S
Styloplume
Invité
12/06/2011 Rien de très intéressant
Substance: DXM
Quantité: 490 mg - 6,8 mg/kg
Set: Dans mon appart, les rues et la plage. Rien mangé depuis 5 heures.
Setting: Bon moral après une semaine pas simple mais bien gérée
Salut les amis,
Hier je me suis retrouvé à 14 heures à me dire que je m'ennuyais pas mal, donc je me suis dit: pourquoi pas du DXM?
Juste après, une pensée vient: "Ah, mais t'es pas sûr que ce soit une bonne idée, si c'est pour fuir l'ennui et tes choses à faire."
Avouons que ça a du sens. Alors je me suis dit: "Ok, je vais faire les choses que j'ai à faire, et ensuite je prendrai du DXM".
J'ai commencé à faire mes trucs (des mails à rédiger, ranger mon appart, ainsi de suite), et rapidement je me suis rendu compte que je ne m'ennuyait plus du tout. Moralité: La drogue ça sert à rien.
Cependant j'ai gardé mon projet DXM pour la soirée, même quand une charmante voisine de pallier s'est invitée pour l'apéro, avec une autre encore, et encore un couple, on s'est retrouvé à cinq sur le balcon à boire du gentil vin blanc et à chanter avec la guitare. Je les ai finalement laissé partir (voire foutus dehors) pour prendre mon dex. Preuve que je me drogue pas par manque de vie sociale, mais bien l'inverse: je renonce exprès à ma vie sociale pour me droguer. Je dois pas être normal, ou alors vraiment timbré.
Bref bref bref. Il est 21h et j'attaque le E en sirop, avec 8 capsules de T, soit 490 mg (je voulait me rapprocher des 500 mg, dose que je n'ai jamais pratiquée). Le sirop est bien difficile à avaler, les capsules aussi, je me sens mal plusieurs fois, je met une demi-heure à avaler tout ça en mélangeant le sirop avec du coca (apporté par ma voisine, preuve de ma vie sociale).
Dès 21h40, je me sens bizarre, j'ai mal au ventre, je comprends pas.... Quoi! Ca commence déjà à monter! Surtout que j'ai bien étalé la prise, quoi, entre 21h et 21h30. Enfin bon. La montée est assez violente, je me sens malade, je divague dans mon appart, me pose sur mon lit, j'ai froid, j'ai chaud, je me gratte... bref l'intoxication quoi, ça va passer.
Une heure plus tard effectivement ça a passé. Je suis sur mon lit, mon casque HD sur les oreilles, avec ma playlist Goa (Hallucinogen - Astral Projection - Lost Buddha) et psyché (Om, Shankar...).
Je suis franchement calme, ni euphorie ni bad ni rien du tout de notable. Je suis juste sur mon lit, j'ai les yeux fermés et je ne sens plus mes jambes, ni mon corps.
Les pensées sont vraiment pas super transcendantales. Tant que je me laisse porter par la musique et les quelques visus, par mes pensées projetées, ben, j'ai l'impression de rêver éveiller, heu, j'ai plutôt l'impression de dormir consciemment.
Dormir consciemment? Ben, oui, c'est comme si je rêvait éveillé, je ne veux pas garder les yeux ouverts, je ne fait aucun effort pour contrôler mon psychisme, alors il s'endort et commence à s'endormir. Par contre il ne s'endort pas, j'ai pris du DXM après tout. Mes pensées sont très très dirigées vers ma vie quotidienne, et j'ai en permanence l'impression que mes collègues de travail sont à côté de moi, je les entend parler, comme en souvenir. C'est vraiment très proche de la réalité ce que je m'imagine, proche dans le fond, mais dans la forme évidemment je ne vois et n'entend rien... c'est vraiment comme un rêve dont on se souvient, sauf que je ne m'en souvient pas, je suis dedans. La sensation n'est pas particulièrement agréable en réalité. J'aurais bien voulu voir des fractales et plonger dans la 5éme dimension, mais ce genre de truc ne m'est jamais arrivé sous DXM, ou alors jamais d'une manière qui soit digne d'être appréciée.
Donc je suis sur mon lit et je m'oublie moi-même, car en plein dans le pic du dxm, on se sent toujours out of space et on n'en a pas encore marre, enfin moi du moins.
