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[LSA Champotes] De la potion magique à Brocéliande

  • Auteur de la discussion Styloplume
  • Date de début
S

Styloplume

Invité
Hi hi, ça fait tout bizarre, mon premier TR posté dans la section "combos" :) Hahaha encore un TR hyper-long
Téléchargez donc le PDF!Voir la pièce jointe 7029





De la potion magique à Brocéliande




Trip report d’une prise de LSA
combiné à des champignons hallucinogènes




Brocéliande ! Forêt mystérieuse, pleine d’histoire, de mystères et de magie ! Nous avons gratté la surface de mystères initiatiques intemporels, ancrés dans les arbres, la terre, les bêtes et la lumière du soleil.
Avec cette potion magique, nous avons emprunté un chemin intérieur depuis longtemps foulé par les mystiques et magiciens de tout temps.

Nous avons redécouvert qui nous sommes.


Comment tout a commencé

C’est mon ami récent, Anacore, qui m’avait proposé d’aller à la forêt de Brocéliande pour se ressourcer, l’espace de deux jours. Pour lui, c’est l’occasion de se retrouver, de rentrer à la maison. Là, il est calme, là, il est lui-même. C’est pour lui un pélérinage que d’aller à Brocéliande, et il m’a proposé d’y aller avec lui cette fois. Enthousiaste, je me déclare partant. C’était il y a quelques semaines.

Il faut que je décrive un peu mon ami Anacore. Jeune apprenti en librairie, introverti, très calme. Cheveux bruns en batailles, lunettes de soleil et bouc sur le menton, le genre de gars qui réfléchit avant d’agir et qui ne partage pas si facilement ses mystères au premier venu. Il a testé les produits courants sans s’enthousiasmer de trop, c’est qu’il a compris qu’on n’a pas le niveau pour jouer à Dieu. Selon lui, l’univers est régi par le hasard, j’ai pas tout compris à sa pensée, mais je sais que c’est un gars réfléchi, intelligent, cultivé, qui aspire à se réaliser soi-même. Et ça m’a convaincu pour tenter l’aventure avec lui.

J’en profite pour demander à mon frère Lefeusombre de me concocter une extraction de LSA à partir de graines de liane d’argent (Hawaiian baby woodrose). En effet, je me dis que dans la forêt, un trip psychédélique passera très bien, fera partie du pélerinage. Voilà un an que je n’ai pas tapé de psychédélique pur, depuis mon gros trip au LSD. J’en ai marre du DXM, et j’ai pas envie de tenter l’acide pour la forêt, mes cartons sont précieux, autant les garder pour d’autres buts. C’est donc tout naturellement que je me tourne vers ce psychédélique réputé soft et clair qu’est le LSA.
Me voilà donc avec ma bouteille de potion magique, dont mon frère et moi sommes très fiers.

Plus tard, je rencontre Anacore à nouveau, qui a fort à faire avant de partir pour l’Ozora. Cependant, il dispose de quelques jours de libres. Au cours de la conversation, il m’explique donc qu’il pense partir le lendemain même pour Brocéliande. Wow ! Ça traîne pas ! Bien bien bien, on se décide très rapidement, je suis toujours très partant, on fait vite fait le point question matériel, comment on se retrouve, etc. Et c’est parti.

Je profite de la journée pour récupérer le lecteur MP3 de mon pote Noé, et je m’achète un petit casque. Arrivé chez moi, je gave le MP3 de ma goa préférée, voilà, j’ai tout ce qu’il faut comme musique. Je fais mon sac, fébrile, je me promène une dernière fois dans ma ville étudiante. Demain c’est le voyage.


Le voyage : des bas et des hauts

Je me retrouve avec mon gros sac au rendez-vous. Le plan pour la journée : on se retrouve à la gare à 10 heures, on prends le bus pour sortir de la ville, on part en stop pour Rennes, puis pour Plélan, où on fait les courses, puis vers Paimpont, au milieu de la forêt, où on se baignera dans le lac, pour enfin dormir sur les rives de l’eau.

Premier hic : Anacore arrive avec deux heures de retard. C’est qu’il tenait à venir en stop, et il a eu moins de chance que d’habitude. Je crise raisonnablement, médite, et quand il arrive on s’explique bien. Je lui dit que je suis contrarié, il l’accepte, d’ailleurs lui aussi est contrarié. On s’entends franchement bien là-dessus, j’en suis très content.

On prends donc le bus, on fait le stop, on a de la chance, on est pris en dix minutes par un gars sympa. Arrivés à Rennes, on se repose, on se relance, on est pris en un quart d’heures, nickel. Arrivés à Plélan, on fait les courses, et en sortant du Super U on fait LA rencontre.


La rencontre

J’aperçois un homme et une femme, manifestement teufeurs en vacances. L’homme porte des chaussures militaires, une jupe (!) et une chemise usée. Ses cheveux sont coupés cours, mais quelques dreads décorées tombent sur ses épaules. Il semble avoir une trentaine d’année. Son regard est endurci, c’est qu’il me dévisage autant que je le dévisage. Un peu en retrait, la femme est jeune, menue, porte une courte jupe noire et un T-shirt indéterminé. Son visage mignon comme tout est encadré par des cheveux noirs comme le jais. Elle paraît avoir vingt ans.

(Je kiffe la description litéraire, je me tape un trip écrivain, là).

Bref, je sors du super U avec toutes les victuailles fraîchement achetées et je croise le regard avec ce mec, que je salue immédiatement.

- Vous allez à Brocéliande ?
- C’est ça.
- Vous y faites quoi ?
- On y est pour se détendre, et vous ?
- Pareil, pour se détendre.

Quelque part on s’est compris direct. C’est qu’Anacore est assez looké, aussi, avec son sarouel, ses bottines en cuir, son sac militaire. Quant à moi, Styloplume, j’ai plus l’air d’un bobo randonneur avec mon bermuda, sandales, et mes cheveux bien peignés.

Mais le regard n’a pas trompé. Allez, on fait les présentations, on engage la conversation. L’homme s’appelle Lando, la fille s’appelle Clémentine (prénoms modifiés comme toujours). Lando voyage dans son camion aménagé, « avec sa petite puce », comme il dit. Sa puce, ce n’est pas Clémentine, qu’il connaît depuis quelques jours, mais une jeune chienne de quatre mois à laquelle il est manifestement très attaché. Il accepte de nous conduire à Paimpont, au cœur de Brocéliande.
Clémentine est étudiante et teufeuse, et avoue être un peu au bout du rouleau, marre de la drogue, etc. Elle reste très effacée devant Lando, je trouve. Il forment un couple récent.

En chemin dans le camion de Lando j’ai tout le loisir de regarder ses lectures. Beaucoup de Castaneda. Bien bien bien, je sens qu’on va s’entendre. On a déjà commencé à parler de psychés, de rêves, de bouquins.

Lando nous dépose, Anacore et moi, au bord du Lac de Paimpont, on va se retrouver plus tard.


Premier contact avec Brocéliande

Nous y voilà ! Ah, je déstresse. Tout le voyage avait été un peu angoissé, précaire, écrasant de chaleur et d’énergies différentes. Mais maintenant nous y sommes. Paimpont, seul grand bourg au milieu de la forêt, son abbaye, son château, son beau lac. Le lac !

Ni une ni deux, Anacore et moi nous désapons, hop, on plonge dans le lac. C’est un rite d’initiation, m’a dit Anacore.
L’eau est bonne, chaude en surface, glaciale en profondeur. Nager fait du bien, ah, oui, c’est vraiment la petite renaissance. Nous voilà dans la Nature. La Nature, mec ! La joie d’être en vie, rien que ça !

On se pose sur la rive, on se sèche, on commence une partie d’échecs. Un type qui passe par là pour se baigner m’entends parler d’un mantra qu’on entends dans Shpongle : Hara hara mahadeva shambho, kashivishva nata Gange. Et se met à discuter avec nous de l’éthymologie. Il s’appelle Ming (c’est son vrai nom par contre), il a vécu 15 ans en Inde à Dharamsala, on parle de spiritualité, de dualisme, de non-dualité, pfiouuuu Brocéliande c’est le vortex spirituel !


Soirée chillée entre hippies

Lando et Clémentine repassent, et on tient une conversation à cinq avec Ming. Lando témoigne qu’il a voulu trouver la grande équation de l’univers avec le LSD, et qu’il s’est fait mal, et que depuis il s’est concentré sur sa petite vie et ses questions à lui. Je trouve que sa démarche rejoint la mienne et ma renaissance sous LSD. Je me reconnais en lui là-dessus.

On a beaucoup de questions, en fait. Dans le tas, Ming est sûrement le plus expérimenté spirituellement, et le plus modeste aussi. Il écoute et garde le silence. Je témoigne de mes plans de secours anti-angoisse, Anacore intervient par moments, Lando parle beaucoup, Clémentine reste très en retrait.

Ming s’en va, et on se retrouve à partager le cidre et l’hydromel dans un contexte de rêve, au bord du lac. Lando joue de la guitare, chante, c’est pas complètement mon truc mais ça se passe bien, je prends la guitare (guitare pour gaucher, dur) et joue quelques trucs aussi, on chante. On pourrait penser qu’il y a un super contact, mais je ne suis pas complètement satisfait, on pourrait aller plus loin.

Ceci dit, Lando a une super voix, il fait du chant de gorge et ça me perche grave.

Je ne le dis pas et ne l’admet pas encore, mais j’ai du mal avec Lando, que je trouve un peu cassant avec moi, ou alors je ne me sens pas entièrement écouté. Mais ça n’est pas du tout un problème dans ces conditions.

Bon, on en vient à parler de produits. Je parle de ma potion magique, que j’exhibe fièrement. Lando, lui, a des champignons.

Hé, pourquoi pas triper ensemble ? Ça peut se faire, n’est-ce pas ? Bien, on revois ça demain. Bonne nuit les amis.


On passe la nuit en mode liberté

Anacore et moi on va se poser pour dormir sur les rives du lac, il y a un parc bien sympa où il est interdit de camper, mais osef, et puis on dort à la belle étoile. Hop, on déroule tout, et voilà.

Je trouve moyen de me doucher avec trois litres d’eau, et me couche. Il fait toujours très chaud.

La nuit n’est pas très agréable, je ne suis pas installé très confortablement. Il pleut vers deux heures du matin, Anacore s’en fout, mais je flipe un peu, déballe la tente et étend sa toile au-dessus de nous sans la monter, pour nous protéger de l’eau. La pluie s’arrête, tout va bien.

Le matin je me lève en même temps que le soleil.


