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[DXM en forêt] J'ai raté le train

  • Auteur de la discussion Styloplume
  • Date de début
S

Styloplume

Invité
J’ai raté le train




Trip Report d’une grosse prise de DXM en forêt
accompagnée de jus de pamplemousse blanc


faite le 29 juin 2012

(le PDF est disponible en bas du post)​



L'enfant intérieur le voulait, alors je l’ai fait. Nous sommes allés dans la forêt pour triper. C’est que les derniers trips ont tous pointé dans ce sens : je veux aller seul dans la nature. Loin des hommes, loin du bruit, loin de l’agitation, seulement de la vie, et laisser se dissoudre mes peines dans le grand tout.

Mon projet, c’est la mort/renaissance, ni plus ni moins. Cette grosse mort psychédélique, qui m’a invité sous DXM, manqué de m’écraser sous MDMA, qui m’a menacé sous THC, que j’ai voulu approcher dans un trip à blanc, et qui se présente aussi sous la forme d’une grosse masse de pleurs. Cette mort, je veux passer au travers, me faire aspirer par le vortex, rentrer dans la fractale, me dissoudre dans le tout, faire un trip bien cliché, et puis ressusciter, méditer comme un freak aguerri, et atteindre l’illumination, pourquoi pas. (Tous ces objectifs ont été manqués)

D’ailleurs, ça fait un mois que je traverse une période de crise, principalement parce que je me suis promis (et à mes parents) d’être autonome financièrement pendant l’été, et que j’ai toujours pas trouvé (ni vraiment cherché) de travail. Grosse remise en question de ma place dans la société (ce qui explique peut-être l’arrivée de la Mort dans mes trips).

Et puis, il y a une autre affaire, bien plus personnelle, que je ne veux pas détailler ici. Ces derniers mois, je me suis pris en pleine poire un gros morceau de mon karma, je me suis laissé dépasser. La situation traînait, s’enlisait. Le jour d’avant le trip, sans l’avoir vraiment prévu, mais parce que l’occasion s’est présentée, j’ai fait exploser l’Ouroboros d’une manière désespérée et assez violente, ce qui a conduit à sûrement plein de souffrance chez plusieurs personnes, et aussi chez moi (mais je crois que je suis le mieux loti dans l’affaire). L’Ouroboros est mort (désolé Ouro, rien a voir avec toi).

Le jour d’avant le trip, aussi, je me suis motivé à déposer des CVs dans les bars de la ville, grâce à l’aide d’un pote qui m’a aidé à me motiver. Voilà qui me donne une meilleure image de moi-même.

Bref, setting blindé, mais set... hasardeux (pour ne pas dire mauvais).


Le départ

Réveil à 6 heures, en effet, le bus part à 7:30, je ne veux pas le rater, c’est le seul bus de la matinée. D’ordinaire, les gens vont de la campagne à la ville, le matin, et pas l’inverse. Je dois être le seul à partir dans la forêt, je crois.

Je suis assez confiant en ma journée, je note sur mon cahier :

6:45 Dans le tram, en route pour la gare. Cette journée s'annonce magnifique. J'ai mon imper au cas où il pleut, mais normalement tout va bien se passer.
J'ai commencé le jus de pamplemousse, ah là là quel goût.
Je ne me rends pas bien compte de ce que je vais faire aujourd'hui, comme de beaucoup de choses par ailleurs.
Ma vie part tellement dans tous les sens, c'est pas une mauvaise idée de la recentrer.
Et puis, tout devrais bien se passer. Mes nombreux trips à blanc m'ont montré une direction qui est forcément juste car elle m'intimide. J'entrevois toute la difficulté de l'entreprise.


Dans mon sac j’ai tout ce qu’il me faut. Le jus de pamplemousse, deux litres d’eau, le cahier, et heu, c’est tout. Pas de casque ni de lecteur MP3, il faut dire qu’on me les a volés il y a une semaine. Dur dur n’empêche. Ce trip serais quand même mieux passé avec de la musique. Mais sur le coup, je m’imagine que de la même manière que je peux méditer dans le silence, je pourrai triper sans psytrance. Je compte sur les bruits de la forêt pour accompagner mon trip.

Un petit incident qui montre dans quel état je suis et de quoi je suis capable :

7:15 En arrivant à l'arrêt de tram j'entends un gars en insulter d'autres. Des employés qui se chargent de vider un automate, et le gars leurs gueule dessus "Sales fils de pute, enculé de fascistes". Ça me met mal à l'aise, d'autant qu'il me semble connaître cette voix. Eh, mais c'est Momo! Le pauvre, il est dans un sale état. Je vais vers lui, lui dit salam alikum, et l'entraîne plus loin, histoire de le calmer un peu. Voilà la Loving Kindness qui fonctionne en dehors de mes trips! J'ai rencontré Momo une fois que je jouais de la guitare en ville, et on avais chanté ensemble. Et ben, je préfère l'entendre chanter qu'insulter les gens.
Une fois avec Momo sur un banc à l'écart, je peux parler avec lui tranquillement. Il a marre de tout, le pauvre. Bon, et qu'est-ce que tu as fait de ta nuit? Momo a fait la fête, il est sorti en boîte. Et maintenant je le sens crevé.
Je tâche de lui glisser des mots positifs du genre "Je sais que t'es un mec bien" et je pars prendre mon bus.


Voilà une application pratique de la Loving Kindness qui semble fonctionner. J’ai senti une certaine reconnaissance dans ce gars que je connais à peine mais à qui j’ai pu témoigner de l’amour.

Bref, tout s’annonce parfait pour le trip, n’est-ce pas ? Je mange deux pains au chocolats histoire de calmer une petite faim (ça a son importance).

Après une demi-heure de route, le bus s’arrête non loin de la forêt, je dois marcher un peu. Puis je me rends compte que la forêt indiqué sur la carte et que l’office de tourisme m’avais recommandé est en fait une forêt privée, dédiée à l’exploitation forestière, entourée d’une grande clôture en grillage, de plus de deux mètres de haut. Zut dis donc.

Je me décide à faire le tour, j’entre dans un bois interdit d’accès, par un endroit où il n’y a pas de clôture, je repasse par-dessus une clôture pour m’enfoncer davantage dans la forêt, et donc je m’imagine être arrivé dans un endroit autorisé. En réalité, pas du tout ! Je suis dans un coin de forêt parfaitement interdit au public, dédié au bûcheronnage. Les allées sont boueuses, parcourues par de grosses machines, vu les traces, et il n’y a aucun des signes qui signalent ordinairement les chemins, du genre « interdit aux chevaux », ou alors « Promenade des rivières ». Non, à la place de ça, il y a une espèce de trouée dans la forêt, qui a l’air destinée à accueillir une clôture de plus, des poteaux en attente d’être montés, bref, l’industrie. Mais moi je ne calcule rien, je me crois dans mon droit d’être ici, ça ne me dérangerai pas de croiser quelqu’un.

Je quitte la route pour rentrer dans les sous-bois, là où les arbres ne sont pas trop haut, où il y a assez de lumière pour les fougères. Je trouve un endroit et je me pose.


Arrivé en forêt

Il est huit heures et demie, le soleil monte lentement, au-dessus de la canopée le ciel est presque sans nuages. Une magnifique journée qui s’annonce. Parmi les fougères, je me suis trouvé un coin un peu à l’ombre. Le sol est tapissé de feuilles mortes, pas trop de bêbêtes pour me grimper dessus, juste quelques moustiques. Tout est parfait. Mais quelque part en moi il y a un inconfort qui monte. Bien sûr, c’est pour ça que je suis venu.

8:44 Je suis enfin dans la forêt, et je me suis promis de parler avec l'enfant intérieur avant de droper. C'est qu'il en a marre de mes conneries.
- Oui, j'en ai marre que tu prennes du DXM sans me prévenir, et qu'on se retrouve dans des états pareils sans que je sois prévenu ou quoi.
- Attends attends, coco, là je me fais du souci pour les moustiques.
- Ah, putain, lâche ton cahier et parle.

