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[DXM+cubensis] Bouddha au jardin, Mouette et sa 8.6, le kif complet

  • Auteur de la discussion Styloplume
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S

Styloplume

Invité


Bouddha au jardin,
Mouette et sa 8.6,
le kif complet








DXM + Cubensis



rédigé par

Styloplume







Haha. On a tous pris cher. Du coup je me retiens pas. Ça faisait longtemps que j'avais pas écris un bon gros TR de vingt pages. Z'en avez pour au moins une demi-heure de lecture, alors roulez-vous un petch et profitez du voyage. (Oh oui j'ai confiance en moi, je suis beau et intelligent, oh oui Styloplume, oh oui encore !)

Un petit disclaimer aussi : ce TR parle de moi, de moi et encore de moi (bon, et des autres aussi, mais de mon point de vue). Moi je moi je m'aime, je raconte les choses de mon point de vue, avec mon opinion. À mon avis, la drogue est moins importante que ce qu'il m'arrive psychologiquement, du coup je raconte tout de la même manière. Si vous voulez lire un TR qui explique, grosso modo, que je me suis pris telle drogue et que j'ai kiffé parce que j'ai pris telle drogue, et ben passez votre chemin. (ceci dit j'ai effectivement pris de la drogue et j'ai effectivement kiffé, mais pas que pour la drogue, mvoyez)

Par contre, si vous aimez les prises de chou psychonautiques, la psychologie de comptoir, la spiritualité à deux francs, les descriptions de Mouette avec sa 8.6, les démonstrations d'humour gras, et ben faites-vous plaiz'.



La Beurre-Tagne c'est moins loin que Katmandou

En avant pour cette ''petite sauterie psychonautique'' chez Mouette.

Je monte dans le train avec tout plein de pensées en tête. J'ai fait un trip au THC la veille, qui était franchement chaotique sur toute la descente, et où j'ai bouclé sévère, mais sévère. Pendant ce trip ma principale pensée parasite c'était : « Et merde, je pars me droguer ce week-end alors que j'ai du retard dans mes statistiques ».
Pas brillant.

Mais je monte dans ce train quand même, évidemment. Mouette m'a invité, je vais retrouver tout le monde, je peux pas rater ça. Je veux les voir. Je n'ai pas d'autres attentes. Je veux juste les rencontrer. Oui, bon, j'ai apporté une bonne quantité de DXM, mais c'est plus histoire de ne pas venir les mains vides. Je doute que quiconque prenne du DXM ce week-end, le DXM c'est flou, c'est pas populaire, surtout pas en mode social. Et puis de toutes façons, il y aura plein d'autres produits, sûrement.

Donc je monte dans le train, je laisse mes soucis de statistiques derrière moi. Je laisse beaucoup de choses derrière moi. Je sens qu'il va se passer quelque chose d'important.

Pendant le trajet je m'ennuie alors sur mon portable je consulte mes TRs en ligne, je me fait une rétrospective nostalgique d'un pseudo-âge d'or où je prenais du DXM tous les deux mois et où j'en tirais les leçons avec un fat TR. Ce temps est révolu, il faut passer à autre chose.

Bref. Me voilà arrivé. Il est 18:00, vendredi 31 novembre 2012.



Des retrouvailles minées à la kéta

Maismaismais ! Je le connais ces mecs sur le quai de la gare ! Mouette et Larry ! Ah !

Retrouvailles nickel. On marche une minute pour se retrouver chez Mouette, il vit dans ce qui ressemble à une ancienne dépendance de ferme, aménagée pour vivre. Il y a une entrée, une cuisine, un salon, d'où part un escalier qui va dans la chambre du dessus. Cette chambre, au dessus, couvre la surface cumulée du salon et de la cuisine. On a de la place ici.

Nous voilà à trois, on attends Piou piou, Lullaby et Grisâtre. Sludge doit arriver un peu plus tard, ah, j'ai pas envie de me prendre le chou à détailler tout ce qui se passe, on fait un saut jusqu'à 22 heures, quand Sludge arrive.

Bien, tout le monde est là pour le vendredi soir. Les seuls à venir encore sont Mario et Peach, demain. Mouette, pendant qu'on prépare quelques affaires, a le temps de nous raconter sa vie, avec la dose d'auto-vannage qui lui est propre. C'est beau à voir, putain, et c'est beau à entendre. Lullaby a ramené un gâteau aux choco-pops+carambar+marshmallow, ah, c'est over puissant ce truc !

On est tous posés dans le salon, un gros chill bien cool avec des lumières sympa, autour du saladier magique. Le saladier magique, c'est un récipient dans lequel on a mis en commun tout ce qu'on avait : de la salvia en veut-tu en voilà, les quatres plaquettes de DXM que j'ai apporté, des 2C-x à n'en plus finir, de la MXE il me semble bien, de la kéta, des RCs que je ne connais pas, la kéta de Piou piou (beaucoup de kéta), de la MD peut-être... sans compter que Sludge n'y a pas mis ses champis et sa DMT et tous ses supers RCs.

Devant ça, Mouette est assis, installé comme un roi, et lance à la cantonnade : « Je sais pas pour vous, mais moi je me vois bien prendre quelque chose. Seulement, je ne sais pas quoi. »
Nous non plus on sait pas quoi. Piou piou propose qu'on pioche au hasard. Sludge imagine un jeu de dé : « Un dé pour le prod, un dé pour la dose, un dé pour la ROA... »

On tombe sur un consensus : la ké c'est convivial, ça se prend en trace, et puis y'en a assez pour tout le monde. À côté de ça, Lullaby a ramené un petit bout de Haschich dont Larry tire quelques joints au cours de la soirée.

C'est ainsi que je découvre la saveur piquante de la kétamine dans mes fosses nasales. C'est assez affreux, le drip a un goût horrible, mais la petite trace de débutant que m'a faite Larry monte joliement, je danse en mode shewing-gum, c'est cool, et pendant ce temps tout le monde partage des discussions bien sympa.

Tout le monde échange sa vie, son expérience des drogues, ses blagues, ses histoires... ça fait vraiment plaisir de voir le forum prendre vie. C'est comme au Hadra, en plus normal. Ici, nous sommes chez Mouette, dans nos vies, en mode convivial. Ça ressemble beaucoup plus à notre façon d'apprécier la drogue : on n'est bien que chez soi, là où on peut vomir tranquille, jouer à Mario Kart, redroper safe, se coucher quand on veut, et surtout se poser sur un bon canapé. Rien à voir avec le Hadra. Plus qu'un intérêt pour la drogue, c'est un mode de vie qu'on partage : des RCs sur la table, un miroir où poutrer la kéta, des trip toys, de la musique dans les enceintes, des gens qu'on aime. Voilà quelque chose qui nous correspond, à tous.

Pas de gros trip report sur cette première soirée. C'est surtout l'occasion de faire connaissance. Piou Piou et moi débattons pour nous mettre d'accord sur une chose : nous ne sommes pas d'accord.
Larry et moi nous aspirons chacun une grosse poutrasse de ké qui nous emmène beaucoup trop loin, et il se passe quelque chose que nous n'avons pas envie de raconter. C'est dur. Nous savourons ensuite quelque chose de simple : demain nous en reparlerons quand nous serons sobres.
Mouette prends sa race aux champis, il rigole d'un bout à l'autre, ça fait plaisir.
Sludge, pour moi, prends le rôle du modo des prods. Avec son savoir encyclopédique, il fait autorité pour moi sur les doses, les voies d'administration, les combos, etc. Ça fait du bien de sentir la présence d'un gars qui a passé du temps sur erowid et qui fait de la RDR sur le forum. Ça cadre.

Quelques tentatives de DMT auxquelles je ne participe pas, mais ça rate plus qu'autre chose apparemment, et puis le set & setting ne s'y prête pas vraiment.

« Une pensée émue pour Hatsu qui se prends un trip au 2C-D chez elle, les amis ! » Mon amoureuse, en effet, est assez dégoûtée de pas pouvoir être là avec nous. Je parviens à installer Skype sur l'ordi de Mouette (prouesse sous ké), et Hatsu partage notre soirée en meublant l'écran. L'ordinateur passe de bras en bras, tout le monde parle avec Hatsu, l'un après l'autre.
Grisâtre me fait un massage, aaahhh sous kétamine+THC c'est un bonheur. Merci mec !

Défoncé par le contact humain, je décide de faire mon numéro, et je raconte, devant tout le monde (dont Mouette, dont les yeux me contemplent, hallucinés), les TRs que je n'ai pas publiés sur le forum. Le THC aidant, ça devient méchament mélo-dramatique, je vide mon cœur, je m'ouvre, je m'ouvre, je raconte les choses que j'ai faites et qui m'ont marquées, que j'ai regrettées en même temps que je les faisais... ça fait du bien. Ah, il paraît que mes confessions ont bercé Lullaby. Je sais pas si j'ai mis les gens mal à l'aise, mais moi je me suis bien lâché. Larry vient et me prends dans ses bras, ça me permet de me calmer. Sludge me tient la main, aaaahhh ça fait du bien d'avoir des psychopotes qui me comprennent. Merci les mecs, merci merci.

Mouette et Piou Piou sont dans la cuisine. Piou Piou, affalé par terre, kiffe sa vie, ne calcule rien. Il l'a dit : « Je suis venu me mettre une mine, et je me met une mine. Je suis par terre dans une cuisine à 800 km de chez moi, défoncé à la ké, avec des gens que je ne connais pas, tout va bien ! » Et Mouette qui en profite pour faire de Piou Piou la victime de ses vannes en majeure partie auto-critiques. Ça fait plaisir de voir ça.

Plus tard, en haut dans le lit de Mouette, je me retrouve avec Larry et Sludge. Je prends la guitare, joue quelques mélodies pendant que Larry parle, haha, ça fait super mélodramatique, Larry arrive même pas à parler, il a l'impression d'être dans un film. Moi j'aime bien pourtant.
Ensuite je chante mes trucs, et puis je tâche d'improviser sur les thèmes dont Larry parle, afin de faire un partage intellectuel sur le truc. Larry suit pas trop, alors d'accord, je joue mes trucs gentils, et l'hymne de nos campagnes. Sludge se met à chanter avec moi, haha, je suis content.