Matin hésitant

Anacore dort toujours, moi je vais me promener dans la forêt, pour tâter le terrain. Les bois près de l’eau sont très beau, clairs. Ah, j’ai bien fait de venir. Le soleil vient tout inonder, c’est magnifique. Bon, j’ai toujours pas mal d’angoisse, de tensions retenue. Rien que le fait de devoir attendre qu’Anacore se lève, je craint de m’ennuyer. Alors je le réveille en le hélant de la rive où je suis.

Boah, le décors de fou, n’empêche, on est bien, ici. Je ne sais toujours pas ce que je suis venu chercher ici, avec le LSA et la forêt. Et je ne sais pas dans quoi je me lance à triper avec Lando. On verra. Fais confiance, Stylo.

On se prends notre petit-dèj, on range nos trucs, on va se poser près du lac, on joue aux échecs. On fait de grosses erreurs, tout en se donnant du fil à retordre. Je perds une partie et en gagne une autre, j’ai vraiment l’impression de jouer ma vie.

Je passe au camion de Lando pour le retrouver, il est là, mais le contact avec lui est décidément perfectible. On ne se parler pas comme j’aime le faire, en témoignant des affects, des ressentis profonds. Mmh... Mais bon, on est toujours décidés à triper ensemble. On a chacun hésité, mais on est décidés à faire confiance.

Plus tard, Lando et Clémentine passent nous voir près du lac, on remballe nos trucs avec Anacore, et go pour le camion.


Super-potion magique

Avec Lando, on fait les calculs. On veut triper tous les quatres, Clémentine le sent bien dans la forêt, Anacore est sûr de lui. 8 graines de LSA pour quatres personnes, ça fait 2 par personnes, ce qui est léger. Lando, lui, a des champis pour 4 doses. Il commence une infusion, je ne sais pas avec quelle dose. Je ne sais pas de quels champis il s’agit, non plus, il n’a pas voulu me dire. Il dit les avoirs cueillis quelque part. Ça ne me fait rien, je fais confiance. Et puis, on est tous à en prendre.

Il fait donc le thé de champis, auquel il rajoute mon extraction de LSA au calva. En ouvrant ma fiole, le scellé du bouchon fait crac, exactement comme quand on ouvre une bouteille de coca. Ah, oui, j’ai fait les choses bien.

Et nous voilà avec une théière de potion super-magique, un combo LSA-champotes, que du naturel, voilà qui va bien avec Brocéliande.

Lando me tends le premier verre de la mixture, qui a un chaud goût de terre (c’est les champis) et de pomme (c’est le calva). Chacun prends un verre à son tour, et c’est reparti pour une ronde, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. On est tous enthousiastes.

Dis donc, Lando, c’est cool, on fait du partage, là ! On partage les champis, le LSA, on tripe ensemble.
On partage tout... sauf les femmes ! C’est ce qu’on dit au Maroc.

Je ris un peu jaune. Je voulais témoigner de mon enthousiasme, et voilà que des tensions sexuelles apparaissent. Oui, Lando sors avec Clémentine, il y semble assez attaché. J’ai pas envie de perturber le truc, et en même temps, je m’entends bien avec elle. C’est pas un crime, mais y’a de la tension dans l’air. Cette fille semble assez fragile, Lando joue un peu le rôle de père avec elle, et mhh... ça perturbe un peu l’ambiance ces histoires de couple. C’est qu’ils ne sont ensembles que depuis quelques jours, on est pas dans un domaine très stable.
Oh et puis merde, je suis pas venu pour draguer, loin de là.

Bon, on se met en route. Il est peut-être 14:30.


L’arbre maître

Lando guide la troupe. Il connaît un vieux hêtre, on a convenu d’y aller pour y passer le trip. En chemin dans cette magnifique forêt, on discute ensemble. J’aborde un thème que j’avais commencé avec Anacore :
« J’ai bien l’impression qu’on est venu ici pour se rappeller qui nous sommes. Comme si nous l’avions toujours su, jadis, et puis oublié, au moment de venir sur Terre. Et là, on retrouve nos personnalité profonde, celle qui ne meurt pas. »
Lando semble d’accord avec moi, on progresse. Mais je suis tendu à parler avec lui. J’ai peur qu’il trouve mon discours arrogant, qu’il le casse. Oui, à dire vrai, j’angoisse de parler avec Lando. Je ne parviens pas à savoir qui il y est, à comprendre ce qu’il ressent. C’est comme s’il y avait un mur entre lui et moi.

Il guide notre petite expédition, puis dit « regardez autour de vous ». Et là, nous le trouvons. C’est un grand hêtre, au large tronc, un arbre maîre, le plus vieux des alentours. Autour de lui, un large espace libre. Cet arbre est une explosion de branche, une illustration de la fractale. C’est comme si une fusée avait décollé pour exploser à six mètres du sol, en traçant le chemin de la pousse du tronc et des branches.

Nous y sommes ! Il est 15 heures. On commence à se poser, à faire des câlins à l’arbre, à s’allonger autour, au creux de ses racines. Je m’apuie contre le tronc, et quand je lève la tête je vois quelque chose comme ça :

foret_de_paimpont_arbre_detail_diapo_crt_page_1_colonne.jpg


L’attente incertaine

On commence à chanter. Lando joue, et là encore j’ai du mal à accrocher. Je tâche de chanter avec, mais la suite d’accords est imprévisible pour moi, pas assez répétitive. Je tâche de jouer avec la guitare, aussi, et curieusement, le cœur n’y est pas. J’ai la désagréable impression d’être au lycée, à l’époque où l’on tâche de faire son petit numéro à la guitare, en tâchant d’impressionner les autres, mais sans les écouter, sans partager.

Puis, Lando prends le jembé, et joue, et ça envoie, alors je me lève, je danse en le regardant dans les yeux. J’ai décidément l’impression de pouvoir rentrer dans un truc avec lui. Je commence à danser, à me démembrer comme un pantin désarticulé, à triper, vraiment. Il joue la danse du lion, mais je me retrouve plutôt à faire la danse du serpent. J’ai l’impression de faire les choses mal.

Clémentine rit de me voir danser, et j’ai tout de suite l’appréhension de réveiller une tension entre moi et le couple. Trop tard, la tension est là. Je ne veux pas danser d’une manière qui plairait à Clémentine, pour ne pas déplaire à Lando, dont j’ai peur. Bref, vous voyez le mic-mac.

Je me pose sur mon tapis de sol près de l’arbre, parce que je me sens groggy. Je commence à déphaser un peu, à ressentir le chaos. « Oh, un arbre ! Il est tout petit ! » La réplique fait mouche, Clémentine rigole franchement. Voilà quelque chose de spontanné, qui nous fait rire. Et Lando qui reste de marbre. Anacore, serein, dans ses pensées.

Je me sers du carnet de trip pour noter les impressions des gens.
Anacore : « Ça monte, ça sort de l’arbre. »
Clémentine : « Trop bien. Inexplicable. Ineffable. »
Lando : « Super bien. »
Moi : « Associations d’idées canabesques. Si tu cherches le serpent, tu trouves le serpent. »
Sur le cahier, je note aussi le concept d’hyperbole décrit par Lando : dans une discussion partie sur une idée, on passe à une autre idée, puis à une autre, et ainsi de suite, et au final on retombe sur la première idée. C’est une hyperbole.
Et une citation d’Anacore : « Peut importe où tu es sur Terre, du moment que tu es avec toi. »

Ça commence à monter vraiment. Je décide de m’éloigner du groupe. Je marche à pas hésitant. Le chien me suit. Faire quinze mètres me prends une éternité. Je suis dans le chaos de l’instant présent, à la manière du cannabis. Mais que suis-je venu faire ? Mais que faire ?

Lando vient juste de dire : « La forêt, elle a toujours quelque chose à te dire, et on a toujours quelque chose à lui demander. »

Mais que suis-je venu faire ? Que faire ?

La forêt me réponds qu’il me faut aimer les autres. Alors je reviens vers les autres. Et au moment de revenir vers les autres, je sens quelque chose. Je ne me sens pas bien avec les autres. Je voudrais qu’ils me donnent leur attention, je voudrais exister pour eux, mais j’ai peur qu’ils me prennent pour un crétin, ou qu’ils n’aient rien à faire de moi. Je ne sais pas quoi faire, ne sais pas où me mettre. Mon trip part dans tous les sens.


Om

Me voilà devant Lando et l’arbre, en tailleur. On sent qu’il y a quelque chose à faire. J’ai tendance à me disperser, il faut se rassembler. De fil en aiguille, ça se fait naturellement, on décide de se tenir la main. Je prends celles de Clémentine et d’Anacore, Lando lâche la guitare, joint les mains à son tour, et il commence à chanter.

Om

D’une voix profonde, guturale, méditative. C’est superbe. Nous chantons à notre tour. Je chante le Om, Anacore chante, Clémentine chante.

Tout se centre, tout se concentre. L’énergie se met à couler. Ma voix se perche, passe du Om à une forme de chant plus chamanique. J’ignore d’où ça vient, mais ça vient tout seul. « Hey hey hey hey hey oheyeyeyeyyeyee » et je commence à trembler, à convulser aussi, à lever la tête. J’ouvre les yeux pour demander aux autres si ça les gêne pas. Clémentine me dit « Vas-y, là, au point où on en est... » en s’amusant, parce qu’elle passe un bon moment. Mais là je sens que je ne fais pas ça pour m’amuser, c’est quelque chose de profond. Je doute que tout le monde puisse suivre ce genre de voyage chamanique dans lequel une force m’aspire. Lando le pourrait, certainement. Mais les autres ?
Je me remet à chanter, mais d’une façon ou d’une autre, on s’arrête.

J’interviens : « Est-ce qu’on veut tous dire quelque chose d’important pour nous ? » J’aimerai partager comme j’aime le faire : avec la parole. Clémentine réponds directement : « Ah, non, je préfère pas. J’ai mes histoires, et j’ai pas envie de creuser. C’est pas que je te fais pas confiance ou quoi, mais j’ai vraiment pas envie d’en parler. »
Pas de souci, bien sûr. J’ai l’intime certitude que je ne triperai pas avec Clémentine, qui semble tourmentée, et vouloir rester dans un trip récréatif.


De l’obsidienne comme trip toy

On s’est calé ensemble, avec le chant. Et maintenant il nous faut un trip toy, c’est Anacore qui émet l’idée qu’un objet nous permettrait de nous canaliser.