Ça, ça fait un moment qu’on m’engueule en me disant que je suis trop attaché à mon cahier, alors je décide de suivre le conseil. Il faut m’approprier la forêt. Alors je parle. On laisse tomber les moustiques, on apprends à se laisser aller. Et puis, la forêt, c’est nouveau. Je sais pas si je pourrai m’allonger très confortablement. Alors j’essaie. Avec mon imper sur le dos ça passe crème. Mais l’inconfort reste. Les questions restent ouvertes.

8:54 - Qu'est-ce qu'on fais de notre vie?
- Je sais pas. C'est ce qu'on veut savoir.


Bon, on décroche un peu, encore, on se met à l’aise. Je me lève et commence à chanter timidement Hare Krishna, mon mantra préféré quand je me promène en forêt et que je suis seul. Doucement le chant passe, et s’impose, et je me trouve une force à l’intérieur, qui fait que je fait la connexion entre le ventre et la tête, fait tout rentrer en vibration, et rama rama hare hare c’est pas si mal tout ça. Voilà qui promet.

9:14 Ça y est, j'ai chanté, l'enfant a causé un minimum, je sais ce que j'ai à faire. Je dois être reparti avant 18 h pour récupérer le bus.
Donc je drope maintenant. 600 mg, comme prévu.


En dropant les vingt pilules, je récite un autre mantra pour me donner du courage. Turn on, tune in, drop out, gloups gloups, à 9:25 tout est gobé.


Cache-cache dans les bois

9:45 Je m'émerveille du dessin fractal des fougères. Je suis entouré de vie ici. Les arbres, les fougères, les insectes... même les feuilles mortes témoignent de la vie et viennent nourrir le sol qui se renouvelle continuellement.

Je suis bien ici, mais je voudrais aller encore plus profondément dans la forêt, comme si je voulais fuir davantage le monde des hommes, pour rejoindre un endroit plus calme, plus propice à la solitude. Je récupère mes affaires et hop en route.

En chemin, j’entends de plus en plus distinctement des bruits de machines, de voitures. Des moteurs qui rugissent au loin, des voitures qui passent un peu plus près... et ça c’était une portière qui claquait ? Je ne vois personne, mais je veux être sûr d’être caché, que personne ne vienne me déranger. Je progresse dans les sous-bois, ici les arbres ne sont pas très grands, c’est un peu la jungle.

Il y a des trous, des bosses, d’ailleurs je m’arrête en chemin pour satisfaire un gros besoin naturel. C’est la communion avec la nature, bro. Et je continue mon chemin.

Ah ! J’entends une voiture ! Vite, à terre ! Je me cache dans un trou, tends l’oreille, attends que les bruits de voiture s’éloignent. Et je reprends ma route. C’est que je suis tombé sur une autre piste, alors je retourne vers l’espèce de clairière à fougères où j’étais avant.

10:00 Chier dans les bois. Ah putain ça fait du bien, y'a moins d'angoisse d'un coup.
Ah, ça m'amuse de jouer au cache-cache avec les bûcherons/chasseurs/gardes forestiers/garde-chasses, ils m'auront pas ces salauds.
Non, non, je ne fais pas de parano. Toouuuuuuut va bien. On s'en persuade.


Et je finis par me trouver l’endroit. Ça, c’est L’endroit. J’y suis. Je l’ai eu. Quelques fougères et plantes basses, beaucoup d’ombre, des arbres hauts alentours, bien abrité par des bosses et des buissons tout autour, ici je suis caché du reste du monde, dans mon endroit.

10:09 Je me suis posé à un endroit sympa, feuilles fougères et ombre. Je sens que ça monte doucement. Je n'ai plus peur des gardes avec qui je jouais à cache-cache, ici je suis bien.


Ça monte sec

Donc je suis posé, je suis bien, j’étale mon imper par terre, je peux me relaxer comme je veux, au-dessus de moi, rien que des feuilles, dans mes oreilles, rien que le bruit du vent dans les arbres (et quelques machines au loin, mais c’est pas grave).

Nous sommes à T+1, et là ça commence. Mon corps est intoxiqué par la montée fulgurante, je sens la grosse masse de pleurs qui se pointe, je tâche de me lever pour aller uriner avant de revenir, et une fois revenu couché par terre, c’est la crise, avec un gros bodyload, une nausée qui monte, ah, il va falloir vomir. Je me relève, c’est la crise, presque la mort, je m’éloigne, tente de vomir, et au moment où j’y parviens, j’ai l’impression de cracher mon âme par ma bouche, tellement ça me prends aux tripes. Les pains au chocolats ressortent, du moins en grosse partie, et tout de suite ça va mieux. Tout penaud, je demande pardon à un arbre, et l’arbre ne m’en veut pas. Allez, un câlin.
J’ai du vomi dans la bouche et dans le nez, mais je me mouche, crache, et depuis le temps que je prends de la drogue, je me suis habitué à triper avec un arrière-goût de vomi, ça ne me gêne pas plus que ça.

Retour à mon super imper méga-costaud qui me tient lieu de lit de camp. Il se passe plein de choses dans ma tête, ça cavale à fond, je m’entraîne à lâcher prise, à me laisser entraîner.

10:54 Posé, bien, je fais la part des choses, laisse mon quotidien se détacher de moi, dans la forêt on est bien. Rien de ce que j'écris en live ne rends bien compte du parcours que je vis intérieurement. Il faut décrocher.

Quelque chose avance, doucement. Je ne saurais dire quoi, c’est en plein dans le flou du DXM.

11:02 Faille temporelle faut croire.
Couché par terre. Je ressasse les histoires du quotidien, et me dit que j'ai agit, au fond, pour mon bien. Il y a beaucoup de souffrance dans mon quotidien. (rapport à l’Ouroboros détruit la veille)
Je me touche, c'est bon, c'est malsain, c'est quelque chose
11:13 (mais c'est chiant de regarder l'heure, ça casse le trip)


Là, ouais, je fais confiance, je comprends que je peux faire confiance

Tout ça a l’air de partir dans le bon sens... mais en fait j’ai raté le train. Une petite digression pour voir pourquoi le trip n’a en fait pas été celui que j’attendais.


Pourquoi je suis passé à côté de la dose

Eh oui, j’ai raté le train, Je me suis fait dépassé par le trip. Imaginez un nageur qui veut monter dans un bateau. Quand le bateau est à l’arrêt, il peut prendre le temps qu’il veut pour monter dedans. Puis, le bateau commence à accélérer, et là il faut vraiment nager vite, si on n’est pas assez près, pour le rattraper et partir dedans. Et si on n’est pas assez rapide ou pas assez près, on le rate. Et ben, moi, je l’ai raté.

Quelque part, j’ai perdu de vue les seuls chemins que j’ai appris à pratiquer, j’ai voulu me laisser emporter, et ça n’a pas pris, ou plutôt, pas vraiment. Difficile à décrire. Il s’est passé des choses, j’ai pris des notes, mais quelque part, je n’ai pas retrouvé les pistes que je connaissais, le vortex, la mort, tout ça, pfuit que dalle. Parce que pas de musique ? Mmmh. Surtout, je n’ai pas parlé avec l’enfant intérieur aussi bien qu’il aurais fallu (j’ai compris ça bien après, après la descente).

Les pistes que je connais, c’est :
Loving Kindness : mettre de l’amour dans les images
Enfant intérieur : converser avec moi-même en me mentant le moins possible

Et ce que j’ai voulu utiliser, c’est ce que j’ai trouvé lors de mes derniers trips à blanc :
Triper avec le corps : Me laisser partir dans des spasmes et convulsions
Faire le vide : Méditer en tâchant de ne rien faire, de laisser les choses être.

Or, ces nouvelles pistes, je ne m’en suis encore jamais servi sous DXM. Mon dernier trip, à 600 mg + pamplemousse, avait été une succession de plans de secours, de dialogues avec l’enfant intérieur, et d’introspection en mode dissocié, musique + cache sur les yeux. Loving Kindness et enfant intérieur, et ça m’a mené en face du vortex cosmique de la cinquième dimension. C’est dans ce vortex que je comptais retournais, sans me douter qu’il allait falloir refaire tout le chemin.

