Aimez vos ennemis. » Et moi, suis-je capable d’aimer mes ennemis ? Suis-je capable d’aimer ce que je n’aime pas ?

Je vois ces figures moches, et je décide de les aimer. Je trouve ce qu’il y a de bon en elles. Je vois un soldat borné, capable de tuer sur des ordres, assoiffé de violence, et je lui dit : « Toi, tu est fort. Tu as de la conscience professionnelle, et tu as de la loyauté envers ton chef. Tu admires et respectes l’ordre, et en cela, tu es digne d’être aimé. » Le soldat, qui avait la figure rouge, la moustache hitlérienne et l’air de vouloir tuer la première mouche qui n’obéirait pas aux chef, me regarde avec un grand soulagement. Le pauvre, jusque là tout le monde le détestait, même lui, et voilà qu’on le reconnaît à sa juste valeur ! Sa figure se détend, sa violence est partie, et il rentre dans le rang des autres soldats, conforme, heureux de faire partie du tout. C’est un beau soldat, féroce et obéissant, simple et brave. Il faut l’aimer, sinon, qui va le faire ?

Je réserve le même sort aux autres hallus qui passent. Et je me souviens de ce qu’on a dit à cette fille autrichienne rencontrée en Israël, qui avait fait une retraite de méditation Vipassana en Inde (drôle de mélange, hein?). Sur la fin, on lui avait bien dit : « Loving kindness towards all ». Amour bienveillant envers tous.

Ça y est, j’ai compris. Ces hallus, comme les personnages dans les rêves, sont toutes des facettes de ma propre personnalité, des morceaux de moi ! Si je les aime, je m’aime moi-même ! Je transmet l’amour de Dieu, enfin, l’amour cosmique, quoi, appelez ça comme vous voulez, bref, je transmet de l’amour à moi-même, et ainsi je recolle les morceaux !

PAF, j’ai vraiment tout compris. Je le répète à voix haute : « Loving Kindness towards all ». Ça y est, j’ai digéré le trip, je n’ai plus rien à foutre ici.

À T+4:34, je trouve à écrire :
J’aime le monde entier. C’est quoi le problème ?
Pfff le gros mégalo !
Bon, dans ma mini-illumination, je crois avoir digéré le trip, je veux aller profiter de mon aventure, je pars me balader dans la forêt.



La forêt

T+4:57. Je suis encore salement perché, mais je suis super content. Je trouve à m’habiller, je veux profiter de mon afterglow dans la forêt. Afterglow tu parles, je suis encore dans le plateau ! Ah mais je m’en fous, je veux sortir, il y a un temps super, plein de soleil dehors (4 heures de l’après-midi), et puis je kiffe la forêt de toutes façons.

Une fois dans la forêt, je profite pleinement de mon état. Relaxé, détendu, apaisé... Je fais de nouveau le point. Résultat : Trop de DXM pour pas assez de préparation ! Je retiens que ma journée d’hier, passée à régler des problèmes qui n’ont rien à voir, a permis de faciliter le trip, de lui enlever l’aspect bad et de lui mettre un peu plus d’espoir. Par contre, évidemment, ça a inhibé tout investissement affectif. Plus et moins. Au final tout va bien, non ?

Il se passe plein d’autres trucs dans la forêt, j’ai un peu dansé, un peu exploré mes sensations bizarroïdes, du genre, quand j’ouvrais la bouche pour bailler, je voyais, en quelque sorte, des visages, tous mes visages, faire pareil. J’avais l’impression qu’on était tous reliés et qu’on participait de la même chose, mais alors c’était un peu glauque quand même, pas d’émotion, rien.

Je rentre à la maison, je suis claqué de chez claqué, je me couche. Mais je ne dors pas non plus...



Descente en rêve éveillé

Nous sommes à T+6 environ, je n’ai presque pas pris de note pendant cette période, du coup il s’est passé plein de temps où je ne sais plus trop ce que j’ai fait à part pas grand-chose. Mais je retiens que j’ai essayé de me mettre sur l’ordi. MAUVAISE IDÉE. Lire les posts des psychonautes qui parlent de plug, de trip bordélique sous Salvia, c’est franchement très déroutant (et puis j’ai du mal à lire, l’écran bouge de trop).

Donc je me couche. Je ne suis vraiment pas en été de faire grand-chose, je m’allonge, et c’est parti pour la suite du trip en mode descente.

Il y a beaucoup plus d’hallus et beaucoup moins de bodyload. Pour une raison ou pour une autre chez moi les hallus sont plus fortes sur la fin du trip qu’au début. Je n’ai qu’à fermer les yeux et hop. C’est parti pour un peu de Goa (de toutes façon je ne crains plus rien), et je profite un peu des images. Elles sont assez lumineuses pour la plupart, je ne dirige rien, j’y trouve peu de sens.

Je me repasse un peu de Rammstein histoire de profiter des guitares industrielles, et puis je m’enlève cette musique qui me gêne plus qu’autre chose pour me trouver. Hop, plus de casque, pas de cache sur les yeux, de toutes façons même si je le voulais, j’aurai bien du mal à virer les visuels, je ne peux pas leurs échapper, c’est comme ça.