Et la soirée s'allonge, s'allonge... et finalement, autour de 6 heures je me couche, pour m'endormir direct.




Samedi matin, 10 heures

Je me réveille à moitié pour entendre Sludge : « Quelqu'un vient avec moi chercher Mario et Peach ? » Go go go. J'enfile mon manteau sur mon pyjama et c'est parti.

Ils sont là ! Arrivés de la gare en covoiturage, voilà Mario, et voilà Peach. Première remarque : Hé, mais Mario, hé mais il est Noir ! Je phase, ravi, sur sa salopette (ça fait un bon costume de Mario), sur son sourire géantissime, sur ses cheveux crépus. Stylo en mode gamin qui découvre le monde : « Je peux toucher tes cheveux ? »
Et Peach, super sympa. Les deux super sympas. Ils arrivent, il se posent, on échange direct en mode ''on se connaît pas mais on va bien s'entendre'', et voilà que ça suffit, du coup on s'entend très bien.

Le reste de la maison s'éveille petit à petit.



Brace yourselves, epic night is coming

Donc, toute cette journée est consacrée à faire le ménage, à se laver, à manger un bout, à faire connaissance, encore, à dormir un peu plus pour ceux qui en ont besoin.

Larry et moi partons nous promener et avoir la conversation sobre qu'on voulait avoir depuis hier. Ah, ça fait du bien. On discute beaucoup de moi. C'est que, comme la plupart des psychonautes, je me confronte beaucoup à l'image que je renvoie de moi. En plus de ça, chaque fois que je trouve quelque chose qui me plaît, je l'impose aux autres, j'en fait une religion, je balance ça avec parfois pas mal de violence... Grosse remise en question.
Larry a beaucoup de pacience avec moi. C'est que j'ai la tête dure, c'est pas facile de trouver mon compromis entre me remettre en question et m'affirmer avec ce que j'aime être.
On discute aussi, évidemment, du trip kétaminé de la veille. Le trip auquel on a presque rien compris et pendant lequel j'ai eu un comportement un peu douteux. On a fait peur aux autres, je pense.
Bref. Larry et moi on se ressemble par plusieurs aspects, on se reconnaît comme amis, et on prépare le terrain pour ce soir aussi. On fait du set.

Dans ma tête, c'est... mmh. Qu'est-ce que je vais faire ce soir ? Les 2C-x ça me tente pas. La ké non plus. Le DXM c'est une option un peu trop Stylo à mon goût. Marre de mes trips au DXM. L'idéal serait du LSD bien sûr. Bon, il y a des champis, mais j'ai pas envie de me limiter à ça.

Je me confronte avec la façon de triper des autres. Elle consiste, principalement, à droper plusieurs fois une substance, et à redroper la même ou une autre quand ça retombe. Par exemple, un 2C, puis de la ké au bout d'une heure, quand ça se présente, puis, quelques heures plus tard, un autre psyché, plusieurs heures après.
L'effet obtenu me semble être une perche en plateau ondulé : des moments forts, des retombées, un moment fort à nouveau.

Mmh. Ça ne me parle pas du tout. Je ne me vois pas faire comme ça, ça me semble trop déstructuré pour moi. Les redrops de kéta d'hier et le tartinage de THC par dessus m'ont un peu épuisé. Je préfère triper avec un début, une montée, un plateau qui contient un pic, et puis une descente.
Un seul drop alors ? Oui, mais quelle substance ? Aucune ne m'intéresse en particulier. Alors, autant faire un combo. Oui, un combo ! Voilà qui ressemble à la mentalité des autres, et à ma volonté de ne faire qu'un drop. Mais un bon gros drop alors.
Le combo qui depuis longtemps me fascine, bien sûr, c'est celui de mes deux produits favoris : LSD et DXM. J'ai lu un TR sur erowid, il m'a marqué, je veux tenter cela.
Bien, pas de LSD. Ah, mais on a des champis, ça a un fonctionnement équivalent, même si la durée est plus courte. Je n'ai jamais essayé les cubensis, mais je m'en moque, rien ne peut me faire peur en terme de psychédélique classique, après ce que j'ai vécu au LSD.
Donc, je me met à prévoir un combo DXM+cubensis. Maintenant que j'y pense, il y a aussi, bien sûr, le TR de DXM+champotes qu'Ubik a publié, qui m'a influencé. Un TR enthéogénique au possible avec des yeux de chat partout.

La soirée se rapproche. C'est bien. On se met en condition mentale. Tout le monde est là, Mario et Peach on fait connaissance avec tout le monde et se sont intégrés sans aucun problème dans ce groupe de toutes façons encore jeune. On a une bonne cohésion, un respect total entre les personnes, beaucoup moins de raison de partir en cacahuète qu'au Hadra (le setting est bien meilleur), donc le set & setting est, je trouve, très très bon.

Il est six heures, après cette journée conviviale, les gens se mettent à droper ci et ça. Moi j'ai sommeil, je n'ai dormi que 3 heures la nuit dernière, mais je ne veux pas rater la soirée (la suite m'a montré que j'aurai mieux fait de dormir quelques heures... mais c'est pas grave).

Étrange. Je ne vois pas quoi raconter avant mon drop. Les gens sont ensembles, voilà tout. Et c'est très bien comme ça. Je prends ma douche, je suis content de me mettre propre.

Donc, les gens se mettent à droper. Et c'est là que moi aussi je drope. Et là on passe en mode détaillé.



Double drop !

Donc, c'est parti. Allez, je chope une plaquette de T ne dans le saladier magique, je décapsule, je gobe ça comme un gros junkie, je fais passer avec de l'eau. Pendant l'après-midi, j'ai bu une bonne quantité de jus de pamplemousse que m'a ramenée Super Mario (merci mec!). Je doute de l'efficacité du jus, c'est qu'il contient peu de pamplemousse blanc, je pense (c'est un mix pamplemousse blanc/pamplemousse rose). Mais peu importe. Je gobe.

Pendant ce temps, je réserve une dose standard de cubensis auprès de Sludge : 1,4 grammes. J'ai bien fait de réserver, Sludge fait office de Carrefour Market avec ses 8 grammes de champotes. Larry, lui, semble me regarder droper mon DXM et réserver mes champis d'un œil intéressé.

18:30 Drop de 360 mg de DXM.

Et je vais vaquer à mes occupations. Je monte à la chambre, je redescends... souvenir flous. Qu'est-ce que j'ai fait en une heure ? Je m'allonge sur le matelas au milieu de tout le monde, je m'étale. Les gens m'aiment, c'est la seule chose importante pour moi : je peux être moi-même et faire ce dont j'ai envie.
Les démangeaisons s'installent. Je me gratte, je sais que ça ne dure pas. Je comprends vaguement que Larry (qui est en train de se prendre un trace de ké), compte faire le même combo que moi. Il a déjà dropé son DXM et a aussi réservé ses cubensis au Sludge Supermarché.

Bon Dieu mais pourquoi j'arrive pas à me souvenir des gens, à ce moment-là ? Un effort. Je suis juste allongé au milieu des psychonautes, j'entends Lullaby raconter des trucs, Mouette est à côté de moi, avec sa 8.6 à la main, ou pas encore, mais pour moi le souvenir de Mouette c'est : affalé sur une chaise, sa 8.6 à la main, avec un gros smile de porcasse bien satisfait sur le visage. Piou Piou reste distant de moi depuis hier soir, même s'il m'a fait un câlin surprise tout à l'heure. Grisâtre je ne le voit pas, Mario est omniprésent avec son sourire, en fait il a tendance à s'effacer beaucoup pour rentrer en empathie avec les gens, il fait ça super bien. Peach est super sociable, s'intéresse à tout. Ah, faut le dire pour ceux qu'on pas encore capté : Peach c'est une fille, comme Lullaby ! D'ailleurs elles sont toutes deux franchement jolies, ça fait descendre le rapport testostérone/oestrogène d'avoir des filles avec nous, ça calme les mecs, bref c'est bien. Sludge, lui est près de la table, le maître de la balance, des champis, des paras, et de la DMT. Il est à sa place. Larry, j'en suis proche depuis cet aprèm et depuis longtemps dans ma vie, mais je ne sais pas ce qu'il pense ou ressent en ce moment.

Donc, je suis au milieu de tout ce beau monde, sur le matelas, et je me gratte la tête parce que ça monte. Je me suis dit, comme pour le TR DXM+LSD lu sur erowid, que je laisserai monter le DXM avant de droper les cubensis. Je veux laisser monter les cubensis sur le bodyload désagréable de la montée de DXM (ce bodyload qui disparaît au bout d'une heure).

Donc, très bien.

19:30 Drop de 1,4 grammes de psylocybes cubensis secs.

Je mâche mes champignons rapidement, ça a un peu de goût, pas trop, et puis zut. Gloups gloups j'avale les champis. Et puis hop, ça y est, c'est fait, alea jacta est.



Montée et vague malaise

Une fois que c'est dropé, je bouge un peu, je monte à l'étage, où il n'y a personne. J'échange des SMS avec Hatsu régulièrement depuis le début de la journée, mais d'un coup je phase. J'ai pas envie du tout de triper en échangeant des SMS avec elle ou en téléphonant régulièrement. Je veux être seul dans mon trip, sans me sentir attaché au téléphone. J'en parle avec d'autres, et Sludge me confirme que c'est mieux de triper sans être gêné par des choses extérieures. J'envoie un SMS à Hatsu pour dire que je me met en mode avion, et je le fais. Mais je le fais de façon pas très matûre, du genre « Sludge m'a dit que, alors je fais comme ça », ce qui est une justification pas très propre. J'ai pas assumé de mettre Hatsu en dehors de ma vie comme ça. Mais je l'ai fait et ça a fait du bien. Bam, un gros paquet de pensées en moins, d'un coup.
Peach me confirme que c'est normal de se séparer de son compagnon pendant un trip.

Il est huit heures. Ça monte sévère, mais moi je reste tranquille.

Avec la montée j'ai le petit malaise qui monte. C'est un malaise qui maintenant je le sais est commun à presque tous les psychos, du moins ceux qui sont ici. Mouette décris très bien le truc : « Je regarde autour de moi et je me demande ce que je fous là, au milieu de gens drogués que je ne connais pas. » Moi aussi, je me demande ce que je fous là.
J'étais en haut, je redescend pour voir les gens assis sur les canapés et chaises, Mouette avec 8.6 à la main, et tout le monde discute. Et c'est tout.
C'est tout ? Tout le monde discute ? Elle est où la psychonautique là-dedans ? Elle est où ma recherche de Dieu ?
Ah, je suis en train de reprocher aux autres de pas être comme moi.