A un moment donné je me rends compte que je ne suis plus qu'à moitié conscient, à rêver éveillé comme ça, alors je me lève sur mon lit pour méditer.
Impossible de méditer. Observer ma respiration, ça marche, observer mes pensées, ça marche. Par contre, je m'ennuie profondément à le faire. Et voilà l'ennui que je pensait fuir avec la drogue, que j'ai réussi à surmonter sans elle, et que je retrouve avec elle! Je vous jure, ça va devenir le meilleur TR de RDR, genre: "Vous voyez la drogue ça sert à rien".
Donc on laisse tomber la méditation, on laisse tomber le lit... on fait quoi alors? Je fait comme Laura fait: mon sac ma bouteille d'eau mon mp3, et c'est partit pour une ballade. Direction la plage!
Je suis sorti de chez moi, je m'ennuie déjà moins, surtout que, pour aller à la plage, je vais passer à côté d'une sorte de petit festival, qu'on entend d'ici. Impossible de rentrer, il est déjà 11 heures, ça va bientôt finir. Dommage, en m'approchant, j'était persuadé que j'allait tomber sur un endroit avec du son mais pas de barrières, tomber sur des gens qui auraient un buvard à me vendre, et faire cette nuit ma première expérience au LSD par-dessus ma descente de dex. En fait rien du tout.
Mes pensées sont beaucoup mieux gérables en marchant, et plus agréables. Je suis pris d'une grande confiance en moi, je me dit que je pourrai me faire tuer le soir même, après tout je retournerai directement au ciel, à travers le tunnel, je reverrai ceux que je connais qui sont morts, et j'aurai un bon moment là-haut, avec mes maîtres spirituels et mes copains de classe, histoire de passer ma vie en revue et de mettre au point ma prochaine incarnation tranquille.
Je me sens prêt au pire, à voir plein de violence (comme ça peut arriver parfois en ville un samedi soir, et une fois j'ai vu ça sous dxm), à rencontrer des gens... et il ne se passe rien. Je n'ai plus cette peur viscérale de voir des trucs angoissants, comme lors de ma période noire au DXM. Je marche mon rythme, j'avance tranquilement, je n'entend rien du monde extérieur, il se fout de moi et je me fout de lui.
J'arrive à la plage! Et c'est partit pour de la marche le long du littoral. Il n'y a personne, je salue les quelques passants que je croise, je me met à penser avec une grande sérennité et BEAUCOUP de recul à ma vie. Comment je gère ma vie, comment ça se passe, ce que j'apprends? Ma foi ça se passe pas trop mal, en ce moment je gère bien, quand je me laisse tomber, je parviens à me remettre debout de plus en plus vite et de plus en plus automatiquement. J'ai quelques zones en construction, par exemple ma vie sociale avec les jeunes de mon âge c'est pas un problème (cf. mes voisins sur mon balcon, jeunes comme moi), par contre avec les gens plus agés c'est pas gagné. J'ai dernièrement réussi à me faire définitivement accepter par mes collègues, ouvriers comme moi, grâce à quelques attentions (entre autres, j'ai apporté des croissants, héhé). C'est une victoire, dans d'autres entreprises j'ai eu plus de problèmes. Le gros dossier que j'ai ici c'est avec une dame chez qui j'ai logé pendant une semaine en dépannage (et que je connaissait pas avant), et on ne s'entend pas du tout, à la fin elle m'a mit dehors. Ce jour où elle m'a mit dehors, j'ai pris du dxm et j'ai vu le matériel inconscient qui explique mes actes et mon attitude (je me suis vu en train de l'aggresser, j'ai compris que j'avait peur d'elle). Donc j'ai travaillé toute cette histoire de mon côté déjà, et là je suis sur la plage, je me dit, ah c'est trop con de souffrir pour rien (parcequ'on souffre vraiment que pour des conneries), donc je l'appelle.
"Allô, c'est Styloplume. Je voulais te dire depuis longtemps: Pendant une semaine tu m'as hébergé et je veux te dire merci pour ça. Tu entends?Je te remercie." J'essaye de placer tous mes mots, avec le dex c'est plus un défi qu'autre chose.
"Dis donc, tu sais quelle heure il est? (il est 23h30). Allez, bonne nuit"
Autant parler à un mur.