Dans la famille Dieu, je voudrais la Mère

Alors, qu’est-ce que je vois ?
La forêt, tout est bleu. Une dame s’approche, elle est très belle. Son costume est tout bleu lui-même, elle porte un pagne, un débardeur, des tresses... Sa peau est bleue, elle est très belle.
Je sais immédiatement qui c’est. C’est la déesse mère, celle qui a mis toute la création au monde. Elle est la mère de chaque arbre, de chaque plante, du dernier des champignons, elle les aime tous sans conditions. Je la vois se pencher vers un escargot qui s’est perdu. D’un geste gracile et un peu efféminé (comme la reine blanche dans Alice in Wonderland de Burton), elle saisit délicatement l’escargot, lui fait un bisou et le pose sur la feuille d’une grande plante. Zoom sur l’escargot, qui n’en peut plus de reconnaissance, il lui fait un grand sourire, comme dans les films de Disney. Rien n’aurait pu faire plus plaisir à cette charmante dame.
Elle se tourne vers moi et me demande si tout va bien. Dans un demi-sourire, je lui dit, que oui, ça va... je ne veux pas la décevoir. Il me semble qu’à un moment je me ravise et lui explique que oui, j’ai besoin d’amour, moi aussi... Alors elle me prends dans ses bras, ah c’est bon de se sentir aimé.
Je suis à nouveau en face d’elle, et je lui demande :
« Alors, c’est toi la Mère de tout ?
– Oui ! J’aime tout ce qui existe ici, qu’il soit beau ou laid, grand ou petit, je l’aime tout autant.
– Et le Père, il est où ? »
À ces mots, la Mère repense à son mari qui n’a pas l’air très présent. Je sens en elle un grand respect et un profond amour pour le Père, qui a manifestement d’autres soucis en tête que l’amour inconditionné de toutes choses. C’est sa femme, elle l’aime ! J’ai exactement l’impression de tomber dans un panthéon familial. Alors, dans la famille Dieu, je voudrais la Mère...
« Ah, lui... Il n’est pas là. Des fois, il passe, on l’entend de loin... mais il passe rarement. »
Je m’imagine un cavalier qui sort parfois de son château pour se promener dans cette forêt. Bref, l’image du Père. On l’aura compris, dans cette affaire, c’est moi le fils. Je me sens bien à ma place dans cette petite Olympe sylvestre.


Dieu aime même les pédophiles

T+7:24. Hop on change de décor. Devant moi une horde d’enfant qui veulent me jouer tous des sales tours. Je suis leur baby-sitter et ils me mènent la vie dure. Ces sales gosses ont des airs diaboliques sur leurs visages.
Je me dit qu’il faut une figure parfaite pour aimer ces petits bouts de chou. Alors hop, je vois Jésus, tout plein de lumière, qui a l’air de tendre les bras pour prendre les enfants dans ses bras. Problème, Jésus c’est un archétype qui disparaît rapidement, quand les gamins s’approchent, l’adulte est devenu un pédophile déguisé en clown, qui tente d’attirer l’attentio des enfants avec des tours de magie. Le pauvre gars est en train d’essayer de retenir un enfant méfiant avec des mots désespérés. Tout ça me débecte profondément. Et merde, encore de la pédophilie ? Il faut que je fasse quelque chose. Je fais entendre ma grosse voix d’adulte à mon enfant intérieur :
« Quelque chose te tracasse ?
– Le monsieur veux me toucher le zizi...
– Dis lui qu’il n’a pas besoin de te toucher le zizi pour que tu l’aimes. »
Et ainsi le moi-gamin retourne vers le pédophile assez misérablement déguisé en clown, et lui dit : « Monsieur, vous avez pas besoin de me toucher le zizi pour que je vous aime. » Le bonhomme sors un regard incrédule, puis s’effondre en pleurant. L’innocence d’un gamin, l’amour sans condition, c’est trop fort pour lui, on lui a donné ce qu’il cherchait désespérément par des moyens pervers. On l’aime. Hop, problème résolu.



Loving Kindness le retour

Dans ma tête quelque chose devient clair : il faut aimer mes hallus. Qu’elles soient belles ou moches, si personne ne les aime qui le fera ? Je convoque toutes mes hallus en bloc et je leurs dit. « Vous toutes, là, et bien, je vous aime. Que vous soyez belles ou moches, fugaces ou prégnantes, je vous aime toutes autant. »
Et une autre chose devient claire : les hallus qui sont éclairées de l’intérieur sont déjà remplies de l’amour de Dieu. Ou de mon amour-propre, mais c’est pareil : mon amour-propre c’est juste l’amour de Dieu que je laisse descendre jusqu’à moi, il ne tient qu’à moi d’en rajouter. Et comment en rajouter ? Et bien, les hallus moches c’est celles que je n’aime pas, elles ont plein de taches, de difformités, toutes des choses qui font partie de moi, mais que je n’accepte pas. Si je me décide à les accepter et à les aimer, PAF elles s’illuminent. Et surtout les hallus sombres, car c’est elles qui ont le plus besoin d’amour. Loving kindness towards all. Aime tout, et surtout ce que tu n’aimes pas.

T+7:35. Après quelques réflexions de ce genre, je me rends compte que tout le monde est digne d'amour, je vois une sorte de grande fractale verte et rouge et lumineuse. Je demande à Dieu: « Et moi, tu m'aime? » Évidemment je connais la réponse, mais j’ai envie de savoir. À ce moment je vois des antilopes au culs multicolores qui passent par là. Heu. Je tourne la tête vers Dieu : « Tu peux m'expliquer ça, s'il te plaît? » Je me tape une barre incroyable, la première du trip, ça fait du bien !
Depuis, je me suis cogité une explication pour les antilopes au culs multicolores, mais on va pas insister.