Donc, je ne me sens pas intégré dans le groupe avec ma différence.

Il faut que je m'affirme. Où est ma guitare ?



Shaman guitar

Donc, j'ai chopé ma guitare, et je m'assois devant le canapé où trônent Piou Piou, Lullaby, Grisâtre. À ma gauche, Mouette, assis sur sa chaise avec sa 8.6 (bordel mais c'est tout ce que je retiendrai de lui!). Plus loin, Larry, Sludge, Mario.

Je m'accorde et je commence à jouer. Une remarque fuse, elle vient de Sludge : « Hé, on chante pas encore Tryo ! » Ah, Sludge en a marre, j'ai déjà joué deux fois l'hymne de nos campagnes. (J'en profite au passage pour dire que Sludge chante volontiers et qu'il a une jolie voix ! C'était cool de chanter avec lui)

Bon, je ne joue pas Tryo. Bien. Je vais jouer ce que j'aime.

Et BAM, je joue ce que j'aime. Je ne sais pas combien de temps ça dure, je dirais, une demi-heure. Piou Piou me contemple, un rubik's cube appuyé contre la joue. De temps en temps, quelqu'un parle, échange une remarque, et tout de suite je me met à baliser : « Ah, ils parlent ! Ah, il ne m'écoutent pas ! Ah, je n'existe plus ! » et puis je me dit « Et merde, bon, je joue mes trucs quand même. »

Alors je joue, je chante, j'enchaîne les mélodies que je connaît. Aydishe Rastaman, Seven Nation Army, L'Amant de Saint-Jean, Moonlight densetsu, tout est passé au remix Stylo. J'enchaîne les morceaux avec des transitions assez smooth, je cale le texte que je veux sur le rythme qui me plaît, je je je je je ah putain oui c'est moi qui fait tout ça, je m'affirme, je joue mes propres compositions, je cale ma voix bien grave pour faire des vocalises chamanesques, et puis j'arrive presque à atteindre le moment où ce je disparaît, où je laisse place à la musique, où je peux m'effacer. Je sais qu'il est possible de jouer et de chanter comme ça, je l'ai déjà fait, plusieurs fois.
Mais là, j'en ai fait assez, si on voulais aller plus loin, il faudrais que tout le monde joue avec moi, qu'on fasse des boîte à rythme, qu'on chante à plusieurs, et je sens qu'on n'en est pas là, on n'a pas atteint ce mood tous ensemble.

Mouette me confirme qu'on a atteint je ne sais quelle limite, en poussant un rot tonitruant à la fin d'un morceau. J'en profite pour me marrer et échanger des vannes avec lui.

Les autres me font des compliments sur mon jeu et je sens que je suis décidément sorti du malaise de la montée. Je suis dans le plateau, cette fois. Et je suis bien intégré au groupe, j'ai ma place, je sais qui je suis, et je sais où je suis.



Quelque chose reste à faire – sortir !

Bien, une fois que j'ai rangé ma guitare, je me met à vaquer à mes occupations, heu, quelles occupations ? Qu'est-ce que je fous là, maintenant ?

Merde, la question est revenue : qu'est-ce que je fous là ? Cette fois elle vient sans l'angoisse, et du coup la réponse est toute trouvée : je fais ce que je veux.

Qu'est-ce que je veux ? Un peu marre de traîner avec les gens, je voudrais être seul. Je ne sais pas pourquoi, mais ça se décide tout seul. Je décide de récupérer mes affaires.
En cherchant mes affaires je tombe sur Sludge et Larry en train de chiller sur le lit de Mouette, dans le noir. Je m'aperçois que je tape masse d'hallus dans le noir. Je reprends mon casque, je retrouve mon portable, même si Lullaby m'envoie une remarque bien nihiliste : « Mais tout le monde a déjà perdu son portable ici ! » Non non je fais la guerre, je retrouve mon portable, et hop.

J'enfile mon manteau, mes chaussures (le kif d'avoir des chaussures, quelle magnifique invention!), je sors.




Le jardin en mode half-life

Me voilà dehors. Au calme. Dans le jardin, que je décide d'explorer.

Tout doucement mon esprit se tait, et la nuit, la nuit splendide et éternelle, cette nuit ancestrale, prends la place. C'est comme un livre d'image qu'un enfant parcours en silence.

Le silence. Le silence !

Je m'avance dans le silence, et tout commence à devenir très, très cool.

Imaginez-vous dans half life, ou dans tout autre jeu d'aventures avec des grosses map angoissantes. Et vous vous retrouvez dans la forêt. Ou non. Pas une forêt, il y a de la pelouse, elle s'étend, s'étend, et ce jardin est grand, décidément. Je le découvre comme une map qui apparaît par à-coup, en jeux vidéo on appelle ça du cliping.

À ce moment il n'y a encore pas beaucoup de visuels. Je continue de m'avancer, et d'un coup je me demande ce qu'il y a qui me griffe les jambes. Je touche... une épine ! Ce jardin n'est pas très accueillant en fin de compte... voilà qui rajoute à l'effet half life.

Toujours dans un silence complet, rythmé seulement par mes bruits de pas, je m'avance religieusement vers une tache claire sous un arbre. Je me penche. L'obscurité rends tout difficile à voir : est-ce un banc, est-ce quelque chose d'accueillant ?

Je m'agenouille lentement, précautionneusement, pour tâter cette tâche claire que je vois. J'avance mes mains. Mes mains ! Elles sont bleues, bien dessinées, avec un contour HD rendu un peu flou par la faible lumière. Je peux les bouger sans manettes, c'est fascinant ce jeu. On dirait la vraie vie. Et en même temps, je sais que c'est la vraie vie, en mode plus plus. C'est fascinant.

J'avance ma main vers la tache claire, je vois que c'est un parpaing avec des pierres dessus. J'attrape doucement une pierre, je la soulève, comme on le fait dans un jeu d'aventures, quand on explore une map et qu'on examine tout minutieusement à la recherche d'objets utiles. Ainsi, ce n'est qu'un parpaing avec des pierres dessus. Je me suis agenouillé sur une petite surface en béton.




Je suis la bête

Assez exploré. Je relève la tête, et aperçois la nuit, bleue, floue, magnifique. L'horizon où se croisent le ciel, la terre, les branches de l'arbre sous lequel je me suis agenouillé... tout est teinté d'un parfum onirique, tout est piqueté de formes géométriques minuscules qui s'articulent pour devenir des arcs de cercles qui s'emboîtent. C'est magnifique.

Fini le jeu vidéo. Je suis une bête, un prédateur, plein de force et de pouvoir, un loup en chasse. Puissant, capable de vivre sans se poser de question. La force me remplit, me submerge, ma bouche se crispe en un rictus de puissance satisfaite. Je suis la bête.



Méditation double plus plus

Une intuition naît : je m'assied sur le béton, en demi-lotus, avec les mains posées sur les genoux. Je ferme les yeux.

Une colonne d'énergie monte, c'est très clair, c'est très propre. Des visuels précis s'installent partout, et j'observe tout ceci avec attention, en prenant soin de ne pas oublier que j'ai un corps, que je respire. Et je respire. Et plus je rentre dans mon corps, plus ça part loin.

''Ça'' part loin ? Qu'est-ce que ''ça'' ? C'est comme si quelque chose voulait s'échaper. Je suis pris entre deux options : laisser ''ça'' partir loin, me déconnecter de mon corps, partir ; et, autre option, rentrer dans mon corps.

Deuxième option. Je me souviens de ce que m'ont dit les bouddhistes (observer sa respiration) et de ce que vise Galaad (s'incarner). Donc, j'envoie chier tous les visuels et j'oriente mon focus attentionnel vers ma respiration.

Badabam. Mon corps est là, la respiration aussi, et les visuels sont en fait multipliés par cette connexion avec mon corps. Baaaaaaammmmmm ça part loin. Allez, on y va cette fois, on se laisse partir.

Donc je pars un peu. Je suis entre deux pans de l'univers, deux plans verticaux entre lesquels j'avance. Je vois la Mère s'avancer, notre mère à tous. C'est touchant, mais je n'en reste pas là, le visuel est encore fragile.

Retour au corps. Respiration, les mains les genoux, check. Je me sens vraiment comme Siddhartha Gautama, qui au moment de son illumination, tape des hallus monstres mais n'en a rien à foutre. Moi aussi, je m'en fous. Plein de gens paieraient cher pour voir ce qui passe devant mes yeux, mais moi je me paye le luxe royal de passer outre.

Je suis en train de suivre un courant d'énergie qui vient de mon corps, qui remonte, qui me fait cambrer la tête, bloque ma respiration... l'énergie est énorme, je n'ai rien d'autre à faire que d'obéir... bordel je manque d'air... bordel c'est la mort qui se pointe, oh oui, oh oui, oh non, ah, tout à la fois, l'énergie se concentre dans ma gorge bloquée... je n'ai plus d'air.... jusqu'où je suis prêt à aller ? Est-ce que je suis prêt à mourir d'asphyxie ?
Non. Hop, retour à la respiration. Et voilà, la connexion se remet à zéro, les hallus reviennent, comme toujours. Pas de mort aujourd'hui.

Connexion avec la bête, à nouveau. Mon visage se tord dans le rictus de puissance. La bête est là, pas de galère. Ah, c'est le kif cette méditation, je suis un chamane qui tripe à bloc dans son jardin.

Ainsi, la méditation sous psyché c'est plus facile que sans, mais l'effort à fournir est le même : passer outre les circuits de pensée, revenir à la respiration. Bien sûr, ces circuits, en ce moment, sont nettement plus intéressants qu'en temps normal. La Mère, la Mort, la Bête... autant d'archétypes passionnants.

Je tâche de me focaliser sur ma respiration, des pensées parasites viennent, repartent, c'est devenu une méditation normale, mais ce combo de taré, DXM+cubensis, la rends géante. Les champignons apportent la lumière, les connexions, les couleurs, les archétypes ; et le DXM permet d'évacuer les pensées parasites beaucoup plus facilement, il permet d'éviter de s'identifier aux pensées, m'en dissocie. Sludge, plus tard, a trouvé un bon mot pour qualifier le DXM dans mon combo : clinique.