Je passe de longs moments à me demander comment faire la part des choses. Je l'ai appellée (après un mois de silence radio) sur son portable, donc si elle l'avait éteint pour dormir pas de souci, mais vraisemblablement elle ne l'avait pas fait, il faut croire qu'elle ne connaît pas beaucoup de jeunes hommes qui prennent du dex et qui appellent les gens en pleine nuit. Bon pour ça elle a raison moi-même si je dormait je serait pas dispo.
Et en même temps, je me dit que c'est suffisament courageux de ma part de faire une tentative de réconciliation, vu de façon objective, ça ressemble à la semaine passée sous son toit: Je tente de formuler/reformuler les sentiments pour résoudre le conflit, elle évite de passer dans l'émotionnel et attends de moi une conduite "correcte". J'ai déjà fait l'autopsie de l'affaire, alors pourquoi y penser? "Je vais passer demain chez elle avec un bouquet de fleurs." Mmh sur le moment j'en suis sûr, c'est une évidence. Aujourd'hui j'en ai vraiment pas envie. J'ai honte chaque fois que je tente de lui parler, chaque fois je me sens tomber sur un mur qui ne laisse pas passer de sentiments. J'avais déjà tenté de passer avec un bouquet de fleurs, et à ce moment-là personne n'est venu ouvrir (elle faisait la sieste je pense). Je suis repassé plus tard, même chose. Et j'ai eu peur de repasser une troisième fois, peur d'elle.
Aujourd'hui j'ai beaucoup moins peur, la preuve je l'ai appellée (merci le dxm). Si je vais vers elle, j'ai peur de pas savoir quoi lui dire, entre lui témoigner ma reconnaissance et lui expliquer tous les tenants et aboutissants, des trucs psychologiques, des émotions et tout (plus mes vexations), bref ce qu'elle a toujours refusé d'aborder avec moi.
Voilà pour ma vie et mes problèmes passionnants.
Donc je me ballade sur la plage, je marche jusqu'à faire demi-tour et rentrer chez moi. Je me met à prendre du recul là-dessus... après tout je ne suis pas obligé de souffrir, vu de haut ça sert vraiment à rien. Et là je suis haut, je suis high, pas mal dévissé de la réalité. Je ne sens aucune émotion, aucun euphorie, aucune exaltation, aucune peur, aucun but, aucun désir. Je marche, je passe à côté des choses, sans qu'elles ne m'atteignent. Une bande de jeunes? Je pourrait avoir peur d'elle, mais rapidement elle est derrière moi, plus rien à craindre. Le malheur et le bonheur de gens ne me fait ni chaud ni froid, je suis vraiment dévissé. Impression neutre globale.
Je suis chez moi. Le casque sur les oreilles, je m'écoute ma zique en dansant. Je me dit que le DXM en soirée avec du son ça peut être pas mal. Là je me pose vite fait sur le lit, et j'y reste jusqu'à ce que je m'endorme vers 3h30.
Bam bam bam bam sur le lit je suis posé et c'est pas franchement excitant, j'ai quelques visuels faits d'aquarelle qui éclabousse un écran noir, et c'est tout. Les pensées deviennent plus insistantes, mes collègues parlent et il n'y a pas d'amour en eux, ni trop de souffrance, juste que l'amour il ne connaissent pas. C'est dur à voir ça, c'est long et ennuyant de se dire qu'il n'y a pas d'amour dans le monde. Et ma foi elle est où? Et ben là elle réponds pas présent, mon pauvre gars, t'es seul avec tes pensées noires. Merci le DXM. Enfin bon c'est ma faute, hein, c'est moi qui m'ennuyait, et maintenant je m'ennuie encore plus. Heureusement que j'ai un moyen de briser l'ennui au quotidien et sans drogue! Je suis bien content et je me dit que j'éviterai à l'avenir de prendre du dex pour m'ennuyer comme ça. A la place je pourrai garder les filles sur mon balcon, jouer de la guitare avec des amis, et méditer pour de vrai sans drogue.
La drogue c'est fini alors? Ce serait mal compter sur ma soif d'aventure, haha... et l'acide, c'est toujours en projet.
Aujourd'hui c'est lendemain de DXM, une espèce de sérennité sourde bat dans ce que je ressent, et la musique est bien meilleure qu'hier. Go go go, live your life, take care, et trouvez la joie bien sûr!