Lando sors une pierre d’obsidienne, qu’il donne à Clémentine, dont les doigts tremblent beaucoup. Chose amusante, après avoir discuté un peu le phénomène, il apparaît que lorsqu’elle tient la pierre, ses doigts arrêtent de trembler. Elle passe sa pierre d’une main à l’autre pour vérifier le phénomène, et s’en amuse. La manière qu’elle a de s’en amuser me fait faire tilt : tout le monde ne tripe pas comme moi. Certains s’amusent.

La pierre arrive vers moi. Je la tiens, m’émerveille de sa forme, et constate qu’elle a tendance à partir sur ma droite. Je ne fais qu’accompagner son mouvement de translation, magnifique. Et puis, elle revient, part sur ma gauche. Je m’extasie de sa forme, commence à la faire tourner, mais non, c’est elle qui tourne d’elle-même, je m’efforce juste de suivre son mouvement. J’ai un grand sourire sur le visage, ceci est magnifique.

Je donne la pierre à Anacore en faisant un grand sourire à Lando, dont le visage reste impénétrable.

Anacore tient la pierre dans sa main et la contemple avec respect. Puis il la passe à Lando.

Lando tient la pierre dans sa main, passe l’autre main au-dessus, et ferme les yeux. Je commence à m’émerveiller de ce qu’il fait, et en même temps, une certaine frustration commence à poindre. Ah, merde, Lando garde les yeux fermés et ne partage pas ce qu’il vit.


Commencement de l’errance

Je déclare à tout le monde que maintenant je veux aller vivre mon truc, je vais prendre ma goa et ma serviette, et me poser quelque part. Clémentine est la seule à me répondre, me confirme qu’il n’y a pas de problème. Anacore, heu... je sais pas ce qu’il fait celui-là ! Il est dans son coin, il ne bouge pas et ne dit rien. Lando est toujours impénétrable, centré sur sa pierre.

Donc, me voilà à errer pour trouver un coin où je pourrai me poser à méditer. Hop, je m’assieds, me met ma petite goa sur les oreilles, et tâche de rentrer dans le silence.

Seulement, difficile. Je m’en veux de ne pas pouvoir rester avec les autres, de ne pas être sociable. Si ça se trouve ils me prennent pour un connard autiste. Ah, zut. Bon, on écoute, on regarde. Je m’allonge, me laisse pénétrer par la musique, mais il ne se passe pas grand-chose. Les visuels timides ne sont constitués que de petits insectes qui passent par là, normal, je suis sur le sol de la forêt, qui en est plein.

Bon, je ne peux pas passer à côté, il faut que je regarde les choses en face, en l’occurence ma relation aux autres. Que dois-je faire ? Et vite fait, la lumière me dit qu’il me faut aimer les autres. Comment aimer Lando ? Ah, je sais ! Lui dire que j’ai apprécié le chant et le partage de la pierre, moments où je n’avais pas peur de lui ! Simple, en fait.


Tentative de contact avec Lando

Je retourne vers l’arbre, où Lando joue maintenant de la guitare. Clémentine est allongée, Anacore est en méditation.

Je m’assied devant Lando. Ce qu’il joue à la guitare n’est pas complètement mon truc, mais pour être honnête, c’est Lando lui-même qui fait que j’ai du mal. D’ordinaire, c’est mon phantasme de jouer de la guitare pour les autres. Et là, c’est lui qui remplis ce rôle. Collision de personnalités. Mais je veux lui parler pour l’atteindre, sûr de moi.

« Lando... »

Il lève la tête et me regarde en s’arrêtant de jouer. Clémentine fait « Ah, non... ». La guitare l’a bercée. J’ai vraiment l’impression de casser une vie de famille dont Lando est le patriarche, Clémentine la femme, et Anacore le fils.

« Lando, je souhaite avoir une discussion avec toi.
Là, je suis bien, avec la guitare, j’ai pas trop envie de bouger. On pourra le faire plus tard, si tu veux. »

Le contact passe mal pour mettre la conversation en route. Il est bien, là avec sa guitare, il voudrait remettre ça à plus tard. J’ai le net sentiment de casser une routine de trip. Exprimer un souhait, c’est pas comme ça qu’il fonctionne, j’ai l’impression.

De plus, il a quelque chose dans l’œil qui lui fait mal, on doit prendre soin de lui, et j’ai le net sentiment que ça retarde la conversation à dessein. Bref, je part dans des mauvaises pensées, dans une grosse appréhension.

On finit par marcher ensemble et par trouver un endroit. Il s’assied sur une souche, ce qui le place en légère surélévation par rapport à moi. Je bafouille en cherchant mes mots, plein d’appréhension, un discours qui peut se formuler comme suit :

« Voilà, Lando, pour être honnête, j’ai peur de toi. Je ne te l’ai pas dit, mais j’ai eu peur de toi, jusqu’à ce qu’on chante le Om ensemble, et qu’on se passe la pierre d’obsidienne. À ce moment, je n’ai plus eu peur de toi. C’est que j’ai beaucoup d’angoisse en moi, ça fait partie de ma vie.»

Et j’ai oublié l’élément important qui vient clore un discours non-violent : la demande. J’aurai du lui dire « Lando, je souhaite partager mon trip avec toi. S’il te plaît, montre-moi ce qu’il y a de bon en toi ». Mais je n’y suis pas parvenu, je me sentais trop coupable de l’avoir déjà tant dérangé.

Sa réaction a été, une fois de plus, impénétrable. Il a admis que j’avais une sacrée machine à laver dans la tête, et.... il ne m’a rien dit de plus (en même temps, je lui ai pas formulé la demande, donc...).

Bref, un coup dans l’eau, et on retourne près de l’arbre. Et là, il s’est passé quoi ? Heu...

Tout est flou. Je retourne dans l’errance. Il est 17:40.


Ah ! J’ai de l’angoisse !

Je ne veux pas rester près de l’arbre. Anacore aimerait parler avec moi. Mais là, je souhaite m’écouter ma goa, je lui dit que je le contacterai après.

Je me pose sur un tallus et commence à danser. Je vois des bois de cerfs qui montent, et mes bras montent, et, heu... l’angoisse monte aussi. Qu’est-ce qu’il se passe ? Ah, cette musique me fait peur. J’ai de l’angoisse. Et merde, mais qu’est-ce que je fous là, pourquoi je suis venu dans cette forêt prendre des champis, et que dois-je faire de ma vie, etc.

Je cherche Anacore. Il a laissé Lando et Clémentine seuls près de l’arbre, pour se percher sur un tallus entouré de buissons épineux. « On peut parler ? » Il m’invite à le rejoindre. C’est un peu chaud à atteindre mais bon. Bien, m’y voilà. Il va très bien, très serein. « J’ai fait ma renaissance », dit-il. Nickel pour lui. Moi, je n’ai pas fait ma renaissance.

« Anacore, tu veux m’aider ? (Je lui prends la main)
Oui.
Voilà, j’ai de l’angoisse....
Trop d’angoisse. »

Mmh, c’est pas ce discours qui va m’aider. Je regarde Anacore dans les yeux et lui dit « Anacore, tu ne peux m’aider, et c’est très bien comme ça. Je m’en vais m’aider moi-même. »

Mmh, la situation est critique mais pas desespérée. Je retourne près de l’arbre. Ma détermination devient de plus en plus claire : gérer l’angoisse. J’arrive près de Lando et Clémentine, qui se font des papouilles, et leurs dit gaiement : « J’ai de l’angoisse ! Je m’en vais gérer mes trucs dans la forêt, de mon côté, avec la musique ! Vous en faites pas pour moi, je sais faire mon ménage ! » Ils approuvent. Et en même temps ils m’ont l’air un peu estomaqués, j’imagine qu’il n’y a pas beaucoup de loulous comme moi qui tiennent ce genre de discours.

Allez, go, j’y vais.


Mise en place du plan de secours

Car oui, c’est un plan de secours. Allez, j’ai ma serviette pour m’allonger, j’ai ma goa, j’ai tout ! Je fonce gaiment dans un tas de fougères géantes pour me mettre à l’écart. Quand j’ai progressé difficilement, je m’aperçois que décidément je fais n’importe quoi, parce que ces fougères sont trop impénétrables. Pfiou, saloperie de champotes qui ôtent le bon jugement.

Bon, je ressors, et je me remet à courir. Cours vers ta vie, Styloplume. Cours vers ta mort. Car c’est vers la mort que nous allons.


L’angoisse est un affect

Me voilà dans des sous-bois plus praticables. Je commence marcher moins vite, et à parler.
« Oui, j’avoue. J’ai pris cette potion magique car je recherchais un moyen d’épater les gens du forum, pour recevoir de l’attention, de l’amour. J’ai besoin d’amour et je n’en ai pas reçu des autres.
- T’as vu, Stylo, tu voulais un psyché, un trip aux affects, et maintenant t’es en plein dedans, en plein dans les affects. Tu es triste, plein d’angoisse. Wuuvgan l’a dit : c’est de l’anxiété que tu ressens. Tu prends cher, là, hein ?
- C’est vrai. Je prends cher. Je suis désolé...»

Je jette ma serviette par terre et m’écroule dessus en pleurant. Je suis désolé ! J’ai fait une connerie ! Je sais pas ce que j’ai fait mais je suis désolé !

Le bad monte sec. Putain, c’est dur les psychés, c’est dur, est-ce que je vais y arriver ?


Je peux gérer la mise en introspection

La réponse vient. Bordel, mais oui, je connais les trucs ! J’ai de la théorie et de la pratique en plans de secours, alors maintenant calme-toi, je prends les choses en main.

Là, allez, on s’allonge sur la serviette. C’est piquant par terre ? Et bah oui, écoute, tant pis, on aurait pu mieux gérer le set & setting, mais là il faut s’en contenter. Allez, allonge-toi. Voilà. Maintenant, la goa, voilà. Ca y est ? Bon, maintenant, le cache sur les yeux. Allez, mets-le, il est dans ta poche, tu vois qu’on a fait les choses bien. Maintenant souviens-toi, laisse-toi bouffer par le truc et bouge pas de là.

D’accord, d’accord. Je m’allonge, je met la goa, puis le cache sur les yeux, qui aussitôt transforme le champ visuel en un écran géant de visuels psychés. Sur mes oreilles, Electric Universe, la track One Love. Rien d’autre ne passe, alors je me branche sur une valeur sûre.