Dialogue avec la Bête

T+8:14. Quelques réflexions qui partent dans tous les sens m’amènent à me demander : « Et moi, je ressemble à quoi ? » Et là, c’est le drame, car je me VOIS !
Une Bête méphitique, un grand corps rachitique, des griffes au lieu d’ongles. Le visage diabolique, une sorte de bouc, un nez perçant, des yeux démoniaques. La Bête est recroquevillée sur une chaise, sur MA chaise (enfin... c’est qu’un visuel, hein), en position de fœtus, et me dévisage d’un air farouche, du genre : si tu m’approches je te bouffe. C’est mon corps, mon visage, mes mains, mes yeux, mais juste en version evil, la gargouille personnifiée en moi.
Ça me fout un peu les boules, mais je ne perds pas ma contenance. Rappelle-toi, Stylo, Loving kindness towards all. Ouais, heu, bon, on va tâcher de bien s’y prendre. On y va de façon diplomatique. Je sors à voix haute :
« Je veux parler avec la bête. »
Ni une ni deux, mon dos se crispe, mes mains s’arquent, mes bras se cambrent, et surtout, le pire du pire, mon visage se cambre, se fige en un rictus désespérément crispé, figé dans la frustration la plus sordide. Le monstre tourne sa tête – ma tête – vers l’arrière et dit :
« Aaahhh..... Qu’est-ce que tu me veux ? »
Sa respiration est terriblement bruyante, on dirait un ours asthmatique qui vient de monter une côte. Sa voix est celle que j’ai quand je chante du death metal.
HOP je reprends le contrôle. Tout mon corps se détends. Je me couche sur le dos et m’étire confortablement.
« Mmmh, je voulais te parler un peu pour savoir comment tu vas... »
re-PAF, la bête retourne mon corps et crispe tout à nouveau, et dans un élan de haine elle éructe :
« Aaaahhh ! Tu ne m’a jamais prêté attention ! Tu ne t’intéresse pas à moi à moins que nos intérêts se croisent ! »
Je reprend le contrôle de mon corps et j’observe la bête. Pas faux, pas faux, ce qu’elle dit.... Voyons, comment amadouer cette vilaine bestiole ? Ah, oui, il faut voir ce qu’il y a de bon en elle. Et pour être honnête, je trouve que son visage, même imbibé de haine, et quand même vachement beau.
« Tu es.... beau. »
La Bête se crispe, son visage s’imprègne d’un questionnement éberlué.
« Moi ? Beau ?
– Et fort. Car tu es fort, n’est-ce pas ? »
J’ai touché la corde sensible.
« Haha ! Montre-moi le premier venu et je l’étriperai à main nues ! »
Heu, peut-être pas non plus. On va se calmer.
« Ben, on va tuer personne, mais je te promet que la prochaine fois qu’on fera l’amour avec une femme je te laisserai sortir. Mais il faudra prendre soin d’elle quand même, d’accord ?
– Une femme.... C’est si beau une femme...
Son regard est perdu dans le vague, comme un prisonnier qui se souviendrai du ciel. Je lui dit :
– Tu es d’accord ?
Sourire méphitique.
– D’accord. »
Ah, la vache, j’ai passé un pacte avec mon diable intérieur !

Bon allez maintenant on arrête les hallus, parce que même si ça met beeaaaucoup de temps à descendre, y’en a un peu marre.



Jeux de gamins

A un moment de la soirée, comme je m’ennuyais ferme, aux alentours de T+9, j’ai décidé de sortir un peu du rêve demi-éveillé pour voir où j’en étais avec l’enfant intérieur. Je n’ai pas été déçu. Le gosse a pris possession de mon corps comme la bête l’avait fait, et a commencé à me raconter des trucs.
« Et puis d’abord, une fois, on est parti à la chasse aux trésors ! Le trésor c’était une assiette magique mais il fallait pas la toucher parce qu’elle était magique !
– Ah, d’accord...
– Et alors, on est allé jusqu’au chemin, et on a cherché, mais sous le lit il y avait des crocodiles !
– Oh, dis donc !
– Alors on est parti ! Et alors, on a changé de chemin, et pis on est allé à l’autre bout du pays, à un autre endroit, là on.... »
Et ainsi de suite. Tout ce cirque a duré un quart d’heure à peu près. A chaque changement de lieu je parcourais mon lit d’un côté à l’autre, caché sous la couette, en explorateur des terrains secrets. Une fois on s’est penchés sous le lit pour voir les crocodiles qui étaient dessous, mais ça foutait un peu les boules quand même, alors on a pas insisté. Je me suis éclaté comme pas possible, mais c’était un peu ennuyant de jouer juste à deux comme ça, j’étais pas complètement d’humeur je crois. A vrai dire jouer avec l’enfant intérieur sous DXM après un méchant plateau 2 comme ça, c’était un peu WTF, surtout quand je me disais : « Stylo tu te rends compte que tu parles tout seul en jouant à un jeu de gamin de 7 ans ?! » Une belle régression, j’ai appris des trucs sur moi. Par exemple, même si je suis aussi grand que le lit, il y a toujours moyen de l’explorer en long et en large.
‘fin bref, c’est la drogue, on peut pas test ;)



Post-descente assez longue

Il m’a fallu un bon moment pour remettre les pieds sur terre, et que l’horloge corporelle se remette à tourner comme il faut. C’est l’aspect bien relou avec le DXM, c’est que l’intoxication est assez conséquente sur le corps à haute dose, pour moi en tout cas. Rien à voir avec le LSD, qui lui est beaucoup plus clean.

Le soir même, j’ai regardé The Wall vers T+11 avec une copine passée chez moi, très cool. Je me suis couché vers une heure du mat, donc à T+14 environ. Presque plus d’hallus concrètes, par contre quelques traînées résiduelles yeux ouverts dans le noir. Ça je kiffe avec le DXM, et je remarque que ces traînées sont plus belles que les autres fois, preuve que j’ai mieux digéré le trip.

Le lendemain je passe du temps à me lever, et je remarque que j’ai la tête pleine d’images pas super cool. Ça me prends toute la journée pour finir de recoller les morceaux, commencer le TR, me remettre à manger... Le soir je sors, je vais voir un super film au cinéma : La vie d’une autre, avec Juliette Binoche et Mathieu Kassovitz. Ce film me donne goût à la vie et à la simplicité, un truc génial.

Le surlendemain, réveil nickel et clean. Pas de pensées morbides, tout se digère. J’attaque bien le TR et je trouve plein d’éléments de réponse à mes réflexions, et le résultat se profile.




On refait le trip

Voyons ce que ça donne si on refait le trip avec les heures approximatives :

T+0 à T+1 Montée sans histoire
T+1 à T+2 Plateau 2 dur, plein dissociation mentale
T+2 à T+2:30 Rammstein, l’éclate totale
T+2:30 à T+3:20 Plateau 2 sous Goa, complètement morcelé
T+3:20 La pause
T+3:30 à T+4:15 L’enfant intérieur maltraité puis réconforté
T+4:15 à T+4:30 Méditation en Loving Kindness
T+5 à T+5:30 Pré-descente en forêt
T+6 à T+7:30 Famille Dieu, pédophile, Loving Kindness le retour
T+8 à T+10 Dialogue avec la bête, jeux de gamins
T+11 à T+13 The Wall
T+14 Dodo

Si je compte bien, le plateau 2 a eu un pic qui a duré trois heures et demie en mode psychonautisme (allongé yeux fermés + musique).
Là-dedans, deux heures de plateau 2 non contrôlé, et une heure et demie canalisée (Rammstein) ou contrôlée (voyage de l’enfant intérieur).
J’ai réussi à digérer le trip à T+4:30 avec le mot-clé Loving Kindness, qui m’a permis de « maîtriser » (un bien grand mot) tout le reste du trip, qui est, je trouve, constructif.