Substance: DXM
Quantité: 490 mg - 6,8 mg/kg
Set: Dans mon appart, les rues et la plage. Rien mangé depuis 5 heures.
Setting: Bon moral après une semaine pas simple mais bien gérée
Salut les amis,
Hier je me suis retrouvé à 14 heures à me dire que je m'ennuyais pas mal, donc je me suis dit: pourquoi pas du DXM?
Juste après, une pensée vient: "Ah, mais t'es pas sûr que ce soit une bonne idée, si c'est pour fuir l'ennui et tes choses à faire."
Avouons que ça a du sens. Alors je me suis dit: "Ok, je vais faire les choses que j'ai à faire, et ensuite je prendrai du DXM".
J'ai commencé à faire mes trucs (des mails à rédiger, ranger mon appart, ainsi de suite), et rapidement je me suis rendu compte que je ne m'ennuyait plus du tout. Moralité: La drogue ça sert à rien.
Cependant j'ai gardé mon projet DXM pour la soirée, même quand une charmante voisine de pallier s'est invitée pour l'apéro, avec une autre encore, et encore un couple, on s'est retrouvé à cinq sur le balcon à boire du gentil vin blanc et à chanter avec la guitare. Je les ai finalement laissé partir (voire foutus dehors) pour prendre mon dex. Preuve que je me drogue pas par manque de vie sociale, mais bien l'inverse: je renonce exprès à ma vie sociale pour me droguer. Je dois pas être normal, ou alors vraiment timbré.
Bref bref bref. Il est 21h et j'attaque le E en sirop, avec 8 capsules de T, soit 490 mg (je voulait me rapprocher des 500 mg, dose que je n'ai jamais pratiquée). Le sirop est bien difficile à avaler, les capsules aussi, je me sens mal plusieurs fois, je met une demi-heure à avaler tout ça en mélangeant le sirop avec du coca (apporté par ma voisine, preuve de ma vie sociale).
Dès 21h40, je me sens bizarre, j'ai mal au ventre, je comprends pas.... Quoi! Ca commence déjà à monter! Surtout que j'ai bien étalé la prise, quoi, entre 21h et 21h30. Enfin bon. La montée est assez violente, je me sens malade, je divague dans mon appart, me pose sur mon lit, j'ai froid, j'ai chaud, je me gratte... bref l'intoxication quoi, ça va passer.
Une heure plus tard effectivement ça a passé. Je suis sur mon lit, mon casque HD sur les oreilles, avec ma playlist Goa (Hallucinogen - Astral Projection - Lost Buddha) et psyché (Om, Shankar...).
Je suis franchement calme, ni euphorie ni bad ni rien du tout de notable. Je suis juste sur mon lit, j'ai les yeux fermés et je ne sens plus mes jambes, ni mon corps.
Les pensées sont vraiment pas super transcendantales. Tant que je me laisse porter par la musique et les quelques visus, par mes pensées projetées, ben, j'ai l'impression de rêver éveiller, heu, j'ai plutôt l'impression de dormir consciemment.
Dormir consciemment? Ben, oui, c'est comme si je rêvait éveillé, je ne veux pas garder les yeux ouverts, je ne fait aucun effort pour contrôler mon psychisme, alors il s'endort et commence à s'endormir. Par contre il ne s'endort pas, j'ai pris du DXM après tout. Mes pensées sont très très dirigées vers ma vie quotidienne, et j'ai en permanence l'impression que mes collègues de travail sont à côté de moi, je les entend parler, comme en souvenir. C'est vraiment très proche de la réalité ce que je m'imagine, proche dans le fond, mais dans la forme évidemment je ne vois et n'entend rien... c'est vraiment comme un rêve dont on se souvient, sauf que je ne m'en souvient pas, je suis dedans. La sensation n'est pas particulièrement agréable en réalité. J'aurais bien voulu voir des fractales et plonger dans la 5éme dimension, mais ce genre de truc ne m'est jamais arrivé sous DXM, ou alors jamais d'une manière qui soit digne d'être appréciée.
Donc je suis sur mon lit et je m'oublie moi-même, car en plein dans le pic du dxm, on se sent toujours out of space et on n'en a pas encore marre, enfin moi du moins.