Pendant toute cette méditation, je suis rempli d'une paix énorme, d'une confiance incomensurable en la vie. Je suis sur une île, je suis en moi. Ça baigne dans la lumière et la simplicité. Je suis en train de vivre ce que Gamida a vécu sous champignons, sur son fauteuil, dans le silence : un pur moment de tranquilité, de lumière, d'amour.

Je me dit que c'est quand même abusé ce que je fait, c'est juste trop facile, ha ha, dire que le monde se prends le chou pour des conneries alors qu'il y a tant de paix à portée de la main... à portée de ma main.

Des sons m'arrivent : il pleut légèrement pendant trente secondes, puis la pluie s'arrête. Et moi, en méditation, comme le Bouddha qui n'en a rien à carrer de la pluie, qui s'en cogne, mais alors, qui s'en cogne salement, et ben je ne bouge pas, j'observe la pluie venir et arriver, j'observe ma peur de la pluie, ma peur de finir mouillé, et ma peur s'en va comme la pluie s'en va. Toute sensation est éphémère. Ah, c'est franchement bouddhiste cette méditation.



Pas de mort-renaissance !

Donc, au bout de ce que j'estime être une demi-heure (mais ça fait sûrement 10 minutes, je suis trop perché), je commence à me demander ce que je vais faire de tout ce potentiel d'énergie. J'ai UNE envie : sortir de ce silence avec de la musique que je met sur mes oreilles. C'est même pas une envie, je le fais carrément.

Astral Projection – The Feelings. Peut-être ma track de Goa préférée.

J'essaie de continuer à méditer, mais c'est mort, c'est foutu, la musique bouge, je bouge aussi. Hop, je me lève.

La paix, mes frères, la paix. Je sors du jardin. La paix, l'énergie. L'énergie. Ah, Dieu, l'énergie ! Je marche dans la rue, je suis un homme, je suis libre, je suis moi, je suis Styloplume, je suis Dieu, je n'en ai rien à foutre de qui je suis, ça ne sert à rien le je, et en même temps ah c'est bon d'exister, je sens que je m'aime.

Bordel mais oui je m'aime. J'aime Styloplume, je kiffe ma vie, je kiffe le mec qui se fait appeler Stylo, qui est grand, beau, intelligent, qui est plein de bonne volonté, plein de talents, de force, j'en passe et des meilleures. Je kiffe mon extase parce que rien ne se met en travers d'elle. Je kiffe le trottoir, je kiffe le mur, je kiffe la musique, je veux dire à tout le monde :

PAS DE MORT-RENAISSANCE !​

C'est des conneries ce que je racontais ! Pas besoin de mourir, mourir, mourir, bordel, parce qu'on est plein de vie ! Y'a qu'à vivre, bordel, et pas la peine de cogiter plus. Vivre, danser, kiffer la vie, kiffer les autres, kiffer la musique. Tiens, la musique a changé. Toujours d'Astral Projection, c'est la track Utopia, que je redécouvre. Je me suis mis sur un parking devant la gare, et maintenant mon gros kif c'est de regarder arriver et partir les trains, et pendant ce temps je transe, mmh, oh oui. L'énergie, je vous dit, l'énergie !

Il faut que je partage ça avec les autres. Hop direction chez Mouette.



Grisâtre !

Donc je rentre, je pose mes affaires, je m'aperçois qu'ils n'en avaient rien à carrer que je sois parti, bon très bien. Je trouve moyen de mettre mon morceau de musique pour que tout le monde en profite, en mode « j'ai tout compris, j'ai un truc à partager, je vais vous raconter ». Les gens me regardent vite fait et reprennent leurs conversation. Haha, laisse tomber Stylo. T'es qu'un gros camé en phase maniaque, pourquoi tu veux que ça les intéresse ton méga-trip ?

Bon, alors OK. Je me refais tout petit, je rentre dans le groupe. Le groupe est en grande conversation. Mouette, il me semble, comme toujours avec sa 8.6, affalé sur sa chaise. Sur le canapé, Grisâtre, Lullaby ; sur le matelas devant, Larry, Sludge, ou alors Mario et Peach, ou alors tout ça à la fois, je ne sais plus. Bref. Les psychonautes en conversation. Je m'approche, et je parle à Grisâtre.

Stupéfaction. Je n'entends pas ce que Grisâtre me dit. Il parle faiblement, met peu d'énergie et de motivation dans ce qu'il dit, et le résultat est incompréhensible pour moi. Je le fait répéter, sans résultat.

Oh ! Il faut faire quelque chose. Je prends Grisâtre par la main et l'entraîne dans le petit hall d'entrée, dans le calme, pour l'entendre enfin. Je fais ça tout naturellement, parce que je suis perché et parce que je sais en quoi je crois, je viens de vivre la lumière, je veux la partager avec Grisâtre.

Je lui demande ce qu'il veut faire de sa vie, ce qu'il aime, ce qui lui parle, et ensuite Grisâtre me raconte son trip. Grisâtre tripe sale, sale, mais sale ! Il me parle de tout ce qu'il y a de plus immonde en l'humain, de toutes les choses dégueulasses qu'on porte en nous, et qui remplissent sa tête. Il patauge dedans, il s'y complaît, il me dit « On peut pas faire sans, c'est dégueulasse mais c'est là, tu vois, c'est là. » On continue de discuter, il devient clair que Grisâtre tripe en noir. Il voit tout avec des yeux super pessimistes, etc.

Je suis effaré. Ah, quand même. J'arrive à faire face, moi aussi je suis passé dans le sale, j'ai vu l'immonde, dans mes trips, je sais comment ça marche, je veux dire, oui, j'ai vu de la merde, du sexe sale, de la violence, de la mort, etc. Donc, je fais face. Seulement, quoi faire ?

Grisâtre retourne vers les autres pour x raisons, et plus tard je lui parle à nouveau, on sors, on s'assied sur le trottoir, j'essaie de l'aider, sans l'aider vraiment. Et puis, de quel droit on peut aider quelqu'un ? Qu'est-ce que je peux faire ? Qu'est-ce que je me permet ? Autant j'étais à l'aise pour le tirer vers le hall d'entrée pour parler (et Lulla a fait remarquer : « pour sortir Grisâtre du canapé faut le faire » ), autant là je suis démuni. Grisâtre me le fait remarquer : « Laisse tomber, mec, je te tire vers le bas. »

Bon. J'ai fait ce que j'ai pu. On rentre.
 
S

Styloplume

Invité
Pas de porno les enfants !

Déjà que mon moral était assez cassé par la rencontre avec Grisâtre, alors je vous dit pas le bad que j'ai eu quand je suis revenu. Je croise Mario qui sort du salon pour rentrer dans la cuisine, avec un sourire qui me semble un peu forcé : « Ça va pas te plaire... » Quoi ? Je rentre dans le salon presque vide pour voir que Mouette a mis du porno sur l'ordi.

Le bad monte hyper rapidement avec une puissance phénoménale. Je me construis une image dégueulasse de l'endroit où je suis. Un endroit où l'on perd toute valeur morale, où l'on prends de la drogue sans savoir pourquoi, où les gens se gênent et se salissent les uns les autres... je capte que le salon est vide, que seul Mouette semble s'amuser du porno et c'est là où je comprends que je vais sortir du bad très très vite. En voilà un qui va prendre cher.

Je cours vers l'ordi, je le referme, le porno s'arrête, et je gueule sur Mouette :

« Nan mais ho ! Tu fais quoi là, hein ? Non mais Mouette, MAIS TU FAIS QUOI DE TA VIE ? »

Mouette me regarde avec des yeux atterrés. Ah, je dois faire peur à voir, je suis vraiment en colère. Avec Piou Piou, qui l'a rejoint, ils me disent : « Non, mais, te fâche pas Stylo, on blague...
Non, moi je suis pas d'accord ! Le porno c'est sale, on regarde pas de porno ! »

Et je me barre dans la cuisine. Je tombe sur Mario à qui je raconte que j'ai des valeurs, et putain ça va mieux, ah oui, je vais bien. J'ai des valeurs, je les fait respecter. Je me sens comme papa qui engueule ses enfants quand ils ont fait une connerie, et j'assume complètement, putain j'assume complètement d'imposer mes valeurs à Mouette en me prenant pour son père.

Mario m'écoute patiemment. Je remarque que ce bonhomme porte masse de lumière en lui. Et il l'irradie, il le fait discrètement mais wow il le fait !

Ah, au fait, Mouette et Piou Piou s'en sont remis assez rapidement apparemment. Mouette a lancé la réplique culte : « Piou Piou ! J'ai failli croire que c'était grave ! » Éclat de rire bien gras, fin de l'histoire. Ah, ces mecs ! (Au fait, je suis pas un saint dans l'affaire, ça m'arrive de mater du porno, mais alors sous psyché, c'est non... beurk).



Psychonaute colonie de vacances

Et voilà, les choses sont équilibrées. Et je me rapproche des gens. Quelques conversations.

Ça s'est passé peut-être avant le coup du porno. Avec Piou Piou on se retrouve dans la cuisine. Ce mec a tout compris à la vie : il a accepté de ne pas tout comprendre. Le voilà qui épluche une clémentine, et ça le transforme en Dieu pour moi, il me tends des quartiers de fruit et je me sens vivre. Ah oui, je me sens vivre ! Je ne comprends pas tout à ce qu'il se passe, du coup on partage quelque chose. Ça fait du bien.

Peach nous rejoint, puis Piou Piou repart. Avec Peach on s'assoit sur le sol de la cuisine tellement la conversation nous passionne. On a une situation claire entre nous : elle a un amoureux, j'ai une amoureuse. C'est tout de suite pratique.
Je me met à avoir une conversation d'enfant du genre : « Et toi, c'est la première fois que tu viens en colonie de vacances ? ». En effet, on se demande un peu tous les deux comment on est atterri ici, et Peach résume bien la situation : « Oui... pourquoi pas, une rencontre organisée par internet, où l'on se voit pour prendre de la drogue ensemble... au début je me suis dit : mmh. Et puis en fait tout se passe super bien. » Voilà, Peach a tout dit.
Donc on parle de prods, et ho! Peach est en fait un peu nouvelle dans le domaine, c'est rigolo. Je me met à lui raconter un peu l'histoire des gens présents sur le forum. L'histoire de Sludge qui est devenu modérateur en quelques mois, de Larry qui a le chef pour raconter ses bads, de Mouette qu'on n'a vu qu'au Hadra et dont on profite pleinement, de Piou Piou et d'Hatsu et des guerriers du canal IRC, etc. Ici c'est vraiment une colonie de vacances, en effet.