DXM, Dissociation... bienvenue en schizophrénie


Je me suis fait laminer, les gars, y’a pas d’autre mot. Ces deux heures de plateau 2 non maîtrisé ont été assez flippantes.
Malgré tous mes progrès avec le DXM, malgré plusieurs trips au DXM et au THC qui m’ont confirmé que je suis capable de gérer mes trips, du moins un minimum, et malgré toute ma confiance en moi, j’ai été dépassé par le trip, un truc de malade, le gros plateau 2 monstrueux, la dissociation indicible, l’entrée en schizophrénie.
Pourquoi je parle de schizophrénie ? Allez, je recrache mon cours de psychologie clinique (c’est pratique d’être étudiant en psycho) et on en cause après.



Mon cours de psycho sur la schizophrénie
ATTENTION il y a trois milliards de nosographies différentes pour caractériser (la ou les) schizophrénie(s) et personne n’est d’accord dessus. Ceci est issu de mon cours magistral sur les psychoses, donné en deuxième année de licence de psychologie.

Les schizophrénies désignent un groupe de pathologies caractérisées par 3 troubles:
• Syndrome délirant
• Syndrome autistique
• Syndrome de discordance = syndrome de dissociation

Je fais court pour le délire et le repli autistique.
Le syndrome délirant, c’est sortir de la réalité. S’imaginer qu’on est le pape, ou que tout le monde veut nous tuer. Il s’exprime par intuition, par imagination, par interprétation du monde extérieur, et par les hallucinations (pas forcément tout à la fois). On appelle ça aussi les symptômes positifs, car ils viennent en plus de la réalité.
Le repli autistique fait partie des symptômes négatifs, donc la perte de contact avec la réalité. Repli sur soi, rejet du monde extérieur, diminution de la parole, ainsi de suite.

Mais ce qui nous intéresse le plus (à cause du DXM) c’est la discordance, hin hin.

La discordance (=dissociation !)
Le mot vient de l’allemand Spaltung, qui vient du verbe spalten = fendre. La discordance c’est la scission de l’esprit. Dislocation à tous les niveaux: cognitif, comportement, affectif... Le syndrome discordant s’exprime dans...
• Les troubles de la pensée. L'intelligence est conservée mais perturbée, elle perd sa cohésion. La pensée est ralentie, désordonnée, voire précipitée. La pensée est désarticulée, les schèmes de pensée n'existent pas. "3 p'tits chats" c'est LA chanson schizophrène par excellence.
• Les troubles du langage. Le discours perd sa valeur de contact et sert au schizophrène surtout à se parler à lui-même. Ça ressemble à du rêve éveillé. La phonétique est atteinte. L’intentionnalité du discours est masquée.
• L’altération de la vie affective . Les états émotionnels sont non motivés, imprévisibles. Il y a du désintérêt affectif. Dire, montrer, ou éprouver des sentiments n'est plus intéressant. La froideur s'installe.
• Discordance motrice . À l'extrême c'est la catatonie (mais peu fréquent). Souvent on a une échopraxie, une écholalie, une échomimique. Le sujet répète tout ce qu'on dit ou imite tout ce qu'on fait.
• Dépersonnalisation . C'est le morcellement, la dévitalisation. Le patient se sent une enveloppe vide, il se sent vivre à côté de son corps. L'identité, la conscience de soi... sont altérées.



Correspondances

Tout ceci est décidément frappant. Après une première rédaction du TR, je me suis pris du temps pour y réfléchir posément, car les parallèles entre ce que j’ai appris en psycho, le film The Wall, le trip, et surtout toute ma période d’abus de DXM, ces parallèles, je trouve, sont révélateurs et je ne saurais les traiter comme des coïncidences.
Absolument toutes les caractéristiques du syndrome discordant (ou syndrome de dissociation, ou clivage, c’est la même chose) sont présentes dans mes trips passés et présents au DXM :
• Troubles de la pensée. N’en parlons pas ! Essayer de penser droit sous DXM c’est comme vouloir aplanir la surface de l’eau avec sa main.
• Troubles du langage. Chaque fois que je suis sous DXM je parle comme un bègue enroué.
• Dissociation affective. Je veux citer ce que j’ai écrit dans le TR de mon plus gros trip, à 760 mg, au sortir d’un mini-plateau 3 pour débarquer dans un plateau 2 bien méchant: « Alors, vraiment, je peux faire mon trip dans l'enfer, je m'en fout, je n'ai aucune émotion. » Et j’ai effectivement eu plein de visuels dégueulasses, sans aucun investissement affectif.
• Discordance motrice. Haha, vous vous avez déjà essayé de marcher au-delà de 7mg/kg ?
• Dépersonnalisation. A chaque fois que je prends du DXM (à quelques exceptions près) il y a un moment où je me dit : « Rha putain j’avais oublié que sous DXM je remet chaque fois ma propre existence en question. » C’est un sentiment particulier que je ne connais que sous DXM.

Rien d’étonnant, après tout le DXM est une drogue dissociative, n’est-ce pas ? Et bien, je crois que je viens juste de comprendre ce que ça veut dire. Avant, il me semblais que dissociation signifiait « détache l’esprit du corps », et maintenant je sais que c’est surtout « détache l’esprit de l’esprit ».

Bref, le DXM rends schizophrène, du moins au plateau 2.



Comment fonctionne la dissociation au DXM ?