A un moment donné je me rends compte que je ne suis plus qu'à moitié conscient, à rêver éveillé comme ça, alors je me lève sur mon lit pour méditer.
Impossible de méditer. Observer ma respiration, ça marche, observer mes pensées, ça marche. Par contre, je m'ennuie profondément à le faire. Et voilà l'ennui que je pensait fuir avec la drogue, que j'ai réussi à surmonter sans elle, et que je retrouve avec elle! Je vous jure, ça va devenir le meilleur TR de RDR, genre: "Vous voyez la drogue ça sert à rien".
Donc on laisse tomber la méditation, on laisse tomber le lit... on fait quoi alors? Je fait comme Laura fait: mon sac ma bouteille d'eau mon mp3, et c'est partit pour une ballade. Direction la plage!
Je suis sorti de chez moi, je m'ennuie déjà moins, surtout que, pour aller à la plage, je vais passer à côté d'une sorte de petit festival, qu'on entend d'ici. Impossible de rentrer, il est déjà 11 heures, ça va bientôt finir. Dommage, en m'approchant, j'était persuadé que j'allait tomber sur un endroit avec du son mais pas de barrières, tomber sur des gens qui auraient un buvard à me vendre, et faire cette nuit ma première expérience au LSD par-dessus ma descente de dex. En fait rien du tout.
Mes pensées sont beaucoup mieux gérables en marchant, et plus agréables. Je suis pris d'une grande confiance en moi, je me dit que je pourrai me faire tuer le soir même, après tout je retournerai directement au ciel, à travers le tunnel, je reverrai ceux que je connais qui sont morts, et j'aurai un bon moment là-haut, avec mes maîtres spirituels et mes copains de classe, histoire de passer ma vie en revue et de mettre au point ma prochaine incarnation tranquille.
Je me sens prêt au pire, à voir plein de violence (comme ça peut arriver parfois en ville un samedi soir, et une fois j'ai vu ça sous dxm), à rencontrer des gens... et il ne se passe rien. Je n'ai plus cette peur viscérale de voir des trucs angoissants, comme lors de ma période noire au DXM. Je marche mon rythme, j'avance tranquilement, je n'entend rien du monde extérieur, il se fout de moi et je me fout de lui.
J'arrive à la plage! Et c'est partit pour de la marche le long du littoral. Il n'y a personne, je salue les quelques passants que je croise, je me met à penser avec une grande sérennité et BEAUCOUP de recul à ma vie. Comment je gère ma vie, comment ça se passe, ce que j'apprends? Ma foi ça se passe pas trop mal, en ce moment je gère bien, quand je me laisse tomber, je parviens à me remettre debout de plus en plus vite et de plus en plus automatiquement. J'ai quelques zones en construction, par exemple ma vie sociale avec les jeunes de mon âge c'est pas un problème (cf. mes voisins sur mon balcon, jeunes comme moi), par contre avec les gens plus agés c'est pas gagné. J'ai dernièrement réussi à me faire définitivement accepter par mes collègues, ouvriers comme moi, grâce à quelques attentions (entre autres, j'ai apporté des croissants, héhé). C'est une victoire, dans d'autres entreprises j'ai eu plus de problèmes. Le gros dossier que j'ai ici c'est avec une dame chez qui j'ai logé pendant une semaine en dépannage (et que je connaissait pas avant), et on ne s'entend pas du tout, à la fin elle m'a mit dehors. Ce jour où elle m'a mit dehors, j'ai pris du dxm et j'ai vu le matériel inconscient qui explique mes actes et mon attitude (je me suis vu en train de l'aggresser, j'ai compris que j'avait peur d'elle). Donc j'ai travaillé toute cette histoire de mon côté déjà, et là je suis sur la plage, je me dit, ah c'est trop con de souffrir pour rien (parcequ'on souffre vraiment que pour des conneries), donc je l'appelle.
"Allô, c'est Styloplume. Je voulais te dire depuis longtemps: Pendant une semaine tu m'as hébergé et je veux te dire merci pour ça. Tu entends?Je te remercie." J'essaye de placer tous mes mots, avec le dex c'est plus un défi qu'autre chose.
"Dis donc, tu sais quelle heure il est? (il est 23h30). Allez, bonne nuit"
Autant parler à un mur.