Et c’est parti pour le grand saut. Allez, on se conditionne pour triper introspectif :
« Anacore n’est pas thérapeute, ce n’est pas son rôle et on ne peut pas lui en vouloir. Lando n’est pas thérapeute, ce n’est pas son rôle et on ne peut pas lui en vouloir.
Clémentine n’est pas thérapeute (elle en aurait plutôt besoin),
Et moi je ne suis le thérapeute de personne. »


Je cherche la porte étroite

Et à mesure que je dis ça, tout se profile. Je me laisse remplir par l’évidence : c’est ça que je voulais faire en venant prendre du LSA à Brocéliande. Pas triper avec des gens que je ne connaît pas, mais vivre mon voyage intérieur. Et je ne fais que me retrouver là où j’aurai du être depuis le début : seul avec moi.

La musique devient cosmique. Les visuels s’étalent, bien que ténus. Ce sont des branchages symétriques qui tombent du haut vers le bas, qui sont fort piquants. Normal, je suis allongé sur des choses qui piquent : faînes pleins de petites pointes, ronces, trucs et machins. Et je laisse tout venir. Si je dois me faire piquer par des trucs et des tiques, j’assume. Je suis venu pour triper, et triper c’est accepter toutes les choses.

Un visuel notemment m’intéresse : c’est un vortex maigrelet dont les bords s’effilochent pour former les pattes d’une araignées, qui fait son chemin vers moi. Cependant, les visuels sont ténus, et je ne me retrouve pas dedans. Je tache de lâcher prise, de ne penser à rien. Et quand j’y parviens, la musique prends plus de place. Electric Universe c’est beau et répétitif, il me faut bien ça pour garder confiance.

Bon, j’en chie vraiment là, je ne trouve pas la porte étroite, je ne trouve pas la lumière. Je m’en veux, je ne suis vraiment bon à rien, je fais tout de travers, j’ai rien compris.

Lutte pas contre le désespoir, Stylo. Par contre, tu peux t’asseoir pour mieux méditer.

Je m’assied. C’est ni pratique ni comfortable sur ce sol, mais l’essentiel est que je puisse faire abstraction pour rentrer dans l’expérience. Une fois assis, il est plus facile de me concentrer sur ma respiration, d’écouter la musique.

La musique est magnifique, évidemment. Elle ne me prends pas non plus complètement par la main, ou bien ? On va voir. En attendant, j’aperçois quelques expolsions thermonucléaires au loin, ce qui m’indique que je suis dans la troisième matrice périnatale, en tout cas, je crois. (dommage que la dose soit pas plus forte, j’aurai kiffé de voir ces explosions en plus gros).
Bon, je vais me concentrer sur cette ligne de basse bien chimique et écrasante, voir si ça marche.


Clic

Donc, je suis cette ligne de basse. Et les visuels, bien que très timides, se mettent à monter. Des lignes bleues et épaisses qui semblent former un éléphant debout. C’est vrai que c’est assez joli.

Ah, ouais, pas mal cette basse en fait. Cette musique est plaisante, à dire vrai. Elle prends beaucoup de place, elle remplit tout l’univers.

Ah, on est bien ici. Qu’est-ce que j’étais venu faire, au fait ?

De l’angoisse ? Ha ! Laissez-moi rire. Tout va bien ici.

Tout va bien ?

MOTHERFUCKING JESUS !

Yeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeehhhhhhhhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!!!!!!

Et voilà, connard de petit chéper. T’as. Tout. Compris.

J’enlève le cache sur les yeux. La FORÊT, messieurs-dames ! La forêt, avec plein de couleurs. Ces couleurs, ça faisait un an que je les avais pas vu ! Je suis revenu dans le monde magique du LSD, des psychés, du grand tout et ainsi de suite. Je suis ressucité !

J’ai réussi ! Bordel de merde, j’ai réussi ! Je tripe à bloc, maintenant, tout va bien, putain, tout va bien, toute cette angoisse venait de moi !

Donc, je n’avais pas peur de Lando à cause de lui mais à cause de moi ! Il faut que j’aille lui dire ça ! Il faut absolument témoigner de ce que j’ai vécu ! Il faut que je partage ça ! Bordel, je tripe à bloc, j’ai compris les champis et j’ai compris pourquoi j’en ai pris ! C’est pour vivre, pour avoir la joie !


La course

Je retourne près de l’arbre en courant. Ah, putain, ces couleurs ! Ah ! Anacore est là, mais ni Lando ni Clémentine. Ils sont partis ? Il y a combien de temps ? Il faut que je les rejoigne !

Allez, allez, allez ! Je peux le faire ! Je me met à courir dans la forêt, je perds le chemin, je cours à gauche, à droite, et puis merde, je reprends la grande route, et je cours, je cours, je cours, je suis à balle, dans le vortex de la vie. Stylo, jeune homme plein de bonnes intentions, qui veut témoigner de l’amour à celui dont il a peur, et qui est prêt à lui courir après pour lui dire. Je sais que je suis grave immature, que j’agis comme un gamin, et je m’accepte comme ça. J’ai encore le temps de grandir.

Et Electric Universe qui galope dans mes oreilles, et je crois un cycliste que je salue, et je me retrouve au camion de Lando, qui n’est pas là, et je croise des randonneurs à vélo en train de chiller, je leurs demande s’ils ont vu passer Lando et Clémentine. Ils ne les ont pas vu : « Qu’est-ce qu’on leurs dit si on les voit ? » Du tac au tac je réponds : « Dites-leurs que je les aime ».

Je me remet à courir dans le sens inverse pour capter Lando et Clémentine sur le chemin, de sorte d’être sûr de les croiser. Et déjà je les vois arriver. Je cours vers eux, rempli de joie.


« Fais le silence »

Lando me regarde avec un peu d’émotion. Peut-être de l’amusement.
« T’es fatigué ?
- Non ! Je suis venu vous dire... j’ai réussi. Toute cette angoisse venait de moi. J’en ai chié, putain, j’en ai chié, c’était dur, et puis j’ai trouvé la porte étroite, et toute la joie est revenue. Voilà, j’ai dit que j’avais peur de toi, en fait tout venait de moi... »

Lando fait quelque chose que je n’oublierai jamais. Il pointe son bâton de marche vers ma tête, décris un triangle avec, en pointant successivement chaque épaule puis mon front, en déclarant : « Fais le silence, fais le silence, fais le silence ».

Ce qui, a nouveau, a montré qu’il m’est absolument impossible de triper avec ce mec. On peut sûrement analyser dix mille trucs de ce qu’il s’est passé, inventer pleins d’hypothèses : que je le considérais comme une figure du père dont j’espérais les félicitations, qu’il pointait son bâton vers moi comme symbole phalique et aggressif, une confrontation entre mâle pour la fille à côté... on pourrait aussi imaginer que pour lui j’étais un jeune type bizarre et bouillonant d’énergie qui déborde dans tous les sens, qui avait besoin de recadrage. Ou tout simplement, il cherchait à transmettre sa façon de triper, qui passe par le silence intérieur. Ou bien, je lui ai juste fait peur et il a tenu à marquer de la distance. Sûrement un mélange de tout ça, à divers niveau de conscience et de refoulement.

Quel que soit l’origine de son geste, je me dois résolument de ne pas la rechercher, car cette piste ne m’appartient pas. C’est sa vie, c’est son histoire. Moi, j’ai ma vie.

Ce qu’il m’a dit m’a semblé absolument inutile. J’ai déjà la joie, pourquoi faire le silence ? J’ai fait ma mort/renaissance, j’ai trouvé ma personnalité, j’ai déjà fait le silence ! Je suis en paix à présent ! Soit, je bouillonne, mais je bouillonne de joie de vivre !

La seule chose dont je soit sûr, c’est que Lando et moi sommes différents, tripons différemment, et que le contact authentique est impossible (son geste est sans équivoque). Nous sommes juste différents.

De toutes façons, ce dialogue ne dure pas, je retourne dans la forêt pour retrouver Anacore. Et normalement les randonneurs cyclistes vont leur donner mon message d’amour quand Lando et Clémentine les croiserons. :)


La grosse perche lumineuse

Ça y est, je suis sur le chemin. Je suis dans la forêt, le long des rives du lac. Et je crois me perdre, tellement l’endroit est différent. Le lac, le château, éclairé par le soleil qui baisse lentement sur l’horizon. Tout est magique.

Magique, c’est le mot. Le lieu est magique, j’ai pris de la potion magique... Electric Universe a goût de joie de vivre dans mes oreilles, une vraie fontaine d’énergie. Et toute mon angoisse est partie. S’il faut que je me perde, très bien ! Je me perdrai donc. Anacore a dit que ça fait partie du truc de se perdre dans Brocéliande. Je m’égare, alors, je suis sur le bord de l’eau, je suis un chemin, je parcoure cette magnifique forêt pleine de couleurs. De là où je suis je profite d’un spectacle qui ressemble à ça :

pt86731.jpg


Le vent balaye le lac, je suis libre !

Oh, un arbre ! Allez, un câlin.

Ça y est, j’ai renoué avec la magie des psychés. La mort/renaissance, ça marche enfin ! Et dire que tout ce qu’il fallait c’était un peu de LSA et des champotes ! Maintenant, tout est confirmé, je redescends dans la réalité en appuyant toutes mes pensées sur la Source. Là d’où vient la joie, viennent mes pensées. Je suis capable. Je suis quelqu’un, je suis moi. J’ai compris la perche, j’ai compris l’inversion des commandes. Jésus l’a bien dit :

«Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera. » Luc 9:24

Voilà, j’ai accepté de perdre ma vie, de me laisser bouffer par l’angoisse, tout ça parce que j’ai la Foi. J’ai foi en la vie éternelle, putain, c’est ouf mais c’est excellent, c’est quelque chose qui fonctionne.
Et maintenant je suis absolument certain de distinguer le chemin. Et je pourrai accompagner les gens dessus. J’ai compris la logique du bad.

Je rejoins Anacore, qui est en train de lire près de l’arbre maître. Il est serein. Je me rapproche de lui (ah, il a plein de couleurs, les joues roses, ça fait plaisir à voir) et je lui dit : « Voilà. J’ai fait ma renaissance. » Il dit : « Très bien. »

Et puis, ce gars m’accepte, avec ce gars, je peut être moi-même ! Je suis vivant, bordel, j’ai plein d’énergie ! Alors je hurle à la forêt : « JE SUIS VIVAAAANT !! » de toutes mes forces. Ah, oui, l’énergie, wow, l’énergie. Je comprends pourquoi Lando m’a dit de la fermer, parce que je passe mon temps à parler, à m’extasier, à dire tout haut ma joie.

