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Quelque chose de possible avec les empathogènes pour les troubles affectant l'empathie ?

Nymphis

Glandeuse pinéale
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19 Août 2021
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J'hésitais à mettre ça dans le topic psychologie ou de MDMA, mais en lisant une présentation d'il y a 2 ans d'une personne sur le forum qui évoquait le sujet et vu que j'élargis la question aux empathogènes en général je poste ça ici. Désolé si un modo doit déplacer parce que j'ai mis au mauvais endroit.

Bref : je lisais un fil de discussion sur Reddit qui se demandait si la MDMA pouvait faire ressentir de l'empathie à des sociopathes. Y'avait quelques témoignages et la question me semble fort intéressante, donc j'ai envie de creuser sur le sujet.

Du coup je vous demande : vous avez des témoignages au sujet des effets d'empathogènes sur des gens ayant un trouble affectant l'empathie ? Y'a eu des études à ce sujet ? La question mérite vraiment de se poser je trouve, qui sait si ça pourrait pas être une autre recherche du domaine des neurosciences.
 

forêt

Sakura
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14 Mai 2023
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J'ai connu un type comme ça qui manifestement n'avait aucune empathie : il a éclaté à coup de balai les mulots qui vivais dans les mur de ma maison et que j'avais apprivoisés, le tout après m'avoir vu interagir gentiment avec eux. Et il tapait dur sur sa moitié.

J'ai creusé voire s'il avait la capacité de remord, la sensation désagréable qu'on sent sur soi-même quand on voit la blessure d'un autre :
- moi quand je vois une blessure sur autrui, j'ai l'impression de sentir moi-même une pseudo-douleur au même endroit.
- moi ça me fait comme de découper un steak.

Et puis c'était toujours de la faute des gens et animaux qu'il frappait....

Un jour on a pris de la MDMA ensemble, bin mon vieux j'aurais pas dû : la moindre sensation désagréable sur autrui le rendait autant heureux qu'une personne normale sous MD est heureuse quand elle voit le bonheur d'autrui. Imagine comment je me sentais, moi qui connais bien l'empathie....

Ce jour là j'ai appris que certaines personnes ne sentent pas l'empathie, et même la MDMA ne peut la leur faire comprendre. Ou plutôt que certaines personnes sentent comme l'inverse de l'empathie, et que la MDMA renforce cette sensation inverse de la même manière qu'elle renforce l'empathie chez qq1 qui la ressent

Mais il doit y avoir différents niveaux, différentes manières de la ressentir, de la conceptualiser, et pê que d'autres personnes qui ne la sentent pas auraient plus de facilité avec de la MDMA.

Pas d'études lues sur le sujet,mais j'aimerais bien
 

Sorence

zolpinaute de la sapience
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11 Oct 2022
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Malheureusement c'est très rare que des personnes se signalent comme manquant d'empathie affective car c'est très stigmatisé Une personne s'est présentée ici comme psychopathe mais elle n'est pas restée assez longtemps pour nous raconter son rapport aux drojes, à mon grand regret.
Ensuite, si je ne m'abuse, l'autisme se caractérise par un défaut d'empathie cognitive, et c'est déjà un trouble plus courant. D'ailleurs j'avais eu envie de te demander si t'as l'impression de vivre les prods différemment de tes éventuel-les potes neurotypiques ?
 

Nymphis

Glandeuse pinéale
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19 Août 2021
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Ensuite, si je ne m'abuse, l'autisme se caractérise par un défaut d'empathie cognitive, et c'est déjà un trouble plus courant. D'ailleurs j'avais eu envie de te demander si t'as l'impression de vivre les prods différemment de tes éventuel-les potes neurotypiques ?

Effectivement c'est ça : en fait en tant qu'autiste on ressent de l'empathie comme les neurotypiques, voir on a une tendance à en avoir davantage, mais il y a un décalage entre ce qu'on ressent émotionnellement et notre réponse concrète pour exprimer notre empathie (décalage entre l'empathie émotionnelle et cognitive). Vu qu'on a une grosse difficulté dans la compréhension des normes et règles sociales, les conventions, les implicites etc, il va y avoir décalage entre comment on exprime notre empathie à une personne et ce à quoi elle s'attendait par rapport aux normes sociales qui régissent la manière de l'exprimer (c'est ce phénomène qui laisse d'ailleurs penser que les autistes ont pas d'empathie).

Pour ce qui est de vivre les prods différemment de mes potes neurotypiques j'en ai pas l'impression. Y'a quelques différences que j'ai pu noter pour certaines drogues dans ce que j'ai ressenti pas rapport à ce que je lisais sur les fiches informatives ou témoignages sur l'effet d'une drogue, je pense plus cependant que c'est lié à des différences d'effets entre individus qu'à l'autisme en particulier, mais bon je te les précise quand même parce que sait-on jamais qu'en fait tu me sortes une étude que ces différences soient bien liées à l'autisme.