Hatsu !

Voilà Sludge qui me dit : « Tiens, Stylo, j'ai Hatsu qui me demande si tu vas bien, parce qu'elle arrive pas à t'appeler. Je lui ai dit que tu vas bien. »
Ah ! Hatsu ! Bordel j'avais zapé ! Hop-là je sors mon téléphone du mode avion et j'appelle en sortant de la maison.

Hatsu m'engueule rapidement et elle a raison – hop-là c'est privé - et putain ça fait du bien qu'on m'engueule comme ça. Je crois bien que c'est l'une des rares personnes qui est capable de me remettre à ma place, j'ai vraiment de la chance. Merci.

Ce coup de fil me fait beaucoup de bien. J'aime Hatsu d'un amour profond et sincère, lui parler me permet de me stabiliser.

Mmhh, bref bref.

Quand je rentre, Mario me fait un petit topo de qui fait quoi et où, c'est rigolo, on s'est très bien compris avec Mario, en deux secondes. Petit topo, hop, c'est fait. Excellente la connexion avec Mario.



J'ai failli croire que c'était grave !

Donc, tout le monde est posé, Mario m'a fait le topo : Lullaby et Grisâtre, lovés ensemble sur le fauteuil, forment un système fonctionnel qui se connaît lui-même ; Sludge, Peach et Larry sur le canapé sont en grande conversation où règne la bonne humeur ; Mouette et sa 8.6 avec Piou Piou, au fond dans l'escalier, complètement schlags, se marrent comme d'habitude. Et Mario, bien sûr. Il est sur sa chaise et me fait le topo. Excellente la connexion avec Mario, mais je l'ai déjà dit hi hi. Chaque fois que je repense à Mario je rigole, il est tellement cool ce mec.

Je me rapproche de Mouette, faut que je cause un peu avec lui. Voilà, je lui dit : « Mouette, je me suis mis en colère tout à l'air, parce que je me fais du souci pour toi. »
Et Mouette qui, perché sur Mars, ne s'en fait pas du tout : « Ah non je te jure, Stylo, y'a pas de souci pour moi. Je suis chez moi, drogué, au milieu de plein de gens drogués, je ne comprends rien à ce qu'il m'arrive, je t'assure, tout va bien. »

Mmh. Je me relève, je regarde autour de moi. Tout le monde est posé tranquillement, tout va bien. Vraiment, y'avais pas de raison de bader. Ah, mais j'ai bien fait de gueuler, justement c'est peut-être ça qui a fait que.

Oh et puis merde. Comme dit Mouette : « J'ai failli croire que c'était grave ! » Et voilà, tout va bien.



Larry !

Faille narrative. Je suis debout au milieu du salon presque vide, je ne sais plus trop ce que je fous là.

Larry, sur le canapé, canalise le trip : « On va faire un tour ? »

Hop c'est parti !

Bien, nous y voilà. On est sur la route. Et Larry, ah, Larry ! Je le découvre. Il se montre, le bonhomme, il parle, il sait ce qu'il dit. Il me parle de nous, de moi, de lui, il me raconte toute l'analyse qu'il fait de nos comportements, de comment on réagit, il m'explique tout ce qu'on a en commun, tout ce qu'il a compris sur lui. Et wow, je me prends ça en pleine tronche. Ça me remet à ma place, mais sévère. Larry aussi c'est le genre de bonhomme qui peut me mettre à ma place. Et en plus, il fait ça avec tellement de bonne volonté et d'intelligence que ça passe crème, et moi j'en redemande.

Pour vous dire à quel point Larry est motivé pour m'atteindre, il me parle en se servant du mot Dieu. Et il s'en sert bien ! Il a compris comment je fonctionnais, il rentre dans mon système de pensée, et il me montre mes trucs, mais de son point de vue. Je sais pas comment il fait. Boah, je prends cher et j'en redemande. Ce mec est tellement gentil, attentionné, et il connaît tellement bien sa souffrance qu'il est capable de passer outre, de voir au-delà, d'apporter de la lumière. De la lumière propre.

Qu'est-ce que je me sens bien là ! Je marche dans la rue avec un ami, et c'est tout.

Un grand moment de perche.



On n'est pas là pour dormir

Il est un peu plus de minuit, Larry et moi sommes rentrés, je commence à être crevé. J'ai dormi tout juste 3 heures la semaine dernière, j'ai perché costaud... c'est pas redescendu, si je ferme les yeux j'ai des éclairs qui passent, mais wow. Je me coucherais bien.

Haha, tu peux crever Stylo ! Tu vas pas dormir dans ces conditions ! Le quartier général de la soirée, maintenant, c'est à l'étage, tout le monde est affalé sur le lit de Mouette. Donc je ne dormirai pas là-haut.

Oh et puis merde ! Je suis venu, j'ai dropé, j'ai perché, même si mon combo retombe, j'ai toujours toute cette putain d'énergie de malade en moi, j'ai qu'à l'occuper. Donc on continue ! On investit l'énergie dans le moment présent !



Grisâtre encore !

À un moment je suis avec Larry et Peach sur le canapé, on a un parasole derrière nous, c'est l'ambiance plage. Tout serais parfait si un petit bad ne me trottait pas derrière la tête. Je suis repassé du côté obscur de la force : Je suis chez les drogués mais qu'est-ce que je fous là ?

Donc je suis sur le canapé en train de commencer à expliquer à Peach et à Larry que je suis un peu dans les ténèbre, je m'apprête à faire mes confessions en public, mais Pach apréhende, alors que Larry a déjà commencé à me rassurer. Mmh, je suis un peu trop dans le bad pour faire confiance à Larry si simplement, ah pas facile, et puis...

Grisâtre descends de l'étage. Il nous dit : « J'ai plein de de lumière pour vous. Je viens de vivre le DMT, j'ai tout compris. »
Peach s'exclame : « Très bien, viens alors, on a justement besoin de lumière. »

Et Grisâtre nous raconte son trip. Toutes ses pensées ont été balayées. Il a vu l'univers, il a été au fond de chaque molécule, il – a – tout – compris. Et si maintenant il pouvais voir la déesse DMT, il lui ouvrirais grand les bras (il nous montre) et lui ferais un gros câlin. Je vois Grisâtre à dix mille clics de là où il était il y a à peine deux heures. Ce gars transpire désormais la lumière par tous les pores, on le sent transformé.

Et moi, je vais beaucoup mieux du coup. Ah. J'ai faille croire que c'était grave, mais ça va mieux.

Plus tard, alors que je suis en haut avec les autres, je vois Grisâtre sur le siège de batterie de Mouette, un casque sur les oreilles, en train de trancer sur Crazy Astronaut. Je suis fasciné. Je m'assied par terre devant lui et je le regarde trancer. Il veut un autre casque, je lui donne le mien. Il est cerné par une autre musique, je le prends par la main, l'ammène en bas, et je le contemple.
L'homme inspiré. Je m'identifie tellement à lui, alors que moi j'ai tant de mal à lâcher prise pour transer, je me sens un drogué, un dégénéré, un tricheur... Grisâtre me guérit en me montrant comment il fait. Il transe en mode mental. Il comprends tout. Chaque kick, chaque nape de synthé, chaque instrument, chaque chose. Il contrôle tout avec ses main, véritable chef d'orchestre de l'univers. Il me regarde avec ses yeux profonds qui me disent : « Regarde, j'ai tout compris, je contrôle tout. » C'est beau, c'est beau, c'est beau.



Mouette !

Me voilà à l'étage, il doit être une ou deux heures du matin. Les gens sont affalés partout, Mouette continue de rigoler, mais lui aussi il est passé par la DMT, je sens que les esprits sont plus calmes.

Et voilà qu'on discute debout, Piou Piou est pas loin (il est jamais loin de Mouette). Bref, Mouette me raconte que le moment où je jouais de la guitare, je l'ai ken. Ken = verlan de niquer. Ah, je l'ai niqué ? Raconte raconte. Et Mouette détaille, apparemment ça lui a plu. Ça lui a juste plu. Et il se sentait tellement écrasé par ma présence et mon individualité qu'il a tenu à s'exprimer, à exister, en rotant. Je comprends très très bien, je suis touché par ce qu'il me dit.

Mouette semble étonné par un truc, ou pensif, et il me dit :
- Tu t'y attendais ? Tu l'attendais, que je te reconnaisse, n'est-ce pas ?
- Ben... oui. (Je prends un air contrit)
- Ah, ouais, c'est ça, hein ! (Mouette s'emballe). T'aurais bien voulu, avec ta grande bite, là, comme ça, et me prendre la tête (putain il fait le geste), et me tirer comme ça, hein ! T'aurais bien voulu que je te suce la bite !

Je dévisage Mouette, atterré. Il a un sourire de vainqueur. Il a gagné.

Vous vous êtes déjà marré, mais genre, vraiment fort, dans votre vie ? Si ça vous manque, venez parlez à Mouette. Vous pourrez même plus respirer.

Ah, salaud ! Je suis sur le plancher de ta chambre et je me roule par terre tellement je ris. Et toi, sale con, tu profites, tu appelles Piou Piou : « Viens voir Piou Piou, j'ai ken Stylo ! » Et moi j'ai l'air con et j'en profite, putain, j'en profite, je me marre, je me marre, Mouette m'a ken, il m'a remis à ma place, ça fait du bien, putain, ça fait du bien. Tout s'équilibre.

Tout s'équilibre chez Mouette aussi, apparemment. Il se prends la tête dans les mains, plonge son regard dans la quatrième dimension et s'exclame : « Oh putain ! Y'a Dieu qui est en train de jouer au docteur avec mes neurones ! » Et hop il s'en va, il promet de rapporter ses cahiers dans lesquels il a écrit ses trucs à lui. Pfiou !