Allez, je vais me calmer, je vais sur le bord du lac, je me cale de la musique tranquille, et m’allonge n’importe comment sur le sol. Je m’en fous, je suis heureux. Je regarde mon corps pour regarder les dégats qu’y ont pu faire les insectes. J’ai une tique sur le poignet droit. Bien, c’est noté. Sinon, rien à signaler. J’ai un beau corps, dis donc ! Mes mains sont magnifiques, pleines de vie, remplies de couleurs. Je suis vraiment revenu au pays du LSD, en moins fort, mais définitivement psychédélique.

Bon, je me calme un peu, je retourne vers Anacore. Il m’aide à enlever la tique, et puis on se décide à voir ce qu’on fait, maintenant.

Toutes les pensées se déroulent sans problème. Voir quand on mange, où on va, combien de temps on y passe, tout ceci est d’une facilité désarmante avec Anacore. Je suis dans un enthousiasme incroyable. Ranger mes affaires, d’ordinaire j’angoisse rien que d’y penser, parce que ranger un sac de voyage en vrac c’est pas mon truc. Mais là, aucun problème, je m’attaque à chaque action comme à un défi personnel. « Boah, l’énergie, mec, l’énergie, un truc de malade ». Effectivement, tout l’effort que je mettais auparavant à angoisser est maintenant employé à meilleur escient : faire les choses. Et je les fais, et ça passe, et c’est génial.


Descente sans histoire

On repasse près des camions. Lando et Clémentine sont en conversation avec un couple de teufeurs. Il y a de la minimal qui passe dans leur camion. J’arrive, je dis bonjour, et leur musique me happe. Je commence à carresser la musique de la main, c’est un truc excellent, et je leurs dit : « Ah, vous êtes comme ça, vous ! » Pffff Lando a sûrement honte de moi. Mais il ne dit rien, en fait il ne m’accorde aucune attention, je crois que ce type ne m’aime pas, en fait. L’autre couple de teufeur, lui, sourit simplement en me demandant si ça va. « Ah oui, ça va, pas de soucis ! » Ha ha le gros smile, on est à Brocéliande et ça tripe, la force est avec moi !

Avec Anacore on se pose sur les bords du lac. On a faim, alors on mange. J’ai un peu mal au ventre, comme si je voulais uriner tout le temps. Je pense que c’est l’intoxication LSA champis qui a fait ça. Ça ne dure pas très longtemps.

On chauffe des canellonis sur le réchaud et on commence une partie d’échecs. Le réchaud bascule et on se retrouve avec de la sauce tomate sur le jeu d’échecs, c’est le gros bad pendant quinze secondes. Et puis on fait face. Je vais chercher des serviettes sur le marché.
Un gars descend d’une voiture pour me demander le chemin d’une crêperie. Je lui dit d’aller voir dans la rue principale avec un grand sourire. Le mec me fait un sourire entendu, et me fait :
« Elle est bonne ?
- La crêperie ? Aucune idée ! Mais j’ai goûté autre chose qui étais très bon !
- C’est quoi ?
- Ah, il faut pas le dire.
- Boah, allez...
- Oh, vous savez, Brocéliande, les korrigans, les druides... la potion magique... (clin d’œil) »
Bref je suis d’une humeur excellente.

Avec Anacore on mange, et là je deviens un peu chiant (je veux dire, un peu plus), je tiens absolument à m’enfoncer un peu plus loin dans la forêt pour la nuit, je veux faire du feu. Lui, il est crevé, il ne tient pas à devoir marcher de trop, et moi j’insiste, je suis sûrement très lourd. C’est que j’ai plein d’énergie, de l’énergie à revendre même.

Finalement on s’en va, on croise Lando et Clémentine, avec qui on fait des adieux sommaires. Lando me dit deux trois mots à propos du silence, mais quelque part j’ai bien compris qu’on ne se comprends pas, alors je ne vais pas y faire attention.

On se pose dans un bois près du lac, à la fois proche du village et déjà bien sauvage. Je laisse tomber l’idée de faire du feu, on est bien crevés en fait. Il est 22 heures. On passe un peu de temps à lire, on parle de temps à autre, on chille, quoi.

Je remarque quelque chose, à ce moment : le trip a fait du bien, à nous deux. Avant, j’avais pas mal d’appréhensions dans mon contact avec Anacore, ne serait-ce que des trucs tout cons, comme dire ce que je pense à propos de telle ou telle chose. Comment je me place par rapport à lui ? Quelle image a-t-il de moi ? Est-ce que je fais semblant de me prendre pour quelqu’un d’autre ? Et ainsi de suite.
Or là, rien de tel. Anacore m’a vu bader et sortir du bad, courir dans la forêt vers mes angoisses, et courir dans la forêt une fois sorti de l’angoisse. J’ai été MOI en face de lui, je ne pouvais pas tricher. Et lui, je l’ai vu comme il est, pendant le trip : le même. Je sais qui il est, il sait qui je suis. Nous pouvons donc être parfaitement honnêtes l’un avec l’autre.

Ainsi, chaque mot que nous échangeons, et qui pourrait paraître banal à des yeux extérieurs, a pour nous une signification plus profonde qu’en temps normal. Nous sommes dans l’afterglow, l’état de grâce post-trip, où la clarté est de mise.

Nuit sans histoires. Anacore s’est réveillé pendant la nuit, mais je n’en sais pas plus.


Les adieux à Brocéliande

Le réveil sonne à 7:30. « Hey, Anacore, lève la tête, regarde en face de toi ! » Encore endormi, le gars lève la tête, et boah, on est maintenant deux à s’en prendre plein la gueule.
Le SOLEIL, les mecs ! Le soleil qui se lève en même temps que nous, et qui rentre dans le bois, en illuminant le matin de ses chauds rayons. Le SOLEIL, la source, ha shemesh !

Je cours jusqu’au bord du lac, où je hurle : « BON MATIN, BROCÉLIANDE !! »

Boah, l’énergie, les mecs, l’énergie!

Anacore, après avoir satisfait un besoin naturel, me fait une remarque : « J’ai trouvé quelque chose à dire à ceux qui disent : « Vous imaginez si tout le monde faisait pareil ? » Et bien, si tout le monde faisait pareil, il n’y aurais plus de problème, car le comportement ne serait plus marginal. » Anacore est lui aussi dans l’afterglow, à construire ses pensées sur la solide base du trip. Ce type est génial, et en plus je peux lui dire que je l’aime comme ça. Tout est parfait.

On se fait un petit dèj pain+spéculos, un combo qui se défend bien, même si ça manque un peu de café. Allez, on remballe tout (« l’énergie, boah, l’énergie ») et on se met en route. Au revoir Brocéliande, on reviendra, oooohhhh oui.


Voyage retour

Hop, on grimpe dans le bus, et c’est parti pour un voyage un peu éprouvant. Arrivés à Rennes, on se rends compte qu’il va falloir attendre plus de quatre heures avant notre train pour la Normandie... Un peu dur. On se pose en mode campeurs, avec le réchaud et les raviolis.

On fait la rencontre d’un libre-penseur qui nous vends son bouquin imprimé avec les moyens du bord, et qui démonte les illusions dans lesquelles nous bercent la société. Bonnes réfléxions sur le changement. Je me rends compte que ceux qui s’intéressent à la fin du monde, aux prophéties maya, et tutti quanti, et bien, c’est comme s’ils attendaient la grosse mort/renaissance collective, reflet de la mort/renaissance individuelle. C’est ce que je vois dans les yeux de ce gars révolté et plein de bonne volonté. C’est bien, je peux lui faire un câlin au moment de l’encourager et de lui dire au revoir.

Ensuite, j’insiste auprès d’Anacore pour aller sur les quais. Sur les quais, je me met ma goa sur les oreilles et je fais mon acid dance en marchant lentement, en saluant les trains qui passent, etc. Je suis libre, bordel, je suis LIBRE !

Et voilà le train, et on y va. Le voyage est un peu éprouvant. Une fois arrivés, je fais mes adieux à Anacore, avec tout plein de mercis pour ce qu’on a vécu. Merci pour Brocéliande, Anacore. Merci pour la forêt. Merci pour être qui tu es. Ensemble nous avons retrouvé notre propre nature, et nous avons pu la partager.

En marchant pour rentrer, je me fais un petit bad en repensant à Lando et en me reprochant d’avoir mal géré le trip auprès de lui. Heureusement, une pensée vient, très claire, une décision : ne pas droper avec des gens qu’on ne sent pas.

Je croise mes copains mormons, avec qui j’ai déjà eu des grosses conversation sur Dieu et la foi. Avec un sourire radieux, je leurs raconte mon pélerinage à Brocéliande, mon trip aux champis et ma mort/renaissance. Muhahahaha je les ai sûrement choqués. Et puis plein de messages d’amour (parce qu’entre croyants on se comprends), et salut les gars.

Une dernière session goa en passant sur la fac, retour à la maison, et hop dodo.




Digestion du trip



Je ne veux pas triper avec des gens que je ne sens pas

Vachement important. Je veux triper avec des gens en qui j’ai confiance, avec lesquels je peux partager ce que je pense et ce que je ressens. Si j’ai pas pu mettre les choses au point avant, ne pas compter sur le trip pour arranger cela.
De même, et Quetzal l’a confirmé : triepr avec un couple ne semble pas idéal, il y a trop de tensions sous-jacentes qui risquent de partir dans des directions indésirables.


L’inversion des commandes, je gère

Ça se confirme et ça se résume comme ça : mourir plus pour vivre plus. C’est le grand paradoxe de l’existence qui s’applique merveilleusement si on l’applique, et qui nous poursuit diaboliquement si on le fuit.
Là, c’est devenu certain : je suis capable de gérer l’inversion des commandes, en m’isolant pour foncer vers l’angoisse plutôt qu’essayer de la refouler. Le reste, c’est balisé : les matrices périnatales, la mort/renaissance, et ainsi de suite.


Mon symptôme c’est l’angoisse

Ça aussi c’est clair : j’ai tendance à angoisser facilement si je tripe avec des gens en qui je n’ai pas confiance. C’est pas grave d’être angoissé, j’ai d’autres qualités. En fait, ça me rassure profondément de mettre un mot sur le symptôme dont je souffre (quand je souffre... j’angoisse pas tout le temps non plus).


Et l’enfant intérieur ?

Il semble que sous psychés je devienne mon enfant, sensible à tout. Une chose certaine, l’enfant est le produit brut de la mort/renaissance. L’adulte est là pour meubler le retour sur terre, et si il le fait bien, l’enfant reste présent. Sinon, l’adulte prends le pas et l’enfant redisparaît sous la couche de névrose habituelle. Heureusement, le trip, en dévoilant l’enfant, permet d’avoir une bonne image de ses besoins et d’agir en conséquence, ce qui fait que l’enfant est davantage présent, et la joie avec : c’est l’afterglow.