Pour la MDMA par exemple, j'ai bien l'effet empathogène (j'écris des messages d'amour à mes proches par téléphone, je kiffe encore plus le son avec mes potes, j'me sens comme uni et super bien avec l'environnement qui m'entoure sur le moment), mais par contre quand j'interagis avec des inconnus je leur déballe pas ma vie comme si c'était mes potes comme ça a l'air de pas mal être le cas pour d'autres. Ca exacerbe davantage mon côté sociable que j'ai déjà de base hein, mais je sais me contrôler pour pas parler sans cesse et leur dévoiler tout de moi. J'ai même pas besoin de faire un effort particulier d'ailleurs, juste que la MD me fait pas ça.

En ce qui concerne les hallucinogènes tels que les champignons et le LSD, j'y suis par contre bien plus sensible que mes potes : je fais partie des gens pour qui les effets dure 20H00 voir plus (quand je m'endors j'ai encore un tout petit peu les effets, à mon avis si j'attendais jusqu'à ne plus rien avoir du tout y'a moyen que je tape les 24H00 sous trip), et ceux sans prendre particulièrement de grosses doses ou en redropant quelques heures après, genre ça me fait ça en prenant un demi carton (bon ça vaut pas grand chose parce qu'on sait pas la quantité, mais c'est pour donner pour dire que j'ai pas besoin d'me bouffer 2 cartons d'un coup pour ça). Pour te dire par exemple avec un pote on avait drop en même temps, moi 1 carton et lui 2, bah ça lui a duré tout au plus 8-9H00 (et il a réussi à dormir 1H00 en plus ce fou) alors que moi quasi 21H00. Certes il fait 15-20 kg de plus que moi mais c'est proprement hallucinant (c'est l'cas d'le dire). De même pour les champis : quand j'en ai pris avec mes potes ils étaient tous redescendus après 6H00 de trip environ, moi il me restait encore un peu d'effets 9H00 après la prise

Voilà pour les quelques différences, je sais pas si l'autisme joue là-dedans, j'en doute. D'un autre côté avec la kétamine, pour le même dosage, j'y suis bien moins réceptif qu'un autre pote à moi, mais ça à mon avis c'est sûrement parce que je fais environ 10 cm et 20 kg de plus que lui, bien que de manière générale j'ai l'impression d'être moins réceptif à un dissociatif qu'un lysergamide ou des champignons.

Tout ça pour dire que je pense que ces différences sont plus liées à la variabilité individuelle du ressenti subjectif d'une drogue qu'à l'autisme, mais qui sait tu vas peut-être m'apprendre que c'est l'inverse ^^.

Après je précise que je suis un autiste qui a eu beaucoup de chances : dès mes 4 ans mes parents ont vu que j'avais un comportement atypique, ils m'ont directe envoyé voir un CADIPAH pour me faire les tests et on a pu me diagnostiquer Asperger (j'ai une mère médecin donc ça aide pour reconnaître ce genre de comportements). Suite à cela j'ai été pris en charge pendant plusieurs années, jusqu'à presque mes 12 ans, par des CMP et CATTP et jusqu'à mes 17 ans, âge où j'ai commencé à consommer d'autres drogues que le cannabis et l'alcool, par une psychologue pour surmonter les handicapes liés à l'autisme. Ca fait que depuis ce moment là j'ai vraiment quasiment plus aucun trait autistique, c'est devenu plus un trait de personnalité qu'autre chose. Il m'en reste que des traits bénins (par exemple parfois je me passionne pour un sujet d'un coup puis je le lâche quelques temps plus tard) et le côté positif (un intellect un peu plus développé sur certains points par rapport à la moyenne de mon âge, notamment le langage selon les rapports du CADIPAH de l'époque). Pour te dire malgré mon autisme je fais partie des gens les plus sociables de ma bande de potes tous neurotypiques. De ce fait c'est pour ça que je pense que ça n'a pas d'influences, ou infimes, sur mon ressenti par rapport aux effets des prods, ça aurait sûrement différent si mon autisme était encore bien marqué actuellement.

Par contre, une bonne chose, c'est que je suis sûr que le fait d'avoir été pris en charge si tôt et très longtemps par ces centres et une psychologue m'a aidé à avoir une très bonne santé mentale qui fait que je connais pas de dépressions, d'anxiété, ou quelconque trouble de ce style dont pas mal de personnes d'environ mon âge souffre. Et ça ça a aidé à ce que j'ai un rapport aux drogues sans addictions et pas dans l'idée d'être plus sociable ou dans une pulsion d'autodestruction comme ce que font certains d'autistes dans ce que j'ai pu lire sur quelques rapports.
 
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10 Sept 2011
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libertarianisme MDMA.jpg

Je ne sais pas s'il est utile d'ajouter quelque chose ?

(j'étais tombé sur différents témoignages de personnes autistes dont la vie avait été changée grâce à la MDMA et je sais que le MAPS avait fait un appel à témoignages à ce sujet en vue d'une future étude, je ne sais pas ce que ça a donné. Personnellement sans savoir où je me situe niveau spectre autistique ça a bien changé ma vie de découvrir que j'avais des neurones-miroir et que les câlins c'était cool ; maintenant que ma femme qui a son diag aspie va mieux niveau dépression je redoute moins les effets de la déplétion de sérotonine sur elle, et je pense qu'on se testera fera ça un de ces jours.