Il y a dans tout ceci quelque chose qui me dépasse profondément. J’ai pris deux fois du LSD, une fois de la MDMA, et je ne compte plus mes trips au THC. Mais jamais ces substances ne m’ont envoyé dans des états où j’étais à ce point déconnecté (ou dissocié) de mes sentiments que ne l’a fait le DXM. Comment agit ce truc ? Quelques recherches documentaires m’ont laissé admettre qu’il bloque la communication entre quelques zones du cerveau, et c’est quelque chose que je peux bien m’imaginer.
Peut-être la communication entre système limbique et cortex cérébral, autrement dit entre émotions et pensée rationnelle, est-elle freinée ? Ce serait une hypothèse étayée par le fait que les sentiments (et l’emprise sur le corps) sont moins accessibles sous DXM...
Mais alors, le Moi de l’expérience au DXM, il se trouve dans lequel des deux, dans le système limbique ou dans le cortex ? Il me semble que le je qui se souviens du plateau 2 est quelque chose de largement mental, rationnel, coupé des affects. Mais est-ce que mon inconscient lui-même fonctionnait encore, de son côté, autre je parfaitement hors de portée ? Je me trompe forcément mais ça collerai bien avec mon expérience du DXM.



Auto-diagnostic

Une avancée extraordinaire que constitue cette découverte, pour moi, est que je comprends beaucoup mieux ce dont je souffrais lors de ma période ‘’dépressive’’ au DXM. Suite à un abus de cette substance, je me suis retrouvé spontanément dans des états proches de ceux du plateau 2 : dépersonnalisation, perte de sens du réel, morcellement... autant de mots flous qui désignent une réalité que connaissent bien les psychiatres : la discordance !
Et je me suis baladé dedans ! Après avoir consommé du DXM de façon anarchique, je me suis retrouvé dans ce morcellement, dans cette perte de l’identité. Une perte toute morbide, puisque non contrôlée. Évidemment, je n’ai pas été complètement schizophrène, parce que j’ai pu garder une vie à peu près normale. Mais j’ai eu les boules. La perte de l’ego peut être quelque chose d’autant plus terrifiant qu’on n’existe plus vraiment en tant que sujet pour la ressentir.

Maintenant, je sais que ce n’était pas vraiment de l’angoisse, ou de la dépression, mais de la discordance, du morcellement. Ceci dit, je me rends compte aujourd’hui que le principe de Loving Kindness fonctionne très bien pour y remédier. La discordance schizophrène n’est pas une fatalité !

Dans un trip, les symptômes schizophrènes sont dépassés par le plateau 3.



Au-delà de la schizophrénie : le plateau 3

C’est bien beau, mais on n’est pas fait pour être schizophrène, n’est-ce pas ? Il y a un sens à l’existence, je pense, et c’est pas pour rien qu’on prend du DXM et qu’on se perche au plateau 3.

Je me goure forcément mais la seule manière que j’ai de comprendre le seuil entre les plateaux 2 et 3, c’est que quand on augmente la dose, on augmente aussi la dissociation qui est faite entre les différentes parties du cerveaux et de l’esprit, on détruit un peu plus l’ego, jusqu’à atteindre un point de dépersonnalisation qui dépasse la morbidité.

Le plateau 2 est une étape
Le DXM, en fendant l’ego tel qu’on le connaît, nous fait passer dans la schizophrénie : c’est le plateau 2 bordélique, l’autisme affectif, l’incapacité de faire appel normalement à son corps, à ses sentiments, au langage structuré... le DXM casse tout. C’est pour ça que j’en ai bavé pendant mon trip, qui, du point de vue de la dose (7 mg/kg), était à la limite du plateau 3, mais pas dedans non plus. J’étais à la limite de la transition vers le plateau 3, mais la préparation mentale n’était pas adéquate.

La transition vers le plateau 3
A mon avis, le DXM détruit les ponts qui connectent les circuits de pensées ordinaires, à un point tel que le fonctionnement normal n’est plus possible. Ce fonctionnement qui au plateau 2 est altéré seulement (=schizophrénie), devient complètement impossible. Pour William White, rédacteur, de la DXM FAQ, c’est un bouclage sensoriel dans le cerveau, les entrées sont branchées sur les sorties, le serpent se mord la queue.
Ce qui est sûr, c’est que le cerveau fonctionne de manière autarcique, complètement dissocié du corps.

Le plateau 3 est un merveilleux mystère
La schizophrénie arrête aussitôt, l’esprit passe dans un mode qui me fascine.
J’ai bien l’impression que les différentes parties du cerveau sont moins coupées les unes des autres. On est coupé du corps, mais la conscience est à nouveau entière. Le sentiment d’existence revient, mais il a beaucoup changé, et je me fait ma petite idée de pourquoi.

Eckhart Tolle écrit, dans son Pouvoir du Moment Présent :
Le corps existe, ou du moins semble exister, parce que vous croyez à la mort. Le corps et la mort relèvent de la même illusion créée par l'ego, qui n'a aucune conscience de la Source de vie et qui se considère comme une entité à part constamment menacée. Il crée ainsi l'illusion que vous êtes un corps, un véhicule physique dense qui se trouve en permanence menacé par quelque chose.
Vous percevoir comme le corps vulnérable qui naît et qui meurt un peu plus tard, voilà l'illusion. Corps et mort : une illusion. L'un ne va pas sans l'autre. Vous voulez garder un aspect de l'illusion et vous débarrasser de l'autre : c'est impossible. Ou vous gardez tout ou vous renoncez à tout.

Voilà là où nous mène le DXM au plateau 3 : dissocié du corps, comment croire encore à la mort ? Toutes les barrières sont tombées. Qu’est-ce qu’il y au-delà ? Hé hé hé...

‘fin bon, tout ça c’est quand même un peu beaucoup de la masturbation intellectuelle.



Loving Kindness

Bon, c’est bien beau la dissociation au-delà du morbide, le plateau 3, tout ça, mais pendant le trip je n’ai pas pu compter dessus. Mauvaise préparation, dose insuffisante ? L’une et l’autre, je dirai. Allez, on verra ça la prochaine fois. Pour le moment j’ai découvert un truc beaucoup plus simple.

Au plateau 2, le DXM c’est dissociatif, ça me sépare de mon corps, de mes émotions, et je me retrouve dans je sais pas quoi. Je suis dissocié.
Comment lutter ? Ah, non, ne pas lutter, il faut lâcher prise, bien sûr, se laisser crever, oui oui oui, mais toutes ces conneries mort/renaissance n’ont pas marché. Alors, je fais comment ?