Quid des substances ?

Et bien, les psychés ça marche mieux que le DXM.

Cette combinaison de psychédéliques à dose modérée s’est avérée très pertinente sur le plan des effets : ressources cognitives centrées sur l’instant présent, dilatation des affects, diminution du jugement raisonné, pouvoir de décision (relativement) préservé, quelques visuels, perceptions intensifiées... rien à voir avec les effets dissociatifs du DXM. Voilà des choses qui collent beaucoup mieux aux théories psychonautiques de mon copain Stan Grof.
Impossible pour moi de distinguer les effets des champignons de ceux du LSA. Je n’avais jusqu’alors aucune expérience de l’un comme de l’autre. Quetzal m’a affirmé que les champignons sont moins francs que le LSA, qui est dans une dualité chaotique/clarté plus marquée. Lefeusombre m’a expliqué que les visuels sont sûrement issus des champignons, car le LSA n’en délivre pas.

En fait, tout ceci n’a fait que me rapprocher du psychédélique de référence : le LSD. Ce sont les sensations du LSD que j’ai retrouvées en regardant mes mains pleines de vie, en écoutant la musique devenue cosmique, etc. Je sais que le LSD creuse dans la même direction, et plus profond. Ceci dit, les doses présentes dans la potion magique restent modestes.


Et le carnet de trip dans tout ça ?

Je m’en suis à peine servi ! J’ai compris ce qu’on m’a dit : « Lâche ce carnet et vis ton trip ! ». Ah, mais c’était impossible avec le DXM, ça décollait pas. Mais alors que je réussissais à suivre le voyage intérieur pleinement, je savais pertinament que je n’avais pas besoin du cahier pour me souvenir de ce que je vivais. Au moment où je suis revenu vers Anacore pour lui dire : « J’ai fait ma renaissance », il m’a dit de le noter sur le cahier, mais je savais que mes souvenirs se marqueraient très précisément dans ma mémoire.
Le cahier est certainement très utile pour noter ce qui se passe au niveau social. On garde des citations de manière plus fraîche. Il m’aurait peut-être été utile pour préparer ma conversation avec Lando, ou pour calmer le bad, mais il n’en a pas été ainsi.
J’aurai un carnet dans mes prochains trips, parce que des fois on en a vraiment besoin, et parce qu’on ne sait jamais à l’avance ce qu’il va se passer.


Pour finir

Il n’y a pas de grande conclusion à ce trip, pas de grosse réponse éclairante. Je savais déjà où j’étais sur mon chemin, et c’est confirmé, j’ai obtenu une bonne image de moi. Rien de plus.

Pas de progrès facile, pas de raccourci spirituel ! Par contre, j’ai vu la lumière briller, et ça fait du bien, ça donne de l’espoir.
 

superflu

Holofractale de l'hypervérité
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Pas top le coup du "fais le silence". Je suis pas très fan de ce Lando, il a perturbé ma lecture avec ses mauvaises ondes.
 

Mr.G

Holofractale de l'hypervérité
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Merci du partage.

Mais tu as un oublié une notion très importante jeune padawan.

Le questionnement et le pourquoi.

Pourquoi dois-je faire le silence Lando?
Et le voilà qui ce mettrait à parler et la discutions enclenchait car finalement, toi aussi tu es buté dans ton idée du trip. Tu n'as pas chercher à comprendre. Où alors c'est mal exprimé dans ton récit.

Ensuite, moi tripé avec des inconnus, ça me dérange pas trop; genre je bad, je le dis, je m'en vais, je reviens. Mais je n'essayerais pas de me faire aider par une personne tripé, j'ai aidé Azrael durant un bad aux champi alors que j'étais sous stupéfiant également et les choses qu'on échanger pouvait me faire badder aussi, comme c'est lui qui badder et qui parler. Notre discutions amener les réponses que je n'avais pas à formulez. Mais j'avais beaucoup plus froid et je me sentais fébrile durant cette discutions avec Poulpy.

D'ailleurs, c'est un truc que j'ai compris avec les psyché, la monté m'angoisse, j'ai du mal, je reste dans mon coin. Et après t'inquiètes qu'il y a de la lumière ! Mais moi j'appel pas ça une mort / renaissance. Je trouve que c'est radicalement trop violent comme terme.
Et aussi, là c'est très personnel, hein. Mais lâche la Bible mec, c'est une putain de secte ! Et la citation que t'as callé, elle me fait flipper !
 

Ubik012

Holofractale de l'hypervérité
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Perso quand je l'ai lu ce "fais le silence", j'y ai vu une grande "sagesse", ou une grande leçon. Je ne saurais pas expliquer forcément. j'sais pas trop comment développer, j'n'en ai pas forcément trop envie non plus mais je pense que tu devrais apprendre à triper pour triper stylo. Pas tout considérer comme une approche de ton toi intérieur, tes angoisses.. Ca viendra tout seul s'il le faut et se résoudra de par soi-même, mais j'ai comme l'impression que tu ramènes presque obligatoirement ça quand tu tripes, et forcément il va y avoir un besoin d'expression qui ne sera pas obligatoirement compris par l'autre. Comme au final cette approche du bad/de la mort renaissance, qui quand il arrive :"oh c'est un bad, je fais ça et ça et hop". Oui, mais non, pas forcément. Certes ça marche, mais c'est aussi une sacrée échappatoire. Enfin je le vois comme ça, personnellement. Se dire "oui je suis dans telle matrice, après il va m'arriver ça puis ça ira mieux", je trouve ça "facile". Sans que ça le soit hein, j'espère que tu me comprends dans ce que je veux dire et exprime mal.
Sinon très chouette trip à lire, bien calé niveau endroit et tout, vraiment cool ! Par contre jamais testé le lsa avant je me trompe ? commencer un nouveau psyché en combo.. m'enfin ! :smile: tu décris bien comment ça s'est passé en plus, donc bon, ça peut s'comprendre, mais.. héhé!
 

lefeusombre

Elfe Mécanique
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Héhé, stylo de retour au pays des psyché. Content de te voir gérer ton trip (au moins t'était pas dissocié et tu pouvais marcher).

Pour ce qui est du combo, Il est possible que le lsa ait apporté un peu de clarté dans le bordel psycibinesque. Mais vu la faible dose j'en doute, deux graines c'est peu, j'en ais jamais pris aussi peu. Il est possible que son action ait été subtile.
Je pense que quetzal pourrait nous en dire plus sur ce combo.
Et effectivement un combo sans jamais avoir essayer les deux, pov taré:). Mais c'est pas comme si t'avait pris les 8 graines plus une double dose de champi...
 
S

Styloplume

Invité
@Stonix: mmh, creuser le sujet "fais le silence", c'était vraiment la peine, déjà que le gars était parti du triping spot, plus pointer son bâton vers moi, j'ai compris qu'il voulait pas débattre. Et t'as bien capté, moi aussi j'étais grave buté (et je le suis toujours à propos de certaines choses). La grosse colision d'égos en fait ce trip.

Le terme mort/renaissance c'est clairement exagéré, c'est sûr... mais le mécanisme est le même. Sur le coup, Anacore s'était servi du terme renaissance, on était vraiment à fond dedans, ça faisait beaucoup de sens (dans des dialogues de tripés on a pas peur des mots :twisted: ).
Quand à la Bible et à la citation, ben, désolé qu'elle t'ai fait peur... en ce qui me concerne je suis parfaitement sûr de faire la part des choses, je suis pas dans une secte, je choisis mes citations et ce en quoi je crois. Quantité de trucs écrits dans la bible que je ne suivrai jamais, du genre "Ceux qui commettrons l'adultère seront conduits en dehors des murs de la ville pour y être lapidés". Faut faire la part des choses quoi.

@Ubik: De toutes évidences, Lando a voulu partager sa sagesse avec ce "fais le silence". Je pense que notre conversation l'a chamboulé (et j'en suis désolé, j'ai pas géré :/ ) et qu'il y a repensé ensuite. Du coup, son "fais le silence" est le condensé de ce qu'il voulait me transmettre, parce qu'il a vu que j'en chiais. Problème: il l'a fait avec un geste qui montrait clairement de la distance entre lui et moi, et il était sorti du trip, et moi j'avais déjà résolu mon truc à ma manière, donc le contact pouvait vraiment pas passer... :-(

C'est quoi, triper pour triper? Je voudrais bien que tu me dises ce que tu entends par là... Pour une fois j'avais même pas prévu de me confronter à quoi que ce soit. Rien de tel. J'avais rien en tête: ni trip thérapeutique, ni mort/renaissance, ni rien. Je voulais triper pour triper, j'ai bien l'impression. Et toutes ces histoires d'angoisse sont remontées d'elles-même, je crois bien qu'elles font partie de moi.

En fait je suis pas du tout d'accord avec la manière que tu as compris le plan de secours "rentrer dans le bad" comme une solution "de facilité". À un moment donné j'avais vraiment plus le choix. Et je pensais pas le faire pour que ça aille mieux après, en me disant "bon, je fais un plan de secours et après ça ira mieux" D'accord, il y avait une certaine euphorie "j'ai de l'espoir, je peux faire un plan de secours". Mais plus tard, au moment de m'isoler pour de bon, j'ai perdu presque tout espoir, je voyais tout en noir... tout sauf facile. Bon, y'a pire, mais ce que je veux dire (bon, le TR l'exprime peut-être pas bien) c'est que j'en ai chié pour de vrai.

Donc, non, je comprends pas bien ce que tu veux dire. Ce que je voudrais bien c'est que tu m'exposes la manière que toi tu aurais de triper, dans les mêmes conditions. Qu'entends-tu par "triper pour triper"?

@Lefeu: Boah, un combo à deux demi-doses (moitié LSA, moitié champis), c'était largement gérable j'ai trouvé. Bon, oui j'ai flippé, mais ça c'était surtout le set&setting, pas la substance.

Ah, oui, je suis de retour au pays des psychés!!!!!
 

Mr.G

Holofractale de l'hypervérité
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Mais je suis totalement en désaccord pour cette histoire de bâton, il t'as fait chevalier du trip, t'as pas compris !

Car il faut arriver à faire le silence dans sa tête quand on trip, condenser son esprit, être le maitre zen qui médite sur un cailloux dans un torrent, ne pas entendre les flots envahissant.

Franchement, le mec, son expérience elle transpirait de partout mais tu ne l'as pas prise car tu es bûté, lui aussi est bûté mais comme je t'ai dit je comprend parfaitement que quelqu'un qui trip ne veuille pas s'occuper de quelqu'un qui bad-trip.

