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[THC] Théophile drogué, musique et rapport à la défonce

  • Auteur de la discussion Styloplume
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S

Styloplume

Invité
Salut les amis,

Aujourd'hui (comme les autres fois pour être honnête) j'écris ce TR autant sinon plus pour moi que pour vous. J'ai pas mal bédave hier et j'ai passé une soirée assez intense. J'ai vu comme mon expérience au LSD a entre-temps changé toute ma compréhension de la drogue et de la musique, et je me vois obligé de redéfinir mon rapport à la défonce.

Avant-hier en rentrant chez moi du port (où j'ai dansé tout seul devant les bateaux, haha!), je tombe sur une bande de jeunes lycéens échappé de chez papa-maman, deux filles, deux garçons. Franchement jeunes je trouve, 15-16-18 ans. Ils vident une bouteille de sky et partirons bientôt à la plage rejoindre une bande.
Je les ai suivi sur la plage avec ma guitare. Rien de tel qu'une guitare pour se faire accepter. Les jeunes, de plein de milieux différents, étaient clairement pas à l'aise entre eux. Tendus en fait. Il y a eu une embrouille à la con pour une gamine de 15 ans qui manifestement aimait se mettre dans des situations dangereuses. Pas mal de violence dans l'air en fait. Pas de coups, mais plein de tension.
Ceci dit j'ai fait connaissance avec l'un d'entre eux et ses quelques potes (dont deux très concernés par la dispute). J'ai vu où il habite, on s'est bien entendu, ok, alors on se reverra, ouais?

Hier ils passent chez moi, trois mecs de 17-18 ans, je suis bien à l'aise. Je passe chez toi ce soir? Ouais? Cool. Il y aura quelque chose à fumer? Apparement. Génial, j'apporte ma guitare!

Donc hier soir je me pointe chez lui, il est 21h30. On mate la deuxième moitié d'Harry Potter 4 sur TF1. Au moment où Harry tombe dans la bassine de souvenirs de Dumbledore, le bonhomme à côté de moi me tends un joint. Bon, c'est parti....
Harry assiste au souvenir d'un procés où l'on révèle que certains de ses profs étaient des mangemorts à l'époque sombre. Imaginez qu'on vous apprenne que votre prof d'histoire a torturé des Algériens pendant la guerre! L'impression est la même. Les émotions implacables se déroulent tranquillement.
Harry erre dans le château et tombe sur ces fameux profs ex-nazis, ça fout l'ambiance je vous dis.
Ca monte serré. J'ai pris plusieurs lattes sur le joint et je l'ai rendu. Je me suis posé dehors avec mon son pour me calmer et me poser tranquille.

Ensuite, conversation avec l'hôte, qui me raconte sa vie, sa découverte de la teuf, le recul qu'il prend par rapport à toute la tension palpable dans ce "groupe" qui se retrouve régulièrement sur la plage. Je l'écoute beaucoup, c'est mon rôle, je veux devenir psy après tout ;)

Le film est fini, on se pose sur la terrasse, ambiance sympa, le voisin de l'hôte débarque, il est plus âgé qu'eux, j'ai pas mal entendu parler de lui en bien. Le gars arrive, très simple, très sympa. Il dégage un très bon karma je trouve, pas du genre à entrer déjà vexé dans une conversation comme des jeunes de la veille.

Je sors la guitare, on vide quelques verres de bières, je joue quelques trucs qui vont bien, du genre Tryo, l'hymne de nos campagnes, des trucs adaptés à l'ambiance. Je suis franchement à l'aise avec la guitare et à chanter. Par contre, les mecs sont constament à parler de l'incident de la veille, la nana pas responsable (ça c'est mon avis) et le bonhomme