Bref, pas de musique, pas de conversation avec l’enfant intérieur, résultat, un plateau bizarre, avec certes des choses, mais rien de bien transcendantal.

Retour au trip. J’avoue que je suis un peu paumé pour reconstituer ce qui s’est passé pendant le plateau, tout se mélange, j’ai fait quatre tentatives de méditations, plusieurs phases de spasmes, eu quelques révélations, tout ça dans un ordre peut-être connu (j’ai marqué les heures sur le cahier), mais je vais lâcher l’ordre chronologique pour mieux détailler les souvenirs marquants.


Devenir cheyenne

Allongé sur mon imper, je me laisse bercer par une musique qui vient de mon propre esprit. En forêt, éloigné de la civilisation, quoi d’autre que quelque chose de tribal ? Et voilà Pow Wow qui se ramène dans ma tête, tout seul.

Ce chant de guerre
Qui monte sur la ville
Comme une prière
À la lune qui brille
Rappelle à ceux
Qui dorment derrière des grilles
Qu’on peut toujours
Même si c’est pas facile

Devenir Cheyenne
Combattre quand même
Devenir Cheyenne
Regagner les plaines​

Allez savoir pourquoi, ce truc me correspond énormément. Je me sens appartenir à ce genre d’occidental renégat qui fait sa vie chez les commanches comme dans Danse avec les Loups. Enjoy paganism, qu’il disait, Sok. Et ben là, j’y suis. Le vent souffle dans les arbres, si je me tourne sur ma couche, les fougères me caressent le nez, tout est parfait.


Méditations : peut mieux faire

À plusieurs reprises (4 en tout), je me suis posé le cul sur une bosse, pour croiser mes jambes en demi-lotus, et hop fermer les yeux. Je vais résumer ce qui s’est passé, dans l’ensemble.

Posé à laisser venir, je remarque d’abord que je n’ai presque aucun visuel yeux fermés. Quelques idées qui passent par là, mais décidément le DXM c’est pas visuel, surtout dans un début de trip. Ai-je bien pris le pamplemousse ? Je n’ai absolument aucune image, seulement la grosse tache rouge de la lumière qui passe par mes paupières. Je suis clairement dans un état modifié de conscience, je ne pense à rien, mais heu... c’est vraiment ça ?

Et puis je me laisse remplir par les bruits qui m’entourent. Le vent dans les arbres, les moteurs... À un moment donné, je serais prêt à jurer que quelqu’un a posé du Shpongle sur des enceintes à quelques dizaines de mètres sur ma gauche. C’est assez ouf comme les sons ont une teinte robotisée. Ouf mais pas très amusant. J’essaie de me fondre dedans mais ça ne donne pas grand-chose.

Au bout d’un temps (la première méditation), je m’aperçois que j’ai honte d’être moi. Voilà le genre de conclusion que j’ai beaucoup de mal à travailler, parce que je suis complètement coupé des affects. Aucune émotion ne pointe. En sortant d’une méditation, j’essaie de pleurer, mais ça ne passe pas. Ça n’est pas aussi simple...

Dans mon projet de méditation je suis obnubilé par le projet de trouver la porte étroite dont parle Jésus dans son sermon sur la montagne :

Entrez par la porte étroite ; car large est la porte, et spacieuse la voie qui conduit à la perdition, et nombreux sont ceux qui y passent ;
car étroite est la porte, et resserrée la voie qui conduit à la vie, et il en est peu qui la trouvent !
Matthieu 7:13

Cette porte étroite, j’espère la trouver. Mais hélas, je ne la trouve pas.

Méditation le retour. Cette fois, je vois quelque chose. Simple. Je vois un mur. Guère amusant, un mur. C’est peut-être le mur des lamentations, ou the Wall des Pink Floyd, ou plus sûrement les deux à la fois. C’est mon mur. J’ai le sentiment fort net de faire quelque chose pas comme il faut. En effet, le mur, c’est The Wall, la dissociation des affects, un aspect de la schizophrénie. C’est un effet du DXM, mais pas que. Pas cool. Comment lutter ? Je ne sais pas.

La troisième tentative pour méditer ne donne rien.

La quatrième méditation a lieu, après la révélation « je fait partie de la forêt », et, oh miracle, plus je reste impassible, et plus le mur recule, et dévoile quelques paysages. En admettant que le mur soit le Mur des Lamentations de Jérusalem, j’ai l’impression qu’on me dévoile la Jérusalem céleste, celle où il n’y a pas de soldats israéliens qui contrôlent l’identité des musulmans palestiniens, mais où tout est Paix, Harmonie, et ainsi de suite on a compris.
Je lâche la méditation à ce moment, ce qui est sûrement con, mais la révélation sur l’incarnation prends toute la place.


La révélation des spasmes : m’incarner

Cette révélation s’est fait graduellement, depuis « Devenir Cheyenne », où j’avais commencé à rentrer dans les convulsions, au travers des méditations.

Après tout, je suis venu dans la forêt pour avoir une totale liberté de mouvement, coupé du monde, pour pouvoir rentrer dans les délires qui me plaisent.

Ainsi, je pars dans les spasmes qui m’avaient tant impressionnés lors de mon gros trip à blanc sur le terrain de golf, et en fait, ces spasmes, qui me contorsionnent, me font me rouler en boule, me déplier de tout mon long, me contractent le dos, m’écarquillent les yeux, et bien, ces spasmes ne me bloquent pas, au contraire, ils se transforment en des mouvements animaux. Et je suis une bête sauvage, qui marche à quatre pattes au milieu des fougères, et je fais communion avec la nature, et wow c’est freaky quand même. Et en même temps, ah, ça fait du bien.

Voilà un trip bien corporel. Ça se fait en plusieurs fois, et ça débouche sur diverses révélations. « Devenir un animal – je fais partie de la forêt – y’a qu’ici que je suis bien » jusqu’à tomber sur LA conclusion du trip : m’incarner.

14:35 Bon, j'y vois clair. Ça fait 5 heures depuis la prise, le DXM retombe, mais le délire chamanique bat son plein. Pour être honnête je m'éclate, j'ai l'impression d'avoir trouvé ma vraie nature. Le trip corporel prends du sens. Je suis en train de m'incarner en fait! J'ai eu aucun voyage astral ou quoi, et pour cause, mon destin pour le moment c'est de M'INCARNER.

Ça y est, j'ai trouvé ce que je dois faire. Je dois m'incarner. Et la forêt, pour ça, c'est excellent.

En me branchant sur cette révélation, je retombe sur plein de trucs très sensés à propos de ma vie. J’avais fait un trip à blanc avec une thérapeute qui fait une sorte de chamanisme à base de chant, et j’étais tombé sur cette conclusion : m’incarner. Rentrer dans mon corps. Trouver plus de présence. D’ailleurs, l’enfant intérieur se manifeste par les traits de mon amie Anja (encore elle), qui me dit, de sa petite voix allemande bien décidée : « Tu pars pas d’ici, tu restes là ». Ah, oui, d’accord, ok. C’est noté.

Ah, ça fait du bien. Je suis allongé, dans la forêt, à regarder les feuilles des arbres (malgré cette saloperie de vision DXM), et je songe à une chose : rentrer dans mon corps. Voilà un projet qui s’annonce passionnant. Mon corps je l’aime. Il est grand, mince, et je ne lui donne sans doute pas assez d’exercice ou de bonne nourriture, mais je l’aime, quoi. J’en ai pas d’autre, et je veux le garder pour un bout de temps encore.

Et, en réalité, le DXM m’en éloigne plus qu’autre chose, de ce corps. Si je veux m’incarner, je doute que la drogue m’aide beaucoup.


Le retour en bus

Après cette révélation, j’ai passé une heure ou deux à faire je sais pas quoi. Je suis resté, je me suis ennuyé, j’en ai eu de plus en plus marre de rester au même endroit, et je suis parti (pas trop de difficultés à marcher). En chemin, je n’ai rencontré aucune âme qui vive. Une fois repassé au-dessus de la grosse barrière en grillage, je comprends que j’étais tout ce temps dans une forêt privée. Muhahaha, je suis un criminel. Je retourne à la route en passant à travers champs.