Et quand Ubik dit Tripé pour Tripé c'est que toi, dès le début quand la monté t'angoisse, tu rentres dans la boucle, tout de suite. Tu te poses des questions qui n'ont pas lieux d'être, tu ressens de la distance mais c'est normal en début de monté.
Tu te laisses aspirer, alors c'est bien de ce laisser aspirer, ok. Mais tu es maître de ta tête.

Maître du silence qui y règne, la plasticine mental mec !
Alors que tu l'aurais fermer ou juste pour dire des truc sympathique. Car après tout, tu tripé en société là, t'étais dans un groupe. Pourquoi tout ramener à tes angoisse alors que Clémentine, direct t'as dit : Oui, non, je garde pour moi.

C'est ultra pas évident de partagez sur ses choses là, t'étais pas sur psycho. Les gens ils vivaient un truc en même temps que toi mais comme tu l'as dit, tu avais tellement d'égoisme en toi que tu voulais qu'on t'écoutes, qu'on s'occupe de toi, qu'on te prenne par la main quoi.

Alors que dès ma première expérience, je l'ai compris que tripé ensemble, ça amène beaucoup d'incompréhension même quand on est avec des personnes qu'on connais bien, voir très bien.

Alors soit moins borné car si j'étais tripé et que tu venais me les brisé alors que je phase pour me parler de tes problème conflictuelle avec Jesus la grande arnaque, bah je serai moi du genre à te dire d'allez voir ailleurs et sans condescendance surtout si je suis en monté...

Alors pose toi des questions, digère le trip, assure toi que ton jugement est le bon.
Car je suis sûr et certain que tu as tord ;)
 
S

Styloplume

Invité
Ta réaction est précieuse. Je vois le vrai dedans, en même temps que je vois les vexations et appréhensions qui font partie de toi.

On peut dire que je suis buté, que je suis borné, que j'ai tort, à la lecture de mon expérience.
On peut aussi dire que je suis jeune homme plein d'espoir, de courage, de bonne volonté.
On peut dire les deux, on peut voir les deux. Tout se mêle inextricablement, c'est la nature de chacun. Et les deux sont vrais.

De même, je perçois une certaine contrariété dans tes posts, et je concois qu'elle vient de la friction de nos personnalités. Exactement en même temps, je perçoit ton désir de vérité et la lumière qui fait jour dans ce que tu me proposes comme vision du trip. J'entends dans tes mots la vérité toute brute qui me montre quels points de ma personnalité sont encore en construction. C'est pas facile, mais j'assume.

Et je l'accepte. J'accepte ton avis différent, et ta façon de triper différement. Et je peux te promettre de la respecter et de ne pas venir te déranger avec la mienne quand nous serons au Hadra.
 

legrandoudini

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La lecture de ton trip stylo m'a mis mal à l'aise. Je n'ai aucun problème avec lando à vrai dire mais j'en suis désolé plutôt avec toi. Je me trompe peut-être mais en tous cas c'est que je ressens: tu es centré sur toi pendant tous le trip, ce que je peux comprendre mais je sais pas comment te dire. J'ai l'impression que t'essaye de faire le travail post-trip pendant le trip. A chaque fois que j'ai trippé avec des amis, on a toujours été dans des espaces temps completement différents avec quelques rares jonctions puis après viens le temps de la discussion réelle sur nos expérience. Les autres ont essayé de t'aider à leurs façons mais ils avaient aussi a gerer leurs délires. Par exemple le truc du baton à aucun moment tu te dis que le gars est en train de trippé dans son propre modèle associatf et que cela avait du sens pour lui. Bref j'ai conscience que je suis dur et peut être même agressif dans ce que je dis là et c'est certainement une réaction à un malaise ressenti pendant la lecture. En gros tu m'aurais grave saoulé. voilà c'est dit. Milles excuses ne le prend pas pour toi c'est un ressenti.
PS: le malaise pour moi n'a commencé qu'a partir du moment ou t'a pris les prods
 

Mr.G

Holofractale de l'hypervérité
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C'est sans rancune gros.
Mais, Lando aurait pu tellement t'apprendre, tellement.

Et puis, comme je l'ai dit, il ne faut pas me parler en début de monté, c'est tout. Après on peux parler de la sainte trinité si tu veux (Que tu n'as pas relevé dans son geste du triangle et dans ses trois : fait le silence. Étonnant pour un baptisé !)
Car en monté de substance psychédélique, je m'assume seul. J'ai plus besoin et en ai-je déjà eu le besoin de communiquer sur mon état psychologique qui déraille. Je sais que ça va passer, c'est normal, c'est du prod.

C'est ça tripé pour tripé. Accepter, lui dire gentillement à ton bad que c'est pas le moment, que tu as conscience de ce qu'il veux te dire, ne pas refuser mais être maître de sa tête, faire le silence. C'est tellement, tellement, tellement important que je ne comprend pas que tu n'ais pas compris ça et que tu te sois borné. C'est de la logique pur.

Et après il y a la lumière, et c'est sûr que passez du down to high, le choc lumineux est bien violent, comme ouvrir ses volet en pleine été face aux Sud.
Mais t'en fait pas que la luminosité est la même, que tu sois monté avec le soleil levant ou que tu te prend le soleil en pleine gueule, c'est juste éblouissant, pendant 2minutes.
 

Ubik012

Holofractale de l'hypervérité
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Tu résumes très bien ce que j'voulais dire Stonix, grandoudini aussi!
TOUT peut être sujet à un bad mais ce n'est pas une raison pour associer ces éléments à ce bad et partir dans la boucle. Même si jcomprends que ce soit aussi pas évident, et peut être une part de toi. Mais au delà de ce rideau d'acier dont parle Stonix, ne pas "déranger" les autres, c'est aussi, je pense, une manière d'amener les choses. Le bad peut se profiler, mais pourquoi directement y penser, tenter de le contrer, s'exprimer etc.. (bon tout ça est assez grossier, c'est l'idée). Pourquoi ne pas voir là dedans la malice psychédélique, cette frontière fragile entre la clairvoyance et la folie, qui, si elle se doit d'être nourrie de reflexions, est surtout sujette aux rires, aux sous entendus, aux regards, à la télépathie, la connerie du délire.. Qui permet de "jouer" avec le bad, de parler de beaucoup de choses sans les nommer... j'sais pas, j'suis ptetre dans mon truc aussi.
Enfin, pour l'histoire du baton, je n'ai certes pas vu le geste mais effectivement moi aussi je voyais ça un peu dans l'image chevalier/sorcier uhu.

Mais j'comprends l'envie de communiquer aussi. Faut voir la place de chaque chose sans trop déborder et ce n'est pas toujours évident...
 

Zeshar

Elfe Mécanique
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De Ubik à Stonix en passant par legrandoudini (le retour d'une momie :p), ils résument parfaitement ce que je ressens quand je lis tes TR qui sont certes bien écrit et structurés, mais tellement... (pas trouvé le mot) pour moi. Alors oui tu fais des TR de 30 pages dans lesquels tu analyses tout mais tu passes à côté de l'essentiel j'ai l'impression, tu trip via le prisme de tes grilles de lectures tel que Grof ou autre thérapeute, mais je ne vois jamais cette état de grâce du moment présent si particulier des psychédéliques ou rien n'existe ni l'après, ni l'avant, juste être présent ici à ce moment et vivre pleinement l'expérience qui s'offre à toi, sans penser que si tel événement arrive je vais faire ça.

Le questionnement lors d'une prise de psychédélique c'est normal, mais de là à analyser tout via les matrices périnatales et autre concept pendant le trip c'est pas un peu passer à côté de l'expérience ? Comme le dit legrandoudini j'ai l'impression que tu fais du travail post-trip pendant que tu trip.

L'illustration parfaite pour moi c'est ton TR en Teuf ou tu n'as pas réussi à te lâcher devant le son. Pourquoi ? Car il faut simplement rien faire, juste vivre le moment présent, pour moi c'est un des côté les plus grandioses des psychédéliques cet état ou plus rien n'existe à part maintenant. D'ailleurs Lando (qui m'a pas paru terrifiant ou antipathique au contraire même) à parfaitement résumé avec son fait silence, je pense que si tu n'aurais pas été si borné, tu aurais vu et compris. Mais ce n'est que partie remise, le Hadra pourrait être un terrain propice à ce genre d'expérience, si cela t'intéresse bien entendu.

J'espère ne pas être trop brutal j'essaie juste d'exposer mon ressenti face à tes expériences, qui certes m'ont apporté des choses (surtout dans la nomination de tel ressenti ou autre) mais qui souvent me laisse dans un état d'incompréhension sur la manière dont tu vis et tu orientes tes prises ou un malaise comme dit le grandoudini.
 

Psilosophia

Holofractale de l'hypervérité
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Encore un trip hallucinant, Stylo hein. Et j'avoue que j'ai eu plus du mal à te suivre sur celui là; beaucoup de questionnements hâtifs, des actes ou des paroles interprétées avec une grande naïveté... Ton enfant intérieur fut trop envahissant à mon sens dans cette expérience. L'enfant intérieur, c'est la dimension pure de la psyché; de sa perception, tu dois pouvoir l'appréhender avec ton prisme de l'âge adulte.. J'aimerai pouvoir en parler avec toi en MP, des que j'aurai atteint 201 posts.. Enfin si tu l'acceptes bien sûr.
 

Quetzal

Holofractale de l'hypervérité
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Le combo : le seul risque était de ne pas connaitre la dose de champi que te donne un inconnu; pour diverses raison, j'ai initié un ami au LSA a travers ce meme combo (1g de psylo + 2,5 graines de LSA), c'était très reflechit et ca s'est avéré etre très interessant (le combo est peu documenté, mais en cherchant bien, on trouve suffisament d'info que pour pouvoir l'apprehender correctement). Il aurait été sans doute plus efficace de prendre les champignons 1h après le LSA (je pas détaille les raisons, j'ai la flemme, et c'est un peu un feeling que j'ai)

J'ai parlé avec Stylo oralement, donc j'ai quelques autres pistes pour interpreter ce TR

Nottament le baton : c'était clairement un acte de rupture, pas d'accompagnement, je l'ai senti comme très violent alors que Stylo avait juste décrit les faits, pas encore son ressenti.
Mais ceci-dit, je le vois juste comme un déphasage : la vie est faite de phases, les voyages psychés de sous phases, et la, vous n'étiez pas sur la meme. D'ou l'importance de créer une preparation commune, un set commun, pour éviter de se retrouver dans des impossibilités de communiquer quand on a envie; et de devoir faire tout tout seul.
Outre celà, le baton pointé vers le visage, ordonnant le silence, alors que Stylo arrive enthousiaste, dans le feu de la vie et du moment... me faites pas ca au Hadra les gars!
(ca m'amène a des reflexions...Il faudrait qu'on se suggère, qu'on s'effleure plus qu'on se confronte, que les questions ne deviennent que des catalyseurs pour atteindre ce que l'autre est pret a partager, et que chacun réponde librement, a coté de la plaque si c'est la réponse qui lui parait pertinente; c'est ce rapport décontracté ou on laisse l'espace aux surprises de l'autre plutot qu'à une construction "dirigée" et "finaliste" du rapport a l'autre... oups je m'égare)


la suite plus tard, je dois filer ;)

Je dois encore parler du point neutre / vecteur nul amené par ta noyade dans l'angoisse
De la musique spacieuse qui est l'entrée dans une autre phase
et jpense que j'ai des questions a formuler
SOON ^^
 

Mr.G

Holofractale de l'hypervérité
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J'adore avoir raison, même si je ne l'ai pas formulez, j'étais sûr et certain que tu allais venir défendre Stylo, Quetzal. Ni voit aucune offense.