CECI DIT, pour les psychopathes/sociopathes je ne sais vraiment pas ce qu'il en est)
 

Acacia

𝓥𝓪𝓹𝓸𝓾𝓻𝓸𝓾𝓼 𝓢𝓱𝓪𝓭𝓮𝓼蒸気の色合い
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25 Mai 2017
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Je doute ?.

C'est surtout le trouble de la personnalité anti-sociale poussé à l'extreme version sociopathy / psychopathe / machiavélique qui bloque l'empathie .

Dans le TSA, c'est plutôt la facon de communiquer et faire comprendre cette empathie / comprendre ce qui provoque le sentiment chez autrui qui pose problème, je ne pense pas qu'on puisse dire que ce soit un trouble qui affecte l'empathie mais la facon de l'exprimer .

Et là, oui, la déshinibition / envie de proximité émotionnelle et la sensation d euphorie de ce type de produit pousserait les gens à etre plus emphatique mais, si on prend l'exemple de personnes avec un TSA ; plus emphatique *dans leur language* avec leur facon de l'exprimer .
La question est plutôt de savoir la reconnaitre et de travailler la communication / compréhension des signaux que renvoie ,l'autre .

2 personnes peuvent exprimer leur sentiments de façons totalement différentes, l'idée c'est que ce soit compris , ça me ferait peur de chercher à *normaliser* la facon d'exprimer l'émotion .

Et pour les gens qui vraiment à priori ne veulent pas de l'empathie et autres sociopathes, je sais plus quel papier j'avais lu qui listait plein de cas où les symptômes anti-sociaux, une fois soignés se transforment en symtomes de trouble borderline bien souvent, ce qui est mieux pour la société mais pour l'individu .... jsp .

Tu parles d'une forme d'automédication des symptômes avec les prod, mais tu trouves que mise à part le fait que ca te dure très longtemps (ça arrive souvent tkt moi non plus je redescend jamais vraiment), les psychés et les empèathos t'ont aidés à log terme niveau normes sociales, communication des émotions etc ?
 

Nymphis

Glandeuse pinéale
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19 Août 2021
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C'est ce que je voulais effectivement dire dans mon message, je te rejoins la dessus.

Pour ta question, je sais pas si c'est ma manière d'écrire qui laisse à penser ça, mais je n'utilise pas les prods comme automédication, ça n'a jamais été mon but. J'ai commencé à tester les prods autres que l'alcool et le cannabis à 17 ans, soit à peu près au moment où toute prise en charge a été arrêté parce qu'on a considéré à ce moment là que j'avais dépassé les handicapes de mon TSA (ça faisait déjà 2 voir 3 ans en vérité que dans ma vie je sentais que tout allait bien et que y'avait plus aucun problème, mais vu que j'étais habitué depuis 10 ans déjà à aller voir une psy et que j'aimais bien ça j'ai continué à y aller). De même quand j'ai commencé mes premières soirées à l'alcool, à peu près 1 fois tous les 1 ou 2 mois, c'était à 15 ans, soit le moment où j'avais déjà sérieusement dépasser l'autisme. J'ai du fumer mes premières tafs sur un j à 16 ans. Ca reste très jeune bien sûr, mais je faisais pas gaffe parce à l'époque j'expérimentais et que j'avais pas de recul. Heureusement que mes premières grosses cuites m'ont très vite calmé et fait consommer de l'alcool plus raisonnablement.

Tout ça pour dire que je n'ai jamais pris de la drogue dans l'idée de palier les handicapes dû à l'autisme, même pour ce qu'il s'agit de l'alcool. J'ai commencé à toucher à tout ça quand j'avais déjà plus rien niveau autistique (mise à part les quelques petits traits expliqués dans mon message plus haut, parce que bon l'autisme ne disparaît jamais vraiment, et dans mon cas je ne prends pas comme un défaut, bien au contraire). J'avais déjà plus aucun problème de communications ou de compréhensions des normes sociales J'ai toujours pris des prods pour le plaisir, l'envie d'expérimenter, de voir qu'est-ce que ça fait d'avoir un état de conscience modifié. Je prends de la drogue dans un esprit festif, entouré de bon potes avec qui triper, que ce soit pour délirer ensemble sous l'effet des prods ou alors profiter simplement de l'effet en me sachant bien entouré. Je souhaite qu'il en reste ainsi, je veux absolument pas prendre des prods dans l'esprit que ça me serve de béquilles pour quoique ce soit dans la vie, déjà parce que j'en ai pas besoin et qu'en plus je me dis que c'est le meilleur moyen qu'une addiction s'installe petit à petit. C'est pour ça que je me suis très vite renseigné sur la RDR pour la suivre au mieux afin d'éviter ce genre de problèmes, et sur les drogues en général afin de connaître leurs balances bénéfices/risques pour me me faire une opinion afin de juger qu'est-ce qui valait le coup de consommer et ce que j'avais envie de tester, et qu'est-ce qui ne m'intéressait pas et qui présentait un trop gros risque, selon bien sûr mes propres critères toutefois appuyés par les différents documents scientifiques que je lisais à ce sujet.
 
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