Arrivé à l’arrêt de bus, j’ai encore une demi-heure à attendre. Je me pose sur un coin d’herbe (nous sommes en rase campagne, ici il n’y a qu’une maison de retraite et un CFA). Juste avant de monter dans le bus, celui qui l’attends avec moi tient une conversation au téléphone. Ah, la vache, je suis vraiment passé à côté de la dose, parce que j’ai l’impression de ne plus triper, mais il a une voix d’androïde, l’aspect bien robotisé du DXM. C’est la première personne que je rencontre depuis que j’ai quitté le bus ce matin, et wow, quand je suis dans le bus, il faut que j’affronte un véhicule bondé, dans la chaleur, en descente de DXM. Le défi.

16:56 Dans le bus. Je suis pas très fier de ce trip au DXM. La révélation est bien, mais... pas de musique, c'est sûrement ça.
Le bus c'est un peu l'épreuve.

17:18 En fait cette descente est une épreuve. Des filles dans le bus ont mis de la musique sur un smartphone, je voudrais uriner, bref, c'est plus du tout la forêt.
Ceci dit, l'image de la forêt me donne de la force. Si je respire, ça passe. Aha, et si je ferme les yeux, j'ai des images qui correspondent. Hihi, la prochaine fois pas sans musique.


Passage sur le campus

Ben oui, je m’en rends pas compte mais je suis encore supra-défoncé par le DXM. Seulement, je connais deux modes de trip sous DXM : à fond, ou à côté de la dose. Et là, pendant toute la journée j’ai tripé à côté de la dose. 600 mg, c’était bien trop pour la forêt. Je le savais, mais je me suis bien menti à moi-même. Avec 300 mg j’aurais été très bien, j’aurais eu les mêmes délires, et j’aurai pu mieux assumer le trip, le rendant sûrement plus intéressant et plein.

Bref, pendant toute la descente, le but du jeu est de toujours ramener le char dans le droit chemin. En effet, même si je ne me sens pas défoncé corporellement (un coup du pamplemousse, ça fait bizarre), j’ai en fait tout plein de pensées qui viennent, et si je fais pas gaffe elles partent vraiment des des directions... ouch. Je vous raconte pas ce à quoi j’ai pensé, c’est vraiment pas net.

De passage sur la fac, je m’allonge sous un arbre, le vent souffle dans son feuillage, et hop-là me revoilà dans la forêt magique. Ah, ça fait du bien. J’ai une révélation toute conne : je crois en Dieu. Allez, on met ça et on balaie tout le reste. Sortons des toutes les questions psychonautiques de recherche de la grande fractale, et admettons la réponse finale : Dieu est là. C’est pas plus mal, et en tout cas c’est plus simple que de prendre du DXM. Maintenant le vent souffle dans les branchages, et moi je tripe comme il faut.

Tiens, j’appelle Anja pour échanger quelques nouvelles, et au passage, innocemment, lui demander « Au fait, pourquoi Dieu nous aime ? » Et dans ses réponses je comprends qu’Anja crois en Dieu, et qu’il ne tient qu’à moi d’y croire aussi. Je choisis ça, de toutes façon je me suis déjà rendu à l’évidence il y a un bon moment.

Je reste sous l’arbre, et puis ça devient space, genre les branches de l’arbres sont ses bras et il veut me tuer, oulàààà bonjour la parano, hop là je rentre.


Une descente difficile

Une fois rentré chez moi, pfiouuu je suis crevé, et en plus je suis à nouveau en mode à côté de la dose. En caleçon sur mon lit, je me prostre dans diverses postures, à respirer, sans parvenir à trouver la paix. Rien à faire, je reste loin de moi. Je ne trouve pas la porte étroite, habitué que je suis à me mentir à moi même.


La remontée de DXM, méditation réussie

Et puis, à T+12, je me décide à retenter la méditation, c’est que j’en ai marre de ressembler au héros de The Wall, tout seul en slip chez lui à ne rien penser.
Niveau condition, c’est pas idéal. Toujours pas de musique, en plus, en résidence universitaire, il y a un peu de bruit, du genre des voix dans le couloirs. Je suis loin de la forêt. Oui, mais il y a urgence.

Les images qui me passent par la tête sont assez pourries. Ah, zut, par exemple, voilà un alien dont la tête boutonneuse dépasse d’une mini-soucoupe volante genre trottinette, qui n’arrive presque pas à se détacher du sol. Allez, on repasse en mode Loving Kindness. Mais oui, tu es un bel alien. L’image se transforme : voilà maintenant un sympathique alien de BD, qui conduit une soucoupe volante qui file dans les airs. Ouais ! Et allez, on peut encore faire mieux que ça ! Loving Kindness on en remet une couche. Et cette fois, c’est l’alien de Roswell qui débarque dans un vaisseau spatial rutilant, avec plein d’étoiles derrière. Il est super cool, comme sur une pochette de goa, il porte des lunettes de soleil, et affiche un sourire méga-cool du genre « Ça va les mecs ? Ça tripe bien ? ». Ouais, ouais, ça tripe, allez, envoie la musique, mec !
Et l’alien dit OK, et frotte ses platines, et envoie du son, ah, mais du son ! Bziouuuuu bziouuuuuuu le synthé cosmique déraille complètement, voilà du son que je n’ai pas entendu depuis longtemps, ça me rappelle méchamment le LSD. Rha le kif complet, continue, gars, balance ! Et l’alien de tripoter ses machines, et voilà un beat de parti, et ça va faire plaisir à Schtroumpfette, je crois bien que c’est de l’Acid House, et ça remplit mes petites noreilles mentales complètement, le genre de son qu’il faut écouter sous acide une fois dans sa vie pour comprendre pourquoi les raves existent.
Et bing, les hallus qui se ramènent sur la musique. Les triangles qui s’articulent les uns aux autres, qui sortent du crâne d’un tripeur, pour grandir au-dessus de sa tête, avec dans l’un d’entre eux le visage de bouddha ou de Shiva, au choix.
Ça continue, je me cale sur un synthé qui envoie un riff bien répétitif, et sur ce riff se construit la vision d’un festoche, et tout le monde danse vers la scène, et sur la scène il y a un trône, et les couleurs font flic floc, et se cristallisent pour former un squelette assis sur le trône, et le squelette multicolore se lève et me pointe du doigt, et voilà la Mort en fin de compte.
Là ça devient barré et dur à suivre, parce que d’une j’ai peur, de deux, c’est dur de ce concentrer pour faire tenir les hallus (faut garder l’alien DJ en tête sinon le son s’arrête), et en plus je crois pas qu’une descente de DXM soit le meilleur moment pour affronter la Mort. Et pendant que je pense ça, le squelette est en train d’enfiler une armure qui le fait ressembler à un méca samouraï, le trip énorme je vous dit. Il pointe du doigt vers l’un des danseurs, qui est en fait mon enfant intérieur, qui doit mourir. Heu. Bon, je décroche, je reviendrai plus tard, promis.

Je suis satisfait d’avoir pu triper comme un barbare, mais en même temps j’ai un peu la haine que ça se fasse à T+12, quoi. En fait je crois qu’à 600 mg en plein plateau j’étais trop dévissé pour pouvoir ne serait-ce que penser à me servir de la Loving Kindness. À T+12, par contre, mes facultés intellectuelles étaient revenues. Le jour où j’arriverai à triper à 600 mg ça va chier grave.


Dodo et lendemain

La remontée de DXM a duré vingt minutes au plus, et de toute la soirée c’est le seul moment où je suis connecté avec le DXM. Le reste c’est pourri, à côté de la dose. À 22:00 je suis au lit. Une fois couché lumières éteintes j’arrive à peu près à me caler comme il faut, je suis bien, à l’aise, confortable, quelques visuels résiduels dessinent des fresques au plafond, bref tout va bien.

Réveillé à 0:35, je me demande bien pourquoi. Je fais une vidange et hop dodo jusqu’à 7:30.

Autour de 8:00, grosse conversation où je renoue enfin le contact avec l’enfant intérieur, ah, oui, pendant tout le trip on était séparés. Pfff, il faut vraiment que je laisse tomber toutes ces conneries de mort/renaissance pour me concentrer sur l’enfant, parce que quand avec lui ça va, tout va.