Je suis venu spontanément pour répondre plus gentiment à l'auteur. Aussi, aimant toujours tes réflexions, j'aimerai te répondre mais dans un second temps.

Hey Stylo, mes derniers post était assez agressif, je m'en excuse.
Il est normal que pendant ton trip tu es perçus les choses différemment, pas forcément directement avec empathie positive et que l'image de Lando se soit encré comme un adversaire.

Aussi, ça m'a fait sourire.

Tu pensais, qu'il pensait que t'étais un mystique ou quoi, que tu étais bizarre. Mais attends, c'est un teufeur. Ni voyez aucune offense, mais des fois. Enfin il y a des cas. Des personnes qui pètes un plomb, de diverse manière : agressivité, bad-trip profond, s'endormir sous kétamine devant le son.
Il a de l'expérience dans le monde de la drogue, je pense quand même un minimum. Si il va taper champi à Brocéliande, voyant le bonhomme comment tu le décris.

C'est un guerrier Celte qui vient en pèlerinage dans la forêt magique.
Toutes les légendes Celtiques, les druides, la potion magique.
Ca ne te dit rien?

Ainsi je pense que dans cette culture, on ne se faisait pas des câlins en se tenant par la main.
Je pense plutôt que c'était devient un Homme, fait le silence.

Aussi, je veux bien admettre que le geste pouvait être agressif, tu lui à niquer son set aussi, d'une certaine façon.
De la perche druidique, il est lui aussi passez à une perche plus récréative avec des gens qu'il ne connait pas.
Lui aussi est en plein combo.

Il faut le respecter aussi, comment je respecte que tu n'es pas compris, parfois l'évident n'est pas palpable.
Je m'excuse donc mais juste de mon ton et de la manière que j'ai apporter mes réponses.

J'espères que celles-ci te conviendrons plus.

Maintenant aux Baroudeur.

Je suis promptement d'accord avec toi sur le déphasage, comme je vient de l'écrire plus haut en détail.
Je penses donc que le déphasage lui à fait mal interpréter son geste.
Aussi tu peux arriver vers moi en courant, je ne fais pas le silence ;)

C'est juste que je veux rester honnête sur le ressentis des actes. C'est notre travail de critique de lui faire comprendre que peut-être il à eu tord car en vérité.

Il était quand même bien raide et j'ai fait bien pire comme incompréhension.

Aussi pour l’effleurement, ça dépend des âge et des mentalités.
Le feeling.

Quand je suis en société durant un festival. Je m'en vais, je me promène, je divague. Je ne reste même pas forcément longtemps avec mon groupe car les festival sont un lieux d'échange, de rencontre.
Bien entendu je vais aussi vous rencontré.

Et le psychédélisme pour moi c'est s'accepter soi et accepter les autres telles qu'ils sont.

Je veux voir Stylo et lui dire : " Alors ce DXM? "

Qu'il m'explique alors de vive voix, peut-être, ce que j'ai déjà lu.

Et bien sûr que si on pouvait attendre un peux avant de ce percher la gueule, histoire de faire connaissance plus ou moins sobre, de déjà rigoler ensemble sans rien dans le nez.
Ca serait déjà pas mal.

Je vais m'arrêter là car je dois manger et que je commence un peux à divaguer ( Je suis bien foncedé ) Je dois reprendre la réponse un peux trop souvent.
 

Psilosophia

Holofractale de l'hypervérité
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En parlant de DXM, que les amateurs de perches sirupeuses, mentholées ou goût agrume, faites vos réserves avant que la restriction n'aie atteint toutes les pharmacies!
 

ChatonMort

Holofractale de l'hypervérité
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Styloplume a dit:
Et maintenant je suis absolument certain de distinguer le chemin. Et je pourrai accompagner les gens dessus. J’ai compris la logique du bad.

Fais pas non plus l'erreur d'oublier que chaque trip est unique et que chacun bade différemment :yawinkle:


Sinon, bon je vais pas commenter chaque truc mais ça reste très intéressant, puis c'est toujours agréable un peu de joie de vivre (champignonnnns :wasted:), c'est juste con que tu te tapes autant d'angoisse avant d'arriver au "vrai" trip. Là même sans tomber dans tes analyses psychologiques omniprésentes on voit clairement c'que ça fait de tripper avec des inconnus quand t'es pas tout-à-fait à l'aise socialement ; forcément ça te bloque et ça t'éloigne du trip.

Mmbref j'vais pas rentrer dans le débat, mais même si j'me verrais vraiment pas tripper comme toi j'aime bien ton TR :)
 

MrBathory

Glandeuse pinéale
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Et maintenant je suis absolument certain de distinguer le chemin. Et je pourrai accompagner les gens dessus. J’ai compris la logique du bad.

JE ne vois pas comment tu peux dire ça alors que tu peines déjà à t'ouvrir à l'autre. Tu sembles être angoissé à chaque trip, comment peux-tu envisager alors d'apporter la lumière ? L'équilibre est plus important, rien n'est blanc rien n'est noir, libère toi de tes certitudes et tu te libéreras de toi même, de cette présence qui semble prendre beaucoup de place. Je trouve ça triste de te voir chercher en toi ce que l'autre pourrait aisément t'apporter, j'ai moi aussi eu tendance à l'introspection excessive mais j'ai vite compris que l'Autre peut au moins autant t'apprendre que des années de trip solo. Ouvre toi sur les autres et tu en apprendras plus sur toi même. Tu ne peux rester bloqué sur toi et après te mettre en position de gourou. S'ouvrir aux autres c'est s'ouvrir à soi. Je pense que tu t'es suffisament analysé maintenant pour pouvoir comprendre que ta problématique, tes angoisses, appelle ça comme tu veux sont au moins autant liées à ta relation aux autres qu'à ton dialogue avec ton enfant intérieur et sa conaissance. Je ne sais pas trop si je me suis bien exprimé, mais si tu dois prendre en compte une chose de ce post ce serait cette idée : In medio stat virtus. C'est ce que cet homme à voulu te faire comprendre en te demandant de faire silence pour accepter l'autre, sa présence dans Ton trip.
 

Quetzal

Holofractale de l'hypervérité
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Je continue avec ce qui me vient :
En fait, le set est mauvais, non pas parce qu'il fait ca avec un inconnu, mais parce que le faire avec un inconnu n'est pas cohérent avec le set interieur de Stylo
A partir de la, ce n'est ni la faute de l'un et de l'autre si ca ne se passe pas si bien; les non-dits ont sans doute été mal interprété; as tu parler du set avec eux avant, stylo ? Car tu as une approche atypique, car tu es atypique.
Mais je pense que tu as appris, maintenant, non ? soigner le groupes et sa dynamique, savoir dire non aux mauvais plans ;)

C'est un guerrier Celte qui vient en pèlerinage dans la forêt magique.
Toutes les légendes Celtiques, les druides, la potion magique.
Ca ne te dit rien?

Ainsi je pense que dans cette culture, on ne se faisait pas des câlins en se tenant par la main.
Je pense plutôt que c'était devient un Homme, fait le silence.

Si tel était l'approche de Lando, alors il est aussi coupable de ne pas l'avoir présenter avant, d'avoir mis les choses au clair.

Pour répondre a Stonix, a quel moment je "défend" stylo? Je n'ai pas encore parler de son approche, juste brièvement commenter ce qu'évoque le geste du baton, dont on ne peut que spéculer sur le sens (et chacun y va de sa petite vérité)

On peut encore signaler :

Une possible incohérence : tu vis mal le refu de Lando de discuter a un moment critique, mais remballe anacore quand lui te le demande. Mais tout dépend de l'importance de la requête et de son contexte, tu "savais" peut etre que anacore ne faisait que proposer, quand toi tu avais un réel besoin de communication vis a vis de Lando; A toi de voir ;)

Le point Neutre (interpretation personelle) :
On retrouve un schema de developpement et de transition d'une phase a l'autre. Il y a une montée de confusion que tu vis comme des angoisses, sans doute justement car tu ne peux les exprimer, qu'elle t'emmène dans un chaos. C'est une phase que je retrouve souvent dans la première partie d'un voyage, et que je vois comme une transition vers un point "mort" (de la boite de vitesse); c'est la saturation du système cognitif qui fini par devenir isotrope (identique dans toute direction), car s'approchant d'un chaos primaire. Le vecteur tend vers zero, c'est le vecteur nul qui fini par perdre sa direction. C'est un point de passage qui court-circuite les enjeux que tu te donnes, le controle de ton chemin; la logique, le raisonnement, l'outil lui meme disparait. Retour a l'immanence, au chaos créateur initial, remise a plat pour pouvoir redémarer. C'est un laché prise par overburn, car l'esprit ne peut décider de s'auto-effacer;

(c'est mon interpretation métaphorique/mathématique de la mort/renaissance ;) )


remarquez que je ne défend ni ne juge l'approche personelle de Stylo; je lui fait maintenant confiance pour savoir ce qui lui convient, et c'est dans cette liberté qu'il trouvera, j'espère, son chemin. Il a ses démons qu'il doit apprivoiser, et c'est très bien comme ca.

Quant à son rapport aux autres, je suis bien obligé de suivre l'avi général : faudra éviter de jouer aux gourous ^^ et que les choses soient claires vis a vis des trippés qui t'accompagne - les gens sobre je me fais moins de soucis. Il y aurait la un sujet important a traiter, mais comme je suis moi meme en plein dans cette problèmatique, je ne peux pas encore m'exprimer la dessus
 
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