Contre la dissociation, l’association.
C’est tout con mais ça marche. Là où je me fait disperser, tout ce que j’ai à faire c’est de me connecter avec moi de façon active.
Les hallus viennent forcément de quelque part. Si elles sont floues et moches, c’est qu’on en est coupé, que quelque chose ne tourne pas rond. Alors, est-ce que je ne peux pas, à mon niveau, construire des ponts ?
Réponse : oui c’est possible ! On appelle ça de l’amour !

L’amour ?
La nature de l’amour est paradoxale. Dans le blabla mystique, tout amour vient de Dieu. On ne sait pas trop ce que c’est, Dieu, mais on l’a appris au catéchisme, Dieu nous aime.
Seulement, et c’est là la difficulté, il faut accepter cet amour. Déjà, se dire qu’il existe (c’est assez dur et complètement con de croire en un truc qu’on ne voit pas, mais bon...) et cela revient à se dire : je suis digne d’être aimé. Alors là, c’est encore plus dur ! Que Dieu existe, pourquoi pas, on nous en a parlé, mais de là à dire que je suis quelqu’un de bien, holà, on se calme. Et pourtant, c’est le cas. Je suis un type bien. Y croire me permet de me donner de l’amour. C’est le seul moyen qui marche à ma connaissance.
Donc, le seul amour qui vaille vient de nous-même.
Haha ! Plus besoin de parler de Dieu !

Loving kindness towards all
Nous sommes nous-mêmes la source d’amour qui illumine notre monde. Ça ressemble vachement à tout ce que racontent Bouddha et Jésus, quand même. La compassion, aime tes ennemis, tout ça. Amour bienveillant envers tous.
Ouais ! En moi il y a une pauvre bête vexée, un enfant esseulé, et je peux les aimer. Y’a du boulot, mais personne d’autre ne peut le faire à ma place, et moi je vais le faire ! D’ailleurs, j’ai déjà bien commencé, hein ?

Ouais, c’est clair, tu te démerdes pas mal ! Aime et vis, Stylo, c’est tout !




L’amour de tout, c’est ça le drop out.
 

lepoiraut

Elfe Mécanique
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Bon j'ai pas tout lu, y'en a une sacrée tartine et je dois aller bosser.

On a une mentalité on ne peut plus opposé en ce qui concerne le dxm. Mais c'est ça que je trouve intéressant.
Évidemment je me fait réduire en pâté pour chien, mais j'en redemande.
J’ai affaire à quelque chose de monstrueux, à la dissection de mon esprit, je n’y comprends rien
Quand je lis ça, ça me donne des grosses pulsions de défonce :twisted: Ca fait un petit bout de temps que j'ai pas tapé de dxm. Cela dit après la grosse mxe du week-end dernier je pense pas reprendre de dissos avant avril.

J'ai apprécié le gros Rammstein en pleine dissociation, faut être bien maso :twisted: Moi sous dxm j'ai une ouïe ultra-développée. Impossible d'écouter avec le casque sur les oreilles, ça sature trop. Le casque posé sur ma poitrine c'est parfait.
Cela dit, ton 2eme plateau n'était pas si fort, puisque tu étais en état de penser, et même de marcher.
C'est assez marquant les différences de sensibilité au dxm entre les gens. Pour ma part, généralement, avec 400 mg, je suis par terre, incapable de faire autre chose que de remuer faiblement un bras, ou bien d'articuler un faible "ouais ça va" avec difficulté. Mais je connais certaines personnes qui sont allées se balader sous 800 mg.

Quant à la schizophrénie, il m'est arrivé durant un dxm de virer à la folie pure.
Mais en ce qui concerne la dépersonnalisation, je trouve qu'elle est plus frappante sous mxe, avec une forte déréalisation en prime. D'ailleurs je pense que tu apprécierais la mxe.


Sinon, que dire. J'ai bien ris en lisant ça :
Et merde, encore de la pédophilie ?
La suite est bien fun aussi.


Et pour le fonctionnement des différents plateaux, il y a des hypothèses dans la DXM FAQ. Ca serait dû à la saturation des différents types de récepteur lorsque les doses vont croissant. Possible que l'augmentation du rapport dxm/dxo joue si on arrive à saturer le CYP2D6 (je n'ai aucune idée de la dose de saturation, qui doit grandement varier selon les personnes).


Ah, et enfin je ne savais pas que c'était Jude Law dans Existenz ; et si tu as aimé, je te conseille Vidéodrome. D'ailleurs tout Cronenberg est assez stylé. Son dernier film (A Dangerous Method) est sans grand rapport avec ses thématiques habituelles, mais ça devrait te plaire, ça parle des origines de la psychanalyse, avec Freud et Jung.
 

GuyGeorge

Holofractale de l'hypervérité
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Je n'ai pas encore tout lu non plus (je dois bosser aussi mes cours mais ça ne saurai tarder) mais je me permet de te poser une question toute simple, qui j'espère va amener a pleins d'autres questions aussi intéressantes les unes que les autres! :D Quand j'entend toutes tes histoires d'enfant intérieur, même de matrice, etc... N'as tu pas trop tendance (j'ai l'impression de me voir aussi un peu en toi c'est pour ça que je me permet cette "critique" qui n'en ai pas réellement une, ou alors une critque me visant tout autant^^) a trop réfléchir/planifier au dépis de vivre pleinement l'expérience? A mon avis, plus de cogitation, mais le mot d'ordre doit être LACHER PRISE! Certes pour expliquer le trip, des grilles sont utiles, mais quand t'as la tête plonger dedant, les visus a bloc, il me semble que le rien ne sert de cogiter, vouloir placer l'expérience dans des petites cases, essayer diverses techniques avec des jolis noms etc... Seule compte l'acceptation entière et totale de ce qui jailli de ta psyché, en bien ou en mal (plus difficile a dire qu'a faire^^)

Dis moi ce que t'en pense! :wink:
 

Acidbuzz

Holofractale de l'hypervérité
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C'te tartine ! Tu mérites bien ton pseudo. Je download et garde ça au chaud pour lecture à tête reposée, merci :)
 

Preto

Glandeuse pinéale
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J'ai tout lut hier soir au calme, quel travail interieur sur toit même et pour ce texte!
Cette substance que j'ai hate de tester me parait bien complexe et dure a maitriser. Tanto festive joyeuse avec de jolies hallu tanto sombre et introspective.