Ah, la bonne perche je vous dit. Voilà un truc dans lequel j'ai mis l'énergie, et c'était pas une mauvaise idée. Je décide de continuer à triper, parce que ça tripe en mode afterglow. Je déperche du point de vue molécule mais du point de vue humain je reste high.



Piou Piou !

Ça fait un moment qu'on se tourne autour l'un de l'autre, Piou Piou et moi. Depuis le début de la soirée il passe son temps à me dire : « Mais c'est pas croyable, je te déteste, putain, tu me saoûles, dès que je te vois ça m'énerve, tu me les casses... et pourtant je t'apprécie quand même, et si t'étais pas là le monde serais pas pareil. »
Ça me parle tout ça, je kiffe qu'on soit honnête avec moi.
Plus tard, donc, Piou Piou m'explique ce qu'il a vu quand il m'a vu jouer de la guitare et chanter : « Quand je t'ai vu maîtriser sur la guitare, et putain, ta voix mec... Je me suis dit, mais non, ce mec est pas fait pour être psychothérapeute. Parce que mec, t'es un putain d'artiste. Arrête de parler de Dieu, bordel ! Prends une guitare, monte sur une scène, hypnotise les gens avec ta voix ! »
C'est cool, je sais que Piou Piou pèse ses mots et ne dit pas ça pour me faire plaisir mais parce qu'il le pense vraiment. Ah, artiste... mmh, mais le truc que j'ai vraiment envie de transmettre et de partager c'est ce que j'ai découvert avec Dieu. Piou Piou explose :
« Mais mec, mais bordel, mais arrête de parler de Dieu ! Chaque fois que tu en parles, ça m'énerve ! On a pas besoin de ce mot, ce mot il sert à rien ! Ou alors il faudrais que tu trouves un autre mot. Ouais. Trouve un autre mot. »
J'ai des tas d'autres mots pour Dieu : Lumière, Propre, Amour, et ainsi de suite. Mais j'aime bien le mot Dieu. C'est un repère que je kiffe. Je prends très au sérieux ce que Piou Piou me dit sur moi, mais je sens que je vais pas changer juste pour lui faire plaisir.

Plus tard encore, Piou Piou, qui a kiffé me dire ce qu'il pensait de moi, demande à ce que je fasse pareil pour lui. Mmh, je sens qu'il va se passer un truc hardcore et qu'on en veut tous les deux. Alors c'est parti.

Donc, on y est, je suis assis en face de Piou Piou, lui-même assis et je lui dit ce que je pense de lui : « Quand je te vois, je vois un adolescent en rébellion avec le père. »
Tout est dit, mais rien n'est dit, non plus. Piou Piou aprouve, on discute de sa vie, un peu légèrement, mais je sens qu'on est loin d'être allé au fond du truc.

Plus tard, Piou Piou s'est tapé une bonne dose de 6-APB (un entactogène apparement), alors qu'il était déjà sous AMT-machin, j'y connais pas grand-chose en RC.

Il m'appelle, limite il me tire par la manche : « Viens, on s'assied, je veux en parler avec toi, je veux comprendre le fin mot de l'histoire. »
Je lui raconte, à sa demande, ce que j'ai pensé de lui depuis le début : « Je te vois comme un type tellement normal ! À 18 ans c'est normal d'être en rébellion, c'est normal d'écouter Led Zeppelin et de se poser des questions. Quand je te vois t'éclater sur Led Zep, je te vois pas comme un gros tranceux qui se pose des questions, mais plus comme un gars qui a déjà trouvé sa réponse et qui kiffe sa vie. Voilà, pour moi, t'es un type normal. »
Ça lui plaît j'ai l'impression.

Bon maintenant j'explique mon truc. Le principe c'est que j'ai moi-même un père spirituel, je l'appelle Galaad dans mes TRs. Galaad a une vision du monde centrée autour du père, et il explique que les gens qui vont pas bien sont en fait en manque d'un père (haha comment torcher en trois mot une vision du monde super complète). Avec Galaad j'entretiens une relation d'amitié, mais aussi largement père/fils. Et ça me fait souvent chier, mais alors sévère. Et quand je m'énerve, Galaad me dit que c'est ma faute, parce que c'est moi qui me met dans le rôle du fils.

Et quand je vois Piou Piou, à balle d'entactogène, à danser sur du gros son, à me dire qu'à la fois il me déteste et qu'il m'aime, c'est tellement facile de rentrer dans le rôle de Galaad. C'est si facile de rentrer dans ce rôle du père, parce que je n'ai rien à faire, j'ai juste à lui dire : « Très bien, déteste-moi, c'est normal. Oh oui, dis ce que tu veux, je m'en fous ! » Et je continue à danser, je me sens très malin, j'ai l'impression d'avoir tout compris. Je me défoule, aussi, c'est la première fois que je prends ce rôle, ça m'amuse.

Piou Piou s'énerve. Alors je m'énerve aussi. Je le prends par le ventre, je le plaque contre le mur (tout ça dans la bonne humeur, pour moi en tout cas) et je lui dit : « Mais grandis, bordel ! Devient fort, si t'es pas d'accord avec moi, affirme-toi, sois fort bordel, sois un homme ! »
Mais Piou Piou a pas vraiment envie de se battre. Dommage, c'est le genre de truc qui défoule vraiment, une fois je l'ai fait avec Galaad, une bonne bagarre ça défoule vraiment. Et puis moi aussi j'ai envie de m'affirmer, de me montrer grand et fort. Ouais. J'aurais voulu qu'on se batte comme des lionceaux apprennent à se battre entre frangins.





Bon maintenant tu vas te détendre, Styloplume

Souvenir marquant : Je vois Piou Piou et Mouette, en face de moi, qui me disent la même chose : Mouette : « Mec, avec ta psychologie et tout, t'as un putain de levier, et ça te plaît d'appuyer dessus... »
Piou Piou : « Tu parles de communication non-violente, mais rends-toi compte, quand tu vas voir les gens, que tu les regardes droit dans les yeux et que tu leurs parles, c'est tout sauf non-violent ! T'as un pouvoir, ça te fait une responsabilité ! »

Ah j'ai une putain de chance de malade qu'on me dise ce qu'on pense de moi.

Plus tard, Piou Piou commence à en avoir vraiment marre de ce qu'il se passe, il en parle à même à Larry. Moi je vois que j'ai joué au con avec cette histoire de père, alors on décide d'arrêter le truc. Larry prête son manteau à Piou Piou (merci mec), et on sors se balader.

On marche dans la rue. Piou Piou me pose LA question : « Avec moi, tu te comportes en père/psychothérapeute, ou en pote ? Je voudrais juste être pote avec toi. »
Bien vu. « Ben, le rôle du père là il commence à me saoûler, je sens que c'est plus un piège qu'autre chose, je m'y enferme, ça me fait pas du bien. Je voudrais juste qu'on arrête d'en parler et qu'on mette quelque chose d'autre à la place. Si on en parle, on va l'entretenir. Parlons juste d'autre chose. »

Et on parle d'autre chose. Et le piège se désamorce. Et on devient potes. Enfin, on essaie, et ça se fait. On parle de choses simples, de musiques, de Dieu aussi. Je dit bien que je suis content que des gens ne soient pas d'accord avec moi sur ça, parce que ça me rassure profondément. Et puis, je rajoute que le mot Dieu je m'en sers effectivement par paresse, pour faire des raccourcis.

Bref, on prends tous les deux sur nous, un peu, et ça passe. Enfin, c'est mon ressenti.

Ensuite, on rentre, il est trois ou quatre heures du matin, on a réussi un truc je crois. On est devenus super attentionnés et gentils, on se dit des trucs tout doux. On fait gaffe et on kiffe de faire gaffe.



Savoir chiller

C'est qu'il est temps de se poser. Je m'allonge sur le lit avec Grisâtre, Lulla et Mouette. Je commence à vraiment être claqué. J'ai zapé de raconter plein de truc. Mario et Peach qui trancent là où ils peuvent. Si le son s'arrête en haut, ils vont danser en bas, et s'il s'arrête en bas, il vont danser en haut... de vrai électrons libres, dans le sens : libres.

J'ai zapé de raconter que Piou Piou, à balle de 6-APB, s'est mis du gros son de tek bourrin en bas, ce qu'il fait que la psybient en haut on l'entendais même pas... du coup au bout d'une demi-heure ou d'une heure comme ça on a eu l'idée de lui dire de mettre un casque sur ses oreilles. Donc, nous on chillait comme des nazes sur le matelas, avec de l'ambient dans les enceintes, et pendant ce temps Piou Piou était sur MicroPoint, à balle de tek dans les oreilles. Un grand moment psychonaute.

Mouette est sorti de sa coquille avec ses cahiers. Il en a lu des extraits, et au moment de citer Deleuze, Piou Piou lui a fait un câlin (mmh, ça s'est passé avant le chill, quand Piou Piou était en montée de 6-APB).

C'est le moment où on est tous rassemblé, mais en haut. On est tous ensemble, en haut. Les énergies se sont beaucoup croisées dans l'escalier, au cours de la soirée, elles sont montées, timidement, et maintenant on est tous là.

Larry nous lit le poème qu'il a composé à propos de ce soir :
 
Ça rentre par mon nez, ça ressort par ta fente
Beauté des tripes et puanteur du don
Si tu portes ma croix, je mangerai tes fientes
Nique sa mère, ça s'passe à Redon.​

Et on est tous uni par un truc spécial, et ce truc, je vais pas lui donner de nom, mais c'est cool.

Je me suis mis à enchaîner les blagues salaces avec Mouette, on danse, Grisâtre triomphe avec son parasol, Sludge trance en se lâchant, on est plusieurs à tomber la chemise, Grisâre nous montre son torse de yogi, comment il peut rentrer son ventre tout en contractant ses abdos, ah, ce gars et un fakir. On danse tous ensemble, on est unis, bordel, on est unis ! Et j'ai ma place !

Et les souvenirs deviennent un peu flous. Larry et moi, devant tout le monde, proclamons la phrase que Larry a trouvé pour me faire plaisir : « Tu es la poubelle à la taille de mes déchets. »

Sludge à qui je raconte mon combo et qui me confirme que le champignon a cette chaleur, cette capacité à laisser un afterglow, et que le DXM, en comparaison, est clinique.