À mesure que la journée passe, le DXM s’en va, la dissociation aussi, et le fait d’écrire le TR permet de structurer ma pensée sur l’expérience. J’ai mis des mots sur les choses, maintenant je peux retourner au quotidien. Pendant un temps le matin je songe à retourner en forêt pour faire un trip à blanc histoire de clôturer celui d’hier, rectifier le tir, parler avec l’enfant, tout ça. Et puis, en fait, je rentre chez papa-maman le soir même et je compte rédiger le TR, donc non.


Le bilan du trip

Et voilà : j’ai raté le train. J’ai pas été assez rapide pour monter en route. Je comptais me servir de ce trip pour réparer quelques trucs de mon quotidien, les comprendre, y changer quelque chose. Et en fait, un truc de sûr, c’est que c’est à moi de faire tout le travail. Et à 600 mg, faut suivre.

Voilà, c’est aussi simple que ça : trop grose dose, j’ai raté le coche. C’est là que le DXM est fort différent du LSD avec moi. Le LSD, à forte dose, m’a pris par la main, m’a submergé, écrasé et j’ai été confronté à moi-même, obligé de faire le travail d’introspection, reconstruction, etc. Le DXM, par contre, c’est à moi de le suivre, de courir en même temps que lui pour monter en route, sinon il part loin devant et je reste là comme un con sur le quai de la gare, complètement désorienté.

Bon, le trip est pas complètement stérile. J’ai profité de la forêt de toutes façons, j’ai entrepris quelque chose, et ça, l’enfant le sait. De plus, ça fait un truc de fait, qui n’est plus à faire. Une carte de jouée, en somme.


Comment triper alors ?

Un truc est sûr : le DXM en soi ne sert à rien. Voilà une vérité indécrottable pour moi.

Un autre truc est sûr : il est possible de prendre le train en route, DXM ou non. Aujourd’hui, trois jours après le trip, conversation avec mon amie psy au téléphone, et un chose est claire : je me mens à moi-même la plupart du temps. Comment faire autrement pour vivre, là où mes défauts devraient me submerger ? Alors je me voile la face, je m’invente tout un tas de raisons, et cherche tout un tas de mauvaises solutions.

Aujourd’hui, gros gros blocage dans les discussions avec moi-même, au sujet de l’ouroboros brisé de la semaine dernière, une grosse masse de culpabilité me poursuit. Ça me saoûle ça m’énerve ah merde merde merde, je tourne en rond, j’arrive à rien, je parviens pas à parler avec cet enfant intérieur. Jusqu’à ce que j’admette cette vérité : je suis imparfait, et je me mens à moi-même pour me le cacher.

Alors, qu’est-ce que j’ai fait ? Et ben, comme un con, j’ai joint les mains et j’ai demandé à Dieu de me pardonner pour tout le tort que j’ai fait aux autres, et que j'ai fait parce que j’étais désespéré et que je voyais pas d’autre solution. Et voilà, Dieu, je suis pas parfait, je suis désolé. Et ça a fait tellement du bien de dire ça que j’en ai pleuré. Et après ces quelques larmes, tout allait beaucoup mieux. Voilà comment je veux triper, les copains. Pas besoin de DXM, juste besoin de Dieu.



Bon, ça m’empêchera pas de continuer le DXM, et l’acide au Hadra c’est toujours prévu.
 

MugMan

Glandeuse pinéale
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Toujours agréable de lire tes écrits Stylo.
Moi aussi j'ai souvent raté le train sous DXM.
Même quand j'allais bien, j'essayais de m'imposer un quelconque problème pour trouver une quelconque solution avec la drogue, mais en vain...
Pour moi le DXM c'est juste bon pour "lâcher prise", il m'est encore bien difficile d'entretenir une quelconque relation spirituelle avec ce produit.
 

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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Les images qui me passent par la tête sont assez pourries. Ah, zut, par exemple, voilà un alien dont la tête boutonneuse dépasse d’une mini-soucoupe volante genre trottinette, qui n’arrive presque pas à se détacher du sol. Allez, on repasse en mode Loving Kindness. Mais oui, tu es un bel alien. L’image se transforme : voilà maintenant un sympathique alien de BD, qui conduit une soucoupe volante qui file dans les airs. Ouais ! Et allez, on peut encore faire mieux que ça ! Loving Kindness on en remet une couche. Et cette fois, c’est l’alien de Roswell qui débarque dans un vaisseau spatial rutilant, avec plein d’étoiles derrière. Il est super cool, comme sur une pochette de goa, il porte des lunettes de soleil, et affiche un sourire méga-cool du genre « Ça va les mecs ? Ça tripe bien ? ». Ouais, ouais, ça tripe, allez, envoie la musique, mec !
Et l’alien dit OK, et frotte ses platines, et envoie du son, ah, mais du son ! Bziouuuuu bziouuuuuuu le synthé cosmique déraille complètement, voilà du son que je n’ai pas entendu depuis longtemps, ça me rappelle méchamment le LSD. Rha le kif complet, continue, gars, balance ! Et l’alien de tripoter ses machines, et voilà un beat de parti, et ça va faire plaisir à Schtroumpfette, je crois bien que c’est de l’Acid House, et ça remplit mes petites noreilles mentales complètement, le genre de son qu’il faut écouter sous acide une fois dans sa vie pour comprendre pourquoi les raves existent.
Et bing, les hallus qui se ramènent sur la musique. Les triangles qui s’articulent les uns aux autres, qui sortent du crâne d’un tripeur, pour grandir au-dessus de sa tête, avec dans l’un d’entre eux le visage de bouddha ou de Shiva, au choix.
Ça continue, je me cale sur un synthé qui envoie un riff bien répétitif, et sur ce riff se construit la vision d’un festoche, et tout le monde danse vers la scène, et sur la scène il y a un trône, et les couleurs font flic floc, et se cristallisent pour former un squelette assis sur le trône, et le squelette multicolore se lève et me pointe du doigt, et voilà la Mort en fin de compte.
Là ça devient barré et dur à suivre, parce que d’une j’ai peur, de deux, c’est dur de ce concentrer pour faire tenir les hallus (faut garder l’alien DJ en tête sinon le son s’arrête), et en plus je crois pas qu’une descente de DXM soit le meilleur moment pour affronter la Mort. Et pendant que je pense ça, le squelette est en train d’enfiler une armure qui le fait ressembler à un méca samouraï, le trip énorme je vous dit. Il pointe du doigt vers l’un des danseurs, qui est en fait mon enfant intérieur, qui doit mourir. Heu. Bon, je décroche, je reviendrai plus tard, promis.

Je suis satisfait d’avoir pu triper comme un barbare, mais en même temps j’ai un peu la haine que ça se fasse à T+12, quoi. En fait je crois qu’à 600 mg en plein plateau j’étais trop dévissé pour pouvoir ne serait-ce que penser à me servir de la Loving Kindness. À T+12, par contre, mes facultés intellectuelles étaient revenues. Le jour où j’arriverai à triper à 600 mg ça va chier grave.

Ouais, ce passage est énorme. Les aventures banales d'un trippé, mieux qu'un parc d'attraction. Les hallus auditives qui font de la musique et qui dépendent de l'hallu visuelle de DJ Alien, ça c'est la mégaclasse, mais dans la réalité t'écoutais de la musique ou vraiment ça sortait du silence ?