Bref je me pose beaucoup de questions auquel je vais bientot pouvoir repondre.
 
D

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Invité
Tu as trop cherché à diriger ton trip et ça t'a rendu fou, sous DXM (surtout) il faut tout lâcher, accepter de passer derrière le grand miroir, et se laisser aller en mode schizophrène si c'est une volonté inconsciente (c'est une forme de la boucle mort/renaissance). Mais pour cela il faut percher son esprit avec le bon style de musique, le genre ultra phasante, la goa t'a juste oppressé à balle et ça a défragmenté ton mode de pensée, jusqu'au point de devenir fou. Dommage que tu n'es pas mis une sik planante plus tôt, tu aurais peu être pu dans le pic de folie atteindre un plateau 3 en stoppant d'un coup la goa et en enchainant sur une sik transcendante pour un voyage intérieur des plus intenses (une fois dedans il suffit de planer et de ne pas lutter, garder le high en allant de musique en musique qui perche bien, et ne pas rentrer dans des sales phases trop longtemps, approché, mais ne pas mettre les deux pieds dedans).

Je te déconseille d'épuiser dès le début du trip tes facultés mental, forcer l'introspection alors que le trip n'est pas commencé, ça aussi ça chamboule la logique des pensées, vaut mieux penser le moins possible et surtout ne pas se prendre la tête pendant la montée, attendre d'être sur un plateau agréable pour commencer toute activité, chez moi l'introspection arrive le plus souvent après le high du trip, elle s'installe dans mon raisonnement naturellement et en redescendant j'ai une tendance à vouloir m'isoler pour phaser à bloc en écoutant de la musique, et ainsi libérer mon inconscient et rendre conscientes toutes mes idées pour ensuite les relier et donner des réflexions.

Pour que le trip est duré aussi longtemps, tu as du manger sévère quand même, mais c'est vrai aussi qu'approcher la folie de cette manière est très intéressant, ça donne une idée de la chose :D
 

Quetzal

Holofractale de l'hypervérité
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Pas d'accord avec Laura. Stylo a un style de préparation du s&s qui est trés interessant; tout lacher tout lacher tout lacher... et bien oui mais ca va de pair avec la preparation (paradoxe? Mais c'est JUSTEMENT la base des trips, l'accés a des processus en apparence paradoxale, mais résolu dans la fractale (ca fait trippé comme phrase mais peut etre que stylo verra de quoi je parle)). Ca demanderai d'être developpé mais pas le temps.
Bon, biensur le style de musique j'aurais pas fait comme lui, je préfère aussi dans le coté agréable d'un trip en dousseur; mais stylo il escalade face nord, il y fait sombre, je pense que pour le moment c'est la qu'il se conduit, je pense que c'est une voie trés large, qui lui permet de balayer plein d'états de conscience et plein d'idées meme les plus noires, d'accepter de tout prendre (petit imprudent :p).

Le reste des commentaires ici ou en privé; je dois faire des parallèles avec le mien, ca va etre drôle :)

Mais pour revenir au set&setting, vraiment pour certains ca marche bien comme ça, c'est indéniable. Enfaite pour moi, ca donne surtout de la valeur a l'avant et l'aprés trip, ce qui est parfoi difficile sans set&setting... Et puis le trip c'est qu'une phase dans cet ensemble... C'est important que la phase se passe bien, mais les moments difficiles deviennent trés relatif!
Préparer un trip c'est pas le diriger.
Metaphore : C'est comme décider d'aller en Amazonie; aprés tu peux te perdre dans la foret et faire le warrior, tout en étant préparé, en ayant décidé d'aller laba (et aprés d'improviser dans la foret, avec du bon matos). On peut aussi décider de ne rien préparer, et de se perdre ... dans les faubourg de Paris... Au final, c'est pas le moins préparé des deux qui vivra l'expérience la plus neuve, enrichissante, naturelle...

Plus de commentaires sur les paradoxes et le set&setting, bientot!
 
D

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Invité
C'est bien pour ça que j'ai marqué que Styloplume voulait dirigé son trip, en plus de l'avoir préparé, et pour moi cette méthode empêche de passer le stade de la perte de conscience, c'est là que tout se joue, pour passer le grand miroir il faut se laisser aller et ne plus penser pendant le court instant où il y aura le avant et le après (changement d'espace temps, changement de phase, place au trip, mais le vrai bon trip où l'on plane, pas où la conscience essaye de raccrocher les morceaux, où dans ce cas là la descente serait la bienvenue et retrouver la réalité sera des plus agréables).

Pour moi aussi la phase de préparation est très importante, et avec du recul, le trip en lui même n'est effectivement qu'une courte phase dans un long processus. Mais une fois dans celui-ci, il faut savoir que le mode de fonctionnement des pensées et les perceptions ne sont plus les mêmes que lors de la préparation, et tenter de forcer l'introspection parce que l'on se sent ou croit être prêt à penser d'une manière des plus agréables et "intellectuelle" d'une certaine façon (c'est surtout méditer et acquérir des connaissances en se laissant le temps de relier ses idées), n'est voué qu'à donner un trip où règne l'incertitude.
Je vois ça comme le fait de devoir ne plus penser à une chose pour pouvoir passer à une autre, mais de constamment penser au fait de ne plus penser à cette chose pour pouvoir enfin passer à l'autre. On final on atteint pas l'autre chose, et on se prend la tête sur la première chose, on va à l'encontre de l'esprit et de la suite des logiques internes, alors ajouter par dessus de la défonce et persister dans cette voie, c'est aller droit à un crash test (après des crash tests j'en ai fais, et c'est pour ça qu'aujourd'hui j'essaye (oui j'essaye) de ne plus tomber dedans.