Larry qui va faire du thé pour tout le monde.

Piou Piou qui décroche de son schlag-core.

L'excitation qui se dénoue. Je suis retombé depuis fort longtemps. J'ai moyen de mobiliser mon énergie sans problème, mais mon corps me demande : dors.

Je vais installer mon matelas glonflable dans le coin le plus reculé de la chambre de mouette, derrière la batterie et une tenture. Une bonne trace de sommeil pour Stylo. En trente secondes c'est monté et j'ai fait un vrai dodo-hole.



La magie invisible au réveil

Je vous assure, Mouette et la 8.6 c'est une grande histoire d'amour. Et il fait même pas exprès ! C'est Piou Piou qui est allé en acheter le dimanche matin à 8 heures, encore sous 6-APB. L'anecdote amuse les psychonautes qui se réveillent les uns après les autres. « Alors, ils ont capté que t'étais drogué ? » et ainsi de suite.

Donc, on se réveille tous, et, encore dans nos duvets, autour des éternelles fraises tagada apportées par Mario et Peach, on devise tranquillement de la journée et de la soirée et de la nuit et de la matinée d'hier. Beaucoup de choses se sont passées, décidément. On est tous ensemble alors on passe en revue ce que chacun a pris, comment ça s'est passé, etc. On ne craint plus rien, on est redevenu des êtres humains pleinement constitués, c'est-à-dire, on est redevenus des personnes partielles. Nous sommes redevenus les morceaux habituelles de notre vrai personnalité, qui, elle, est révélée par les prods, mais nous demeure encore malgré tout un mystère.

C'est pas plus mal d'être redescendu pour être ensemble. Et puis, l'afterglow est puissant. Je remarque que par rapport à hier, une chose a changé, le groupe entier partage une chose qu'hier il n'avait pas : l'attention conjointe. En clair, quand quelqu'un parle, tout le monde l'écoute. Tout le monde partage le même sujet de conversation. C'est assez impressionnant quand on songe aux personnalités aussi diverses qui constituent le groupe. C'est impressionnant et c'est beau. La magie c'est invisible.



L'énergie de groupe

Oui, oui, le groupe est constitué. Gravée dans nos esprits, la journée (ou les deux journées) passée ensemble nous a marqué : obligé de se confronter les uns aux autres, et à soi-même, on a tous pris plus ou moins cher, en bien et en mal, et maintenant on se détends, on n'a plus d'efforts à fournir, tout se fait automatiquement.

Donc, le temps passe, tranquille. Et quand on se dit qu'on va se lever pour ranger, en dix minutes tout le monde est debout, tout le monde se met à ranger. On se motive avec du gros son, c'est parfait.

Oui, il s'est passé plein de trucs cools dans la journée du dimanche, mais là ça fait vraiment trop de trucs à raconter.


Les adieux

Je suis le premier à partir, j'ai un train à 17:35. Je fait un câlin à tout le monde, et pour faire mes adieux je fait un bisou sur ma main, puis je tourne ma paume vers tout le monde et tchakatchaka tchak je les mitraille de mon amour. Je me souviens pas avoir vu autant de sourire tournés vers moi en une seule fois de toute ma vie.

C'est à Mouette que je dit adieu en dernier. Histoire de pas faire trop mélo-dramatique je lui ai dit : « Salut ! La prochaine fois je te suce la bite, sale con ! » parce qu'avec Mouette j'ai appris à troller sévère.

Hop, le train, hop, le lit, et dodo.

Le lendemain, afterglow pour toute la journée. C'est franchement cool. Ma vie est sur ses rails. Y'a pas de galère. Y'a vraiment pas de galère.





 
=5On refait le trip




Les slogans philosophiques du week-end

Y'a de quoi faire une anthologie.
« Essaie, et si tu peux, fais ». Quand Larry et Mouette philosophent sous kéta ça envoie du lourd.
« J'ai failli croire que c'était grave ! » Ça c'est grand, c'est Mouette qui l'a trouvé avec Mario. C'est sûrement la 8.6 qui l'a inspiré, haha.
« YOLO ! » You Only Live Once. On ne vit qu'une fois. Haha, je trouvais ce slogan complètement has been vu qu'il s'est fait démolir sur 9gag, mais Mouette, apparemment, s'en fout complètement, donc c'est revenu. En fait YOLO est devenu synonyme de « Fuck la RDR ! » Donc je sais pas si c'est un slogan si terrible que ça.
« On veut du beat et d'la chatte ! » Ça c'est Mouette encore, avec Larry je crois, mais chuis pas sûr. Celui-là je l'ai gardé parce que j'aime les calembours.



La leçon du trip

Comme l'a très bien résumé Larry, ce trip c'est un gros « PEUX MIEUX FAIRE » sur ma vie. Comme si Dieu me disais : « Regarde, t'es beau, t'es un bon gars, mais y'a ça ça ça ça et ça que tu peux améliorer, alors vas réviser et reviens me voir. »
Sinon, la leçon du trip c'est que putain je vais bien dans ma vie, je m'en rends pas compte mais je vais bien. Ah oui, et Dieu m'aime, mais ça c'est pas nouveau. La découverte du trip, c'est plus que moi je m'aime. Et que je m'aime un peu trop aussi. C'est pas nouveau non plus, ça. Y'a des trucs pas nouveaux qu'on été renouvellés, vous voyez ?

Bref, la leçon du trip c'est rien de nouveau, c'est juste : « Continue. »




Le set & setting

Il a tout fait. Déjà, niveau RDR c'était parfait. Ensuite, on avait plein de trucs à vivre ensemble, on le savait tous. On avait plein de trucs à se dire, on était prêt à se les dire, à les entendre. Plus la conso collective qui m'a enlevé toute trace de coulpabilité. Donc, le set était très bon.

Niveau setting, on était très bien. Pas tellement de place pour s'isoler en cas de besoin, mais on l'a fait sans problème. Largement assez de place pour être ensemble, deux systèmes de son pour mettre du boum boum, un à chaque étage, des toilettes fonctionnelles, de quoi manger, de quoi boire, juste à côté de la civilisation en cas de pépin... parfait. Juste parfait.



Le combo

DXM et cubensis, à ma connaissance y'a que Ubik pour l'avoir fait. Jusque là je n'avais combiné le DXM qu'avec le THC. Le résultat, c'est une perche lissée, un peu plus haute, mais un peu plus nette aussi. Bon, je suis sensible au THC, mais dans l'ensemble, DXM à dose modérée (300 mg) + canabis, ça met les deux substances à égalité. Le DXM pousse, le THC oriente.

Bon, alors, DXM+cubensis. Ce week-end, j'ai pris une dose standard de chaque : 360 g de DXM ; 1,4 g de cubensis.
Et bien, là, c'est nettement les champignons qui ont pris les commandes. J'ai à peine senti le DXM, qui a joué son rôle dans l'ombre. Pourtant j'ai senti sa montée ! J'ai bien fait de le faire passer en premier, de le laisser monter, avant de prendre les champignons. Le bodyload du DXM c'est dur dans les deux premières heures, aussi, étaler les prises et les montées a permis de tout lisser.

Les champignons, eux, sont montés sans faire de bruit (en fait la montée s'est faite pendant l'épisode shaman guitar, donc si, ça a fait du bruit). Je n'ai pas senti grand-chose sinon que le mindfuck du DXM s'est fait remplacer par la clarté psychédélique des champotes. Bon, c'est aussi parce que l'épisode de la guitare m'a recentré sur moi, donc cette clarté est due aux deux.

Les pleins effets du combos se sont fait sentir dans le jardin. C'est là que j'ai pu distinguer le gros gros gros potentiel du combo : les cubensis apporte l'énergie, le DXM cadre. C'est que le DXM, c'est froid, c'est clinique, alors que les champignons sont chauds, colorés. Ce que j'ai vu, c'est que les deux ensemble, ça donne quelque chose de très très propre et d'assez impitoyable.

Avis aux amateurs de sensations fortes ! Ce combo est puissant. Je veux pas voir ce que ça donne quand c'est mal géré.



Méditation : in silent darkness

C'est Larry qui a cité Terence McKenna, qui disait que les psychés ça se savoure in silent darkness. Dans la pénombre silencieuse.
Et effectivement, Gamida lui-même l'a dit : ajouter de la musique à l'extase, c'est la perturber, quelque part.
Dans chaque musique, il y a une personnalité et une intention. Galaad sous LSD a dit de Mozart : un jeune homme plein de joie ; et de Shpongle : une grande recherche de beauté. Ainsi, la musique oriente un trip (ce qui n'a rien de nouveau).
Le silence, en revanche, est un outil redoutable, un truc de barjos mystiques. Dans le silence on met ce qu'on veut. Et puis, c'est tellement paisible !
Autant dernièrement je m'amusais à méditer sous psytrance parce que c'est plus funky, autant je vais reconsidérer le silence complet comme une option valable.

Quand à la pénombre, elle est tout indiquée pour taper les hallus sans s'embêter.



Construction / déconstruction

Alors que d'habitude le pic d'un trip constitue, pour moi, à passer lentement de la phase chaotique à la phase structurée, je me suis mis, apparemment, à abandonner mon modèle de fonctionnement.

En clair, je n'ai eu que très peu de chaos pendant ce trip. Très rapidement, j'ai réussi à chaque fois trouver une solution, ou à me concentrer sur l'instant.

Dès le début avec la guitare j'étais en phase constructive : trouver ma personnalité et l'affirmer. Ensuite, au moment de sortir méditer dans au jardin, j'ai déconstruit, mais à mon rythme, comme ça me plaisait, et quand ça me plaisait pas je disait « Stop, je suis Bouddha et toutes ces conneries je laisse pisser. » Et pfuit, plus de problème.
Par la suite, chaque rencontre a été l'occasion d'une mini-déconstruction et d'une mini-reconstruction. Avec Larry j'ai déconstruit mon complexe de supériorité, avec Piou Piou j'ai fini par déconstruire notre rapport asymétrique et conflictuel. Mouette a mis en morceau ma fierté de pseudo-hippie boutonneux (et ça a fait du bien). Et ainsi de suite.
Et il y a eu beaucoup de construction. C'est bien simple, chaque rencontre a été une construction. Grisâtre, Larry, Piou Piou, Mouette surtout. Avec eux, plus qu'avec les autres encore, j'ai construit un truc très vieux qu'on appelle de l'amitié.