Sinon, je me demandais quels psychédéliques t'avais eu l'occase d'essayer ? À part le dex' et le LSD.
Parce que tu fais toute ton autothérapie avec le dex' comme outil, mais même s'il a la particularité d'en avoir peu (de particularités), dans le sens où comme tu dis le set a une importance inimaginable (trois trips pour ma part, dans deux plateaux, et aucune similarité entre chaque, comme trois drogues différentes), ce qui est clairement un avantage pour se focaliser sur soi-même et pas sur la drogue, ben faut garder en tête que ce qui t'arrive sous dex' est lié au dex', et que t'aurais sûrement une vision très différente des choses si t'utilisais d'autres outils. Je pense par exemple aux champis, même sans pousser les doses (il me semble que Stolaroff a dit que les doses faibles étaient plus propices à l'introspection ? mais je me trompe peut-être) c'est assez génial niveau clarté mentale, révélations et tout ; et ils ont l'avantage de t'accompagner, sans faire le travail à ta place, mais en mettant toutes les chances de ton côté. Bon après c'est une alternative moins masochiste, donc je suis sûr que ça te gâcherait le plaisir hahahahaha. Mais ouais, faut pas oublier que le DXM sous ses airs d'éponge à set impose généralement une certaine confusion. C'est un peu double-edged sword je trouve, d'un côté la place qu'il laisse au set te permet d'orienter le trip comme tu veux, de l'autre c'est pas une drogue qui te laisse facilement orienter quoi que ce soit, et si tu l'orientes pas ben tu te retrouves à rater ton train.
Bref je sais absolument pas comment t'es arrivé à prendre le dex' comme référence, si c'est un choix que t'as fait après avoir eu une vue d'ensemble, ou si c'est parce que ça t'a direct plu et que c'est facile à trouver… Mais dans cette dernière hypothèse, et si t'as pas expérimenté beaucoup d'autres trucs (mais je répète que je n'en sais rien), j'te conseillerais d'essayer d'autres moyens de tripper pour peut-être en trouver d'autres moins chiants et tortueux.

Bon courage dans ta quête psychonautique n___n
 
S

Styloplume

Invité
Merci Mario pour ton com, je crois que tu m'as TRÈS BIEN cerné :ninja:

Ah, tout le trip s'est fait sans musique, tout sortais du silence. Il y en a qui tripe au ganzfeld avec le DXM: bruit blanc (du genre une radio mal réglée), masque diaphane sur les yeux. Un stimulus continu et non nul, histoire que le cerveau tourne toujours sur la même fréquence et qu'il s'en désintéresse.

Je crois que la raison pour laquelle je ne me suis consacré au dex, c'est l'aspect "réparer les pots cassés", parce que j'ai voulu guérir le mal par le mal, mais surtout "personne le fait je veux le faire". Et la raison la plus conne, c'est que j'ai jamais eu d'accès facile au LSD ou aux autres psychés, et j'ai JAMAIS ne serait-ce que songé à commander des RCs par le net, ce que fait la plus grosse partie du fofo je crois. Maintenant, avec le nombre de contact que j'ai, ça me prendrais deux secondes et j'en connais qui seraient prêt à m'envoyer un pochon par la poste, mais hmmm....

Au passage, je plussoie en masse tout ce que tu dis sur moi, t'as vraiment tout capté. Et oui, le DXM c'est confus, et ce dont je me rends compte c'est que c'est si puissant que 300mg + pamplemousse me suffiraient amplement pour un trip introspectif en forêt, parce qu'avec plus je me ferait dépasser.

Et oui, les autres psychés nous prennent la main (j'ai tenté LSD, MDMA, THC, DXM, c'est tout), pas le dex, et il faut croire que j'en ai marre de m'obstiner avec ce truc, je crois que l'acide va ponctuer mon été, et ça va faire du bien. Ou alors, je vais me mettre en recherche d'un RC bien psyché et acid-like, du genre 2c-x ou 4-ACO-machin, j'ai lu des TRs édifiants.

Bref, merci pour le com et pour tes conseils. Et merci Mugman aussi!
 

tartopom

Holofractale de l'hypervérité
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C'est drôle parce que dans mes quelques DXtrips, la musique a toujours été là et absente à la fois. Elle faisait partie de moi, je la ressentais mais je n'arrivais pas à distinguer les notes ou la substance de la musique elle-même.

Je rejoins ton avis pour le DXM : il ne TE sert plus à rien. Ca t'a apporté des trucs, mais il est temps de passer à autre chose.

Et puis en règle générale les drogues ne t'apportent rien, ce sont juste des clés ouvrant certaines portes, mais qu'avec du travail tu peux ouvrir par toi-même.

Dommage que tu sois passé à côté ! Mais c'est aussi vrai que l'introspection est plus présente à faible dose, j'ai remarqué ça avec les champotes. A 3g je délire totale tandis qu'à 2g je philosophe (pour caricaturer). 600 mg pamplemoussé ça me paraît trop pour de l'introspection en forêt. J'ai tendance à revoir à la baisse les doses quand je prends pas dans mon lit.

Bonne chance pour la suite (le taf toussa toussa...), p'tet qu'on se croisera au hadra !
 

Gamida

Holofractale de l'hypervérité
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Coucou Stylo, c'est le second tr que je lis de ta plume.
Dans celui ci c'est vraiment flagrant, pour moi (et comme le suggère également Mario qui à bien sentit la problématique), tu prend pas le bon produit, je ne connais pas le DXM, mais, pendant que je te lisais, à la vue de ton attente et de tes espérances, ce qui s'imposait à mon esprit, me remémorant de mon expérience les similitudes avec ce que tu recherches, c'était ;

« Stylo, mon ami, il faut que tu lâches se produit « sale » et que tu prennes de l'acide (lsd ou lsa) ou des champis » (enfin si tu veux continuer à prendre des produits, c'est pas un conseil à l'incitation ;o) ).

J'ose espérer que la porte étroite t'apparaîtra comme un grand portail lumineux qui t'invite à passer sans contraintes ni conditions (si tu veux bien ne pas t'en imposer toi même) .



Sur ce thème, il y a une maxime dans le Tanni-Shô qui dit :

  • Même les honnêtes seront libéré/sauvé, comment non les malhonnêtes.


    C'est quoi cette histoire de pamplemousse ?
 
S

Styloplume

Invité
Ah les gars je vous aime. Au Hadra ça va chier oui!

C'est quoi cette histoire de pamplemousse ?

Haha Gamida ça me fait marrer comme certains trucs qui sont pour nous des évidences peuvent te sembler mystérieuses. Le jus de pamplemousse blanc change les effets du DXM: http://www.psychonaut.com/dissociatifs/42059-dxm-la-faq-du-pamplemousse.html

Sinon vous avez raison, là avec le DXM ça patine, j'en ai fait le tour, les psychés classique devraient faire du bien. Merci à vous!
 

Quetzal

Holofractale de l'hypervérité
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Génial Stylo ! super qualité !
Tu as un désir de bien faire les choses, c'est sur. Tu prépares tout, tu te convains meme que tout se passera super bien.
Mais tu ériges tes propres murs; un hasard si ta foret n'était qu'avenues rectilignes et clotures?! Espace strié.
Tu gère bien tes S&S (bon, on peut discuter ce point, peut etre que ce trip aurait du etre annulé? Mais je sais ce que c'est, on trouve milles excuses pour pas annuler un trip ^^ ); mais tu t'es orienté dans une impasse
Heureusement pour toi, la vérité c'est un peu comme ces bosons de higgs, elles est la comme un fluide invicible que le monde transpire, et il y a quand meme pas mal de materiel expoitable dans ton voyage!
Bon, tout ce qui s'est passé, c'est aussi dans la lignée de ta démarche qui a toujours sa part obscure; peut etre meme que le choix de la molécule en découle! La pureté lysergique te donnera peut etre cette grace gratuite , mais qui ne te servira a rien si tu ne l'a pas payée de ton sang...(?)

Puis dans quelle mesure as tu encore besoin des psychés? Je suis sur que tu sais deja ce qui est bon pour toi; les prises de consciences sont dejà nombreuses et étaillées, il reste surtout a appliquer, a en avoir la volonté; le DXM t'aide t il dans cette tâche ?

Je kif carrément ta remontée a T+12h ! Allez, faut le dire, ca fait plaisir un peu de création loufoque psychédélique ! (moi ca commence a me le faire avec le cannabis... hier paf un concerto pour piano dans ma tete, en mode improvisation j'étais bluffé... Si j'arrivais a reconnaitres les notes et a les écrires super vite ca serait magnifique... malheureusement...)

En parlant de THC, voila un régulateur, certe un peu radical, mais que tu n'utilise pas! Un trip dans une impasse? Hop, tu crée une petite poussée au cannabis, des changement d'intensités! J'imagine pas tripper sans cet outil de régulation! Ca fait pas très RDR ? oui et non, car si bien utilisé, ca permet de diminuer largement les doses du psyché principal ...
 