Je passe de longs moments à me demander comment faire la part des choses. Je l'ai appellée (après un mois de silence radio) sur son portable, donc si elle l'avait éteint pour dormir pas de souci, mais vraisemblablement elle ne l'avait pas fait, il faut croire qu'elle ne connaît pas beaucoup de jeunes hommes qui prennent du dex et qui appellent les gens en pleine nuit. Bon pour ça elle a raison moi-même si je dormait je serait pas dispo.
Et en même temps, je me dit que c'est suffisament courageux de ma part de faire une tentative de réconciliation, vu de façon objective, ça ressemble à la semaine passée sous son toit: Je tente de formuler/reformuler les sentiments pour résoudre le conflit, elle évite de passer dans l'émotionnel et attends de moi une conduite "correcte". J'ai déjà fait l'autopsie de l'affaire, alors pourquoi y penser? "Je vais passer demain chez elle avec un bouquet de fleurs." Mmh sur le moment j'en suis sûr, c'est une évidence. Aujourd'hui j'en ai vraiment pas envie. J'ai honte chaque fois que je tente de lui parler, chaque fois je me sens tomber sur un mur qui ne laisse pas passer de sentiments. J'avais déjà tenté de passer avec un bouquet de fleurs, et à ce moment-là personne n'est venu ouvrir (elle faisait la sieste je pense). Je suis repassé plus tard, même chose. Et j'ai eu peur de repasser une troisième fois, peur d'elle.
Aujourd'hui j'ai beaucoup moins peur, la preuve je l'ai appellée (merci le dxm). Si je vais vers elle, j'ai peur de pas savoir quoi lui dire, entre lui témoigner ma reconnaissance et lui expliquer tous les tenants et aboutissants, des trucs psychologiques, des émotions et tout (plus mes vexations), bref ce qu'elle a toujours refusé d'aborder avec moi.
Voilà pour ma vie et mes problèmes passionnants.
Donc je me ballade sur la plage, je marche jusqu'à faire demi-tour et rentrer chez moi. Je me met à prendre du recul là-dessus... après tout je ne suis pas obligé de souffrir, vu de haut ça sert vraiment à rien. Et là je suis haut, je suis high, pas mal dévissé de la réalité. Je ne sens aucune émotion, aucun euphorie, aucune exaltation, aucune peur, aucun but, aucun désir. Je marche, je passe à côté des choses, sans qu'elles ne m'atteignent. Une bande de jeunes? Je pourrait avoir peur d'elle, mais rapidement elle est derrière moi, plus rien à craindre. Le malheur et le bonheur de gens ne me fait ni chaud ni froid, je suis vraiment dévissé. Impression neutre globale.
Je suis chez moi. Le casque sur les oreilles, je m'écoute ma zique en dansant. Je me dit que le DXM en soirée avec du son ça peut être pas mal. Là je me pose vite fait sur le lit, et j'y reste jusqu'à ce que je m'endorme vers 3h30.
Bam bam bam bam sur le lit je suis posé et c'est pas franchement excitant, j'ai quelques visuels faits d'aquarelle qui éclabousse un écran noir, et c'est tout. Les pensées deviennent plus insistantes, mes collègues parlent et il n'y a pas d'amour en eux, ni trop de souffrance, juste que l'amour il ne connaissent pas. C'est dur à voir ça, c'est long et ennuyant de se dire qu'il n'y a pas d'amour dans le monde. Et ma foi elle est où? Et ben là elle réponds pas présent, mon pauvre gars, t'es seul avec tes pensées noires. Merci le DXM. Enfin bon c'est ma faute, hein, c'est moi qui m'ennuyait, et maintenant je m'ennuie encore plus. Heureusement que j'ai un moyen de briser l'ennui au quotidien et sans drogue! Je suis bien content et je me dit que j'éviterai à l'avenir de prendre du dex pour m'ennuyer comme ça. A la place je pourrai garder les filles sur mon balcon, jouer de la guitare avec des amis, et méditer pour de vrai sans drogue.
La drogue c'est fini alors? Ce serait mal compter sur ma soif d'aventure, haha... et l'acide, c'est toujours en projet.
Aujourd'hui c'est lendemain de DXM, une espèce de sérennité sourde bat dans ce que je ressent, et la musique est bien meilleure qu'hier. Go go go, live your life, take care, et trouvez la joie bien sûr!