Sinon Quetzal, je vois très bien de quoi tu parles dans ta phrase du début, sobre les pensées volent par-ci par là dans notre esprit, défoncé elles suivent les fractales qui sont toujours relier entre eux. Je veux dire par là que défoncé nous arrivons à ce que nos pensées deviennent plus construites, qu'elles se juxtaposent, et qu'ainsi elles donnent de vraies réflexions.

J'attends tes commentaires sur le paradoxe avec impatience !
 

Quetzal

Holofractale de l'hypervérité
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La je dois filer, mais pour pas que j'oublie, si le thème t'interesse, je rechercherai un sujet sur Lucid State qui va dans ce sens...
 
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En fait je ne connais pas vraiment ce thème, ça sera plutôt comme une découverte, une explication de la chose..
 

LFA

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Je pense aussi que tu cherche trop a donner une direction a tes trip Stylo, moi mes meilleurs trip, c'est toujours ceux que j'ai improvisé et que j'ai pris comme il sont venu.
 
S

Styloplume

Invité
Laura Zerty a dit:
C'est bien pour ça que j'ai marqué que Styloplume voulait dirigé son trip, en plus de l'avoir préparé, et pour moi cette méthode empêche de passer le stade de la perte de conscience
+1000

Préparer un trip ça doit pas vouloir dire le diriger. La prochaine fois que je trippe que je crois que je ferai en sorte de rentrer dans la folie volontairement: laisser venir les contradictions, les doutes, les auto-reproches...

Perdre le contact avec la réalité, c'est ça la psychose. Accepter de pas tout contrôler. Tu vois juste Laura.

Niveau montée, je pense que j'ai en fait rien fait de concret pendant la montée. J'entendais ma voix qui disait "non non non quelque chose ne va pas" ou alors "heu je sais pas je sais pas" et moi j'ai dit "vos gueules je suis sensé triper". Bref tout faut.

Merci Quetzal pour ta bienveillante attention! Raconte-nous le paradoxe.

@LFA: yop, on se rejoint. Le trip je l'ai à la fois mal préparé et refusé de l'improviser.
 

Quetzal

Holofractale de l'hypervérité
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J'y pense a cette histoire de paradoxe; mais au final, j'arrive a rien. Ya pas de sources précises, c'est un peu le fil rouge d'un tas de trucs diffu, et pas trop dans le style de psychonaut, mais plutot de Lucid (c'est a dire plus hermétique, long, masturbation intelectuel... J'adore :p ). Ca saute assez aux yeux si on s'interesse un peu a l'alchimie, ou les contradictions/paradoxes font partie intégrante du jeu
Pour résumer, ce qui importe ce n'est pas l'idée A ou l'idée B incompatible mais la réalité que émanne du dialogue entre les deux;
"Le sens de la vie, c'est de chercher un sens a sa vie"... Si je sais ca, alors ma vie n'as pas de sens car je lui ai deja trouvé un sens...
Je dois mourrir pour renaitre
J'échoue mais je réussi
Je dois être fluide, porté par le monde, mais je dois être Libre (le destin contre la liberté)
Stylo et ses soufrances pour le plaisir
...

Je suis trés déçu de ne pas encore pouvoir articuler un pavé sur le thème. Désolé les gars :cry:
Limite, peut etre que mercredi je me ferais un mini DXM-Marrakech... Le pourrais tenter d'écrire ;)

je vous glisse un super texte au passage http://erea.revues.org/157
Exemple de qqchose qui résonne, meme si ca parait éloigné...

Attention, avec tout ca on entre dans l'atelier mental du Quetzal, la partie la plus trippée et bordélique...
 

Quetzal

Holofractale de l'hypervérité
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Enfin, pour stylo :
Pour moi ton trip n'est pas un echec! T'as vu un flot d'amour et d'acceptation, t'as bossé un tas de truc...
Ca ne veut pas dire que la prochaine foi tu dois avoir la meme approche, mais t'es clairement arrivé a qqchose!

edit en réponse au post ci desssous: oki parfoi je fais juste pas gaf, jme dis "tiens j'ai oublié un truc"... fin bref je ferais attention :)
 

Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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Quetzal, veux-tu utiliser la fonction "edit" ? :p
Tu double-post souvent et ça n'a pas d'intérêt autre que de gonfler ton nombre de messages postés. Disons que si tu postes une seconde fois après ton messages 24h après, ça peut être pour attirer l'attention à nouveau, mais là, quelques minutes après, il faudrait éviter. ;)

Ça vaut pour tout le monde, j'ai pas trop réagi dernièrement. C'est juste pour la fluidité du forum.
 

5tr4t0

Holofractale de l'hypervérité
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J'approuve cette sage demande. :wink:
 
D

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Invité
Quetzal a dit:
J'y pense a cette histoire de paradoxe; mais au final, j'arrive a rien. Ya pas de sources précises, c'est un peu le fil rouge d'un tas de trucs diffu, et pas trop dans le style de psychonaut, mais plutot de Lucid (c'est a dire plus hermétique, long, masturbation intelectuel... J'adore :p ). Ca saute assez aux yeux si on s'interesse un peu a l'alchimie, ou les contradictions/paradoxes font partie intégrante du jeu

Ah ouai si tu parles de contradiction, alors je te comprends carrément, j'en vois partout ! pour moi si je n'ai pas trouvé une contradiction dans mon raisonnement (sur les trucs genre philo) alors je n'ai pas été jusqu'au bout de mon analyse. Je passe mes journées à avoir des idées par-ci par là et à les contredire avec une nouvelle idée, ça permet d'évoluer à balle, mais attention à l'abus, à force de se contredire on est jamais vraiment stable dans sa tête, mais c'est un autre sujet.

En tout cas pour ce qui est des paradoxes contradictoires (ouai je sais ça se dit pas mais je le dis quand même), j'en suis au même stade que toi, envie d'en parler mais impossible de m'exprimer, c'est encore trop brouillon, et manque d'exemple précis c'est galère d'écrire en rassemblant ses idées tant qu'elles n'ont pas été pré reliées par les pensées.
 
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