Tisalut

Holofractale de l'hypervérité
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TR énorme comme d'habitude :-D !

Je rejoints les autres sur les questionnements du DXM, je crois que j'avais déja avancé l'idée d'un changement de substance il y a un moment d'ailleurs.
Après ça doit être très compliqué de tripper avec un but précis, c'est quelque chose qui m'est absolument inconnu, et quand je vois le bordel mental qu'est le LSD, en sachant que le DXM est particulièrement réputé pour son minfuck (même si tu pamplemousse le truc), j'imagine pas à quel point ça doit être hardcore.

En tout cas ça fait un moment que je trouve que tu tourne un peu en rond avec tout ça ; je sais pas vraiment comment exprimer ça, mais à chaque fois tu trippe pour résoudre quelque chose, et presque à chaque fois c'est pas tellement une réussite. La seule réussite totale que j'ai pu lire de toi (au cas où je sois passé à coté de certains de tes TR) c'est la mort/renaissance au LSD (même si ça date).
Donc concretement on peut se demander si il n'y a pas un problème d'approche quelque part...
Je prend par exemple ton trip en teuf avec la MD : sur le coup c'était une deception claire, et puis au final on voit que ça t'a appris pleins de trucs vachement profonds sur toi !
Donc là il y a clairement une réussite, cachée derrire un apparente fail, et qui ne part absolument pas dans le sens que tu recherchais !
C'est peut être là qu'est le problème de tes trips : le fait qu'un trip ne peut pas tellement être dirigé vers un but précis, qu'on ne sait jamais ce qui va se passer... Peut être que tes objetifs et tes problèmes se résoudrons alros que tu trippera sans but précis. Je parle bien sur d'un trip introspectif, mais pas forcément sur un sujet précis.
Il y a une différence entre ; "je trippe dans le noir dans ma chambre dans un but introspectif" et "je trippe dans le noir dans ma chambre pour tenter de communiquer avec l'enfant sur la possibilité de etc...", t'es clairement dans la deuxième optique, et c'est peut être trop complexe pour aboutir à quelque chose qui te satisfera.
Je sais pas trop si je me suis pas vraiment emmélé dans mon raisonnement :roll: mais bon...
 

CastlesMadeOfSand

Holofractale de l'hypervérité
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Styloplume a dit:
Ça y est, j'ai trouvé ce que je dois faire. Je dois m'incarner.
Perso je vais dans ce sens aussi, et putain ça fait du bien !
Etre soi-même, à sa place, il n'y a aucun jugement à faire, c'est comme ça, d'une certaine façon c'est toujours beau et à partir de là on peut sentir la direction à prendre.

Styloplume a dit:
je me mens à moi-même la plupart du temps. Comment faire autrement pour vivre, là où mes défauts devraient me submerger ? Alors je me voile la face, je m’invente tout un tas de raisons, et cherche tout un tas de mauvaises solutions.
S'incarner :grin: (comme si on avait le choix... :smiley_simmons:)

Styloplume a dit:
Il pointe du doigt vers l’un des danseurs, qui est en fait mon enfant intérieur, qui doit mourir. Heu. Bon, je décroche, je reviendrai plus tard, promis.
Alors on invite la mort mais on se débine au dernier moment parce qu'on veut pas qu'elle touche à l'enfant ? ^^
Tu projettes pas mal avec l'enfant j'ai l'impression.
Autant l'enfant me semble une excellente référence pour se relier à l'intime, à sa partie fragile, sensible.
Autant en arriver à dire "On" au lieu de "Je", ça mérite peut-être une petite mort :p

Styloplume a dit:
Et ben, comme un con, j’ai joint les mains et j’ai demandé à Dieu de me pardonner pour tout le tort que j’ai fait aux autres, et que j'ai fait parce que j’étais désespéré et que je voyais pas d’autre solution. Et voilà, Dieu, je suis pas parfait, je suis désolé. Et ça a fait tellement du bien de dire ça que j’en ai pleuré. Et après ces quelques larmes, tout allait beaucoup mieux. Voilà comment je veux triper, les copains. Pas besoin de DXM, juste besoin de Dieu.
Ya bon ! Ca c'est une façon de se relier à soi-même, de s'écouter, de lâcher la tension qu'on se met à soi-même parce qu'on refuse certaines de nos tendances.
Enfin c'est pas "un trip pour aller ailleurs" mais bien "un trip pour revenir ici".
Parce qu'on fait semblant d'être ailleurs d'habitude.
Les gens sont trippés d'habitude, il faut plutôt redescendre sur terre que de vouloir (encore) s'envoler vers un monde meilleur.

Il m'a pas mal inspiré ton TR au final ^^
Merci pour le partage
 

Quetzal

Holofractale de l'hypervérité
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Ne condamnez pas trop vite l'approche de Stylo !
Regardez l'ensemble de son voyage : qui peut se garantir d'avoir autant d'élèments de reflexion après un trip ? La valeur est justement dans la dialectique entre son approche dirigée ("finaliste") et la spontanéité inhérente a un trip psyché. En celà, il est peut etre celui parmis nous qui est le plus plongé dans une certaine forme de praxis, dans une retro-action entre pratique et théories, entre réalité et objectifs, entre liberté pulsionnel et liberté consciente. Il fait le grand écart sur la fractale au risque de tomber dans l'trou ^^!
 

tartopom

Holofractale de l'hypervérité
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Mais sinon sympa la dédicasse à pow wow ! J'adore ce groupe, j'écoutais l'album "regagner les plaines" en rentrant du taf aujourd'hui :)

"moi vouloir être chaaat..." :D
 
S

Styloplume

Invité
Wow wow wow y'a un truc que je surkiffe c'est que les coms de mes trips soient toujours aussi pertinents, de tous les points de vue, et ça c'est coooooool.

Je plussoie Tissalut, le DXM ne me réussit pas vraiment, si ce n'est pour pointer mes problèmes du doigt. Ouais, le LSD c'est beaucoup plus clair, c'est parce que j'ai placé des espoirs en lui à l'époque, et que je me suis fait submerger. J'ai fait sous LSD le lâcher-prise que je ne réussis pas sous DXM.

Avec le DXM, j'ai appris à strier mon espace, à créer des structures, notemment avec l'enfant intérieur. Et maintenant, je me rends compte que ça a ses limites, que ce n'est pas vraiment l'enfant avec qui je parle... Ça mérite une petite mort comme dit Castles!

Ouaip, le DXM j'atteins la limite. Pas celle de la substance (qui est über-puissante, faut voir la remontée à T+12), mais bien la mienne. L'objectif ultime, c'est mourir/renaître, et voilà bien quelque chose que je n'ai JAMAIS atteint sous DXM, et pousser la dose n'aide en rien. Avec le LSD, par contre... hi hi. Plus facile je pense.

Ouais, mes derniers trips au DXM, j'avais fixé un objectif, et j'ai rien obtenu de super concret. Le dernier objectif vraiment atteint, c'était le plateau 3, où j'ai combiné DXM+THC+plans de secours, et ça a marché: deux heures d'extases qui ont bien défini mon approche du divin. L'objectif du pamplemousse, c'était le plateau 3, et je l'ai eu aussi, c'est là où je suis parti le plus loin avec le DXM, où j'ai eu le message le plus clair: j'ai peur de mourir.

Est-ce que ça vaut la peine de creuser encore, de prendre de l'acide pour avoir le cœur net à propos de tout ça? En ce moment je douille régulièrement si je fais pas gaffe, j'ai une phase assez fragile pendant les vacances, je dois m'incarner, trouver un taf, etc, et comme dis Quetzal, la drogue ne m'aide pas vraiment. Et l'acide? Grande question. Je vais voir.

Et milles mercis Quetzal pour tes approbations épistémologiques! La prochaine fois le trip je le prépare avec des psychonautes pour définir le set à l'avance ou un truc comme ça. L'importance du set c'est ÉNORME. Fixer des objectifs, mais pas trop? Ah, c'est que chaque fois il y a une grosse part de moi qui dit "drope, on va voir" sans planifier plus que ça, et on vois ce que ça donne... (mais bon la substance joue beaucoup... Le LSD est plus clair quand même)

Merci à tous pour vos coms!