Mentalité interne-dominant vs. Mentalité externe-dominé

Depuis l'an dernier, où j'ai eu ce cours de psychologie sociale, je phase sur un truc, mais sévère. Le truc s'appelle locus of control. C'est un ricain qui s'appelle Rotter qui a imaginé ça.

Le principe, c'est que quand quelque chose arrive, on lui donne une cause. C'est comme ça. Rotter découpe deux sorte de causes qu'on donne aux évènements. Les causes internes, et les cause externes. Les causes internes, c'est quand on se rend responsable de ce qu'il se passe. Les causes externes, c'est quand on considère que les choses se produisent à cause des circonstances extérieures.

Bon, c'est théorique tout ça. Un exemple. Imaginons que quelqu'un subisse un accident de voiture. Une mentalité interne dira : « Ah, j'ai conduit trop vite... » et une mentalité externe dira : « Ce connard m'a coupé la priorité ! ». Peu importe ce qui est vrai, l'important c'est la mentalité.

Le truc c'est que la mentalité interne, c'est celle des dominants. Dans le modèle de Lorenzi-Cioldi (un psychologue social), les internes se définissent eux-mêmes, et transmettent leurs normes aux dominés, qui se définissent donc en rapports aux dominants.
Dans ce modèle (que je me suis complètement approprié), les dominants forment une collection d'invidus différenciés : Michael Jackson, Sarkozy, De Vinci, Gandhi, Hitler, le premier patron venu.
Quant aux dominés, ils forment des agrégats d'individus conformes : les ouvriers de Peugeot, les Intouchables, les prolétaires de tout pays, etc.

Pendant ce cours je m'aperçois que mon parcours introspectif me mène droit dans une mentalité interne. En effet, si je veux me sortir de la merde, il faut que je considère que c'est moi qui m'y suis mis, et qu'il n'y a que moi qui peux m'en sortir. Et depuis mon trip de la mort aux 5 buvards, je ne pourrais vraiment pas fonctionner autrement, parce que y'a vraiment qui moi qui m'a sorti du gros bordel.

Et depuis, ça se confirme, j'ai une mentalité interne. Je me considère comme la seule personne à pouvoir influer sur ma vie et à en être responsable (en plus de Dieu, mais ça complique un peu le débat).

Et là, ce week-end chez Mouette, je me suis rendu compte que – WTF ! – en plus d'avoir une mentalité interne, j'ai aussi une mentalité de dominant. Et ça, c'est... bah, c'est aussi cool que c'est chiant. C'est cool parce que si Mouette met du porno et que ça me plaît pas, je peux faire appel à mes valeurs, à mes normes, et les imposer. Mais si je le fais de façon automatique, en poussant le vice, je me retrouve avec un rôle chiant et de trop grosses responsabilités, comme ça a été le cas avec Piou Piou.
Mais. Y'a moyen d'être reponsable.

En fait, ça fait 12 000 mots que je raconte mon truc, je me dit que ceux qui ont tenu à lire ça jusqu'au bout sont intéressés par ma démarche, alors voilà : à mon sens, la mentalité interne est la seule viable à long terme sur cette terre. Vous tous qui me lisez, je vous encourage du fond du cœur à vous sortir les doigts du cul, à prendre le contrôle de votre vie, à écrire votre CV pour vous inscrire à Pôle Emploi, à voyager jusqu'à Pétaouchnok en stop, à aller parler à cette fille qui fait que vous n'avez plus de kleenex à portée de bras près de votre lit, à aller lui parler, à lui faire la cour, parce que, bordel de bordel, rien ne fonctionne si on ne s'en donne pas les moyens.



Et Dieu alors ?

Ah, Dieu. Je le cherche, ce sale con. Je vous jure que je le cherche. Et quand je le trouve, je me rends compte que y'avais pas à chercher, qu'il était là depuis le début.

Alors Dieu, c'est le super-dominant, le super-interne, le super-père. C'est-à-dire qu'il se connaît très bien lui-même et qu'il en a rien à foutre des autres. Bien sûr, il nous aime, parce qu'il peut pas faire autrement (Dieu est Amour) mais bon, il fait pas grand-chose d'autre.

Du coup, c'est bien de vérifier que Dieu nous aime, mais pour le reste, c'est vraiment à nous de nous démerder. Et plus on se démerde, moins on a besoin de lui, plus on devient Dieu nous-mêmes, et à la fin on se rendra compte qu'on était Dieu dès le début et on se sentira con mais on sera content.

Donc il faut se démerder. Encaisser les coups dur. Bouffer son karma en plein tronche, et dire merci, qui plus est. On en chie tous.

Mmh. Et pis, en fait, non. Je trouve que souffrir ça sert à rien. Puisque je suis Dieu, pourquoi je me fait chier à souffrir ? Relax, Stylo, arrête-toi, respire. Si des pensées te prennent le chou, laisse-les passer. S'il y a quelque chose que tu peux faire, fais-le, et sinon, laisse pisser.

Laisser pisser la souffrance, laisser pisser la frustration. Les pensées sont éphémères, elles s'en vont, et voilà. Y'a plus rien. Il ne reste que la paix. Et un gros beat de psytrance, yeeeaaahhh !



En résumé

Comme d'hab, il reste plus rien qu'un gros merci. Merci à tout le monde. Merci à Mouette. Merci à Sludge. Merci à Grisâtre. Merci à Larry. Merci à Hatsu. Merci à Lullaby. Merci à Mario. Merci à Peach. Merci à Piou Piou. Merci à Bouddha aussi (je passe mon temps à le plagier). Merci à Dieu.

Merci à vous d'avoir lu ceci jusqu'au bout. Vivez pleinement votre vie et écrivez-moi un TR !
 

hatsu

Holofractale de l'hypervérité
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19 Juin 2012
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AH. J'ai lu la moitié.
Putain qu'c'est long mec. T'es taré ou quoi ! J'lirais la suite plus tard, et je reviendrais commenter.
 

Solexis-bis

Alpiniste Kundalini
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7 Mai 2012
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Franchement ! J'ai tout lu en mode : TR by Styloplume à l'ancienne !

Wow wow wow ! Sa part loin et vite ! Toute cette énergie que t'as ressentie ça ma profondément rappelé ma pêche et mon bonheur au Hadra, et je dois l'avouer cette joie que tu décris sa me remémore l'image du Stylo qui saute partout trop contant d'être la ! (Faaah le Hadra, sa ma marqué ...)

Ce TR est vraiment bien, bravo !
A mon niveau je décèle pleins de façons de voir les choses, de vivre une soirée, de manières, de ptits rituels, qui en un certains sens sont "prise de tête" et qu'on essaye d'affirmer sur les autres pour pouvoir avoir l'infime impression d'avoir un ptite influence sur les autres. J'ai peut-être mal interpréter, mais j'y est compris ça, qu'au final ces "trucs" paissent un peu (trop ?) mais que c'est tellement dur de s'en séparer. Attention j'dis pas que ces faire le gros maniaque, qui souhaite s’imposer, juste une sorte de relent de l'égo j'dirai, et j'suis aussi comme ça (si mon hypothèse est "bonne") et je vraiment un travail sur moi pour séparer de ce truc carrément lourd ! Ptet établir une relation plus stable avec Galaad, qui sait ; ) ?

Bah sinon, vautre "sauterie psychonautique", j'en ai lut quelques TR bah ça envoie bien dans les synapses y a de quoi taper la bise à Dieu (;D). Vous faite rêver !
Conservez bien toute votre joie, votre sincérité et votre esprit psyché' ! C'est ça qui est bon !!!!


Yes, Stylo' profite !!!
 

Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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16 405
Cool ton TR. J'ai bien aimé ce week-end par rapport à toi parce que j'ai vu quel personnage tu es, à quel point parfois c'est dérangeant mais en même temps à quel point c'est puissant parce que c'est toi et c'est complètement assumé, c'est pas un rôle que tu joues, c'est toi-même en permanence. Et quand tu te lances dans une histoire, à chaque fois au début je me dis :

"Oh putain mais pourquoi il raconte ça ? Oh mais il est fouuuuu ! Je le suis pas"

Et à chaque fois je me fais surprendre comme un gros sale. Ah mais comment c'était trop bien mené en fait son truc, comment j'ai kiffé !

Çac'était pour le petit compliment.

Je suis content aussi que le TR soit si détaillé, je peux me rattraper sur certains trucs que j'ai raté. Je kiffe encore plus Grisâtre qu'avant aussi en te lisant. huhu

Putain c'est dingue de me sentir aussi proches de vous autres membres du forum quand je vous rencontre. C'est tellement rare de voir des gens aussi différents aller si bien ensemble et s'apporter autant.
 

Mario et Peach

Neurotransmetteur
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5 Juin 2012
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74
Peach : Très bien ce TR ! Déjà parce que ça fait plaisir de revivre la soirée selon un autre point de vue, et puis c'est bien structuré, ya même des petits dialogues, on sent que tu as voulu faire les choses bien !

Tu te poses vraiment à balle de questions par contre ! Tu cherches tout le temps des réponses, tu creuses, tu creuses... Tout le monde semble étonné par ton narcissisme mais moi c'est plutôt ça qui me "choque" ! Enfin, en tout cas j'ai l'impression que ce week-end t'aura fait un peu avancer, c'est positif ! :)

Si ça peut te rassurer j'avais un pote bien plus narcissique que toi - ou en tout cas qui le montrait beaucoup plus -, et lui ça ne le faisait pas souffrir du tout ni se remettre en question. Il s'aime et se trouve au dessus de tout, mais ça n'engage que lui. Conclusion : on peut très bien vivre avec ;) Idem pour ceux qui t'entourent. Ça peut être surprenant au début mais au fond c'est normal de s'aimer et tu dois être bien plus heureux que quelqu'un qui ne s'aime pas alors finalement, c'est pas plus mal comme ça, non ?
Et ceux que ça énerve, bah ils n'ont peut-être pas ce "défaut" là mais ils en ont d'autres alors... On pourra toujours déterminer qui à le plus gros défaut une fois qu'on aura déterminé qui a la plus grosse bite ! ;) (je précise que l'idée ne vient pas de moi)
 
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