"Pour me blottir dans tes braaaas"
 

Ouroboros

Holofractale de l'hypervérité
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Tient comment tu prepare tes set stylo ? tu te met quoi comme objectif ?
Personelement je pense tres rarement a l'introspection que peuvent procurer les psyché quand j'en prend, je sais pas experience que certain moment du trip me ferons reflechir sur moi meme mais jamais je me dit a l'avance " je vais travailler la dessus ou la dessus " . Je le prend plus en mode je vais bien rigoler.
 

CastlesMadeOfSand

Holofractale de l'hypervérité
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"Et là, c'est le choc"

un côté de la fractale "j'm'en bas la couille, fais péter"
l'autre "Mais didonc quesitavu maisoutuveuxenvenirmonpetitou"
Mais au fond, la même recherche et le même point de rencontre.

C'est beau non ?
Comment ça je ferais mieux d'aller me coucher ?
Bon c'est pas fô, j'y vais.... ^^
 
S

Styloplume

Invité
Pour les sets j'écris pas mal, un journal, des TRs, le fofo, des discussions... chaque fois le point est clair. Et le DXM vient valider tout ça, faire une "photographie de ma psyché" comme je dis. Les objectifs sont souvent illusoires, sauf pour mon premier trip au pamplemousse, ou j'ai fait une check-list le jour même. Bon, ça, une check-list.

Alors, quelles sont mes attentes pour le trip?
- Savoir pourquoi je psychote sur le bruit. Ça m'aidera clairement. Est-ce une MP2 pas bien digérée?
- Voir si le DXO est plus potent psychédéliquement.
- Voir ce que I-doser va changer. J'attends beaucoup de ce cocktail.
- Faire une check-list:
La bête
L’enfant
Loving kindness
Le sacrifice
- M'éclater et faire un trip bien stéréotypé, triper comme le meilleur des clichés possibles.
- Faire le point psychologique, comme d'hab. En fait, voir si ça va mieux depuis le dernier trip au TR non publié. Voir si j'ai pris les bonnes décisions.
- Essayer de décrocher du cahier davantage, et d'écrire plus si je me suis mis à écrire. Différencier davantage les phases de trip / d'écriture.
C'est déjà pas mal.

Ça c'est un bon plan vraiment. Faux que je fasse ça la prochaine fois.

Du DXM je peux plus en prendre en mode "je m'en fous", parce que c'est une époque révolue. Il faut construire maintenant.

Mais ouais, comme dis Castles, le "fais péter" et le "ohlà c'est moi ça!" ça se rejoint. Bonne nuit l'ami.
 

schtroumpfette

Psycho disparu·e
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Quetzal a dit:
Ne condamnez pas trop vite l'approche de Stylo !
Regardez l'ensemble de son voyage : qui peut se garantir d'avoir autant d'élèments de reflexion après un trip ? La valeur est justement dans la dialectique entre son approche dirigée ("finaliste") et la spontanéité inhérente a un trip psyché. En celà, il est peut etre celui parmis nous qui est le plus plongé dans une certaine forme de praxis, dans une retro-action entre pratique et théories, entre réalité et objectifs, entre liberté pulsionnel et liberté consciente. Il fait le grand écart sur la fractale au risque de tomber dans l'trou ^^!
Je ne peux pas me permettre de parler au nom de tout le monde ici, mais je ne pense pas que les gens qui réagissent aux TR de Stylo le jugent mal ou condamnent son approche. Au contraire, je crois que sa manière d'aborder l'introspection sous substance ne peut qu'inspirer le respect chez la très grande majorité des membres du forum, même chez ceux (et j'en fais partie!) qui ont et revendiquent une toute autre approche que la sienne. L'intérêt de ce forum, à mon sens, est justement de permettre à des gens qui suivent des chemins très différents de confronter leurs conceptions.
Stylo, arrête moi si je me trompe, mais je pense que les remarques qui te sont faites sont presque toujours constructives ; et que même lorsqu'elles émanent de gens qui sont pas du tout dans la même optique que toi, y a presque toujours une part de vérité ou quelque chose à en retirer... Non?
 
S

Styloplume

Invité
Meuh oui, typiquement pour "j'ai été en teuf", tu avais un avis bien senti, et c'était super constructif, cordial, etc. Et puis faut m'aider à voir les trucs en face. Je prends tous les coms super bien. Le seul truc qui m'ai vexé c'est un com qui me disait "ptite frape" sur un TR au THC où je me disais sensible, et bon là vu le niveau du com, c'est loin de m'atteindre profondément.

T'inquiète Schtroumpfette, je surkiffe les retours du fofo (sinon j'y resterai pas), et les tiens aussi. C'est juste que Quetzal est amoureux de moi en ce moment, il me trouve des mots super jolis pour encourager ma défonce intellectuelle (je sais pas si j'en ai vraiment besoin muhahahaha).

Ouais, grave, j'en retire TOUJOURS quelque chose, des coms sur mes TRs. Je sais que je fais l'ovni niveau approche de la défonce (et je me donne beaucoup de mal pour) et je sais donc que ceux comme toi qui ont une plus grosse expérience dans un milieu de consommateurs de psychés savent "ce qui marche" et "ce qui ne marche pas". Par exemple, je m'obstine avec le DXM, alors que "ça ne marche pas": j'ai des coms qui le remettent en question (à très juste titre). Je passe à côté de la MD et de la teuf: j'ai des coms (surtout le tiens) qui me dise: profite un peu bordel! L'intention est évidemment bonne.
Et ça fait du bien d'avoir une sorte de ligne directrice qui me dit: les psychés ça marche comme ça.

Donc voilà, les remarques j'en ai besoin, et de toutes.

Quand à toi, mon petit Quetzal chou romanesco d'amour, je te remercie parce que tu me donnes du courage et tout et tout! Et pas que pour me défoncer, hein, non, pour appréhender la vie!

Et puis allez, la bise à la Schtroumpfette, et un câlin pour tout le monde, je vous aime tous :heart:
 

schtroumpfette

Psycho disparu·e
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11 Juin 2007
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Styloplume a dit:
Je sais que je fais l'ovni niveau approche de la défonce (et je me donne beaucoup de mal pour) et je sais donc que ceux comme toi qui ont une plus grosse expérience dans un milieu de consommateurs de psychés savent "ce qui marche" et "ce qui ne marche pas". Par exemple, je m'obstine avec le DXM, alors que "ça ne marche pas": j'ai des coms qui le remettent en question (à très juste titre). Je passe à côté de la MD et de la teuf: j'ai des coms (surtout le tiens) qui me dise: profite un peu bordel! L'intention est évidemment bonne.
Et ça fait du bien d'avoir une sorte de ligne directrice qui me dit: les psychés ça marche comme ça.
Je tiens quand même à préciser un truc : mon expérience du monde des psychés m'a appris ce qui marche pour moi, mais ce qui marche pour moi ne marche pas forcément pour tout le monde, je pense vraiment pas qu'il y ait UNE bonne manière de tripper qui soit universellement meilleure que les autres, et quand bien même, j'aurais certainement pas la prétention de la détenir. :wink:
 
S

Styloplume

Invité
Évidemment, on se construit tous nos propres normes, selon nos besoins, nos réactions, les aléas, etc. Et le niveau de partage sur le forum est excellent, rien que le fait qu'on ait pour la plupart un recul critique sur notre consommation et notre approche de la défonce, montre qu'on est sur la bonne voie: une voie incertaine, sans vérité toute faite, où nous sommes voués à être libres, nos seuls maîtres. Il y autant de bonnes manières de triper que de gens, et je tiens à dire que je suis content du partage qu'on en fait.

Ça me rassure profondément aussi que tu dises:

et quand bien même, j'aurais certainement pas la prétention de la détenir. :wink:

Parce que mine de rien ça donne mille fois plus de force à ce que tu dis à côté, et ça me laisse aussi la liberté d'en faire ce que je veux.

Bref, vraiment des bonnes vibes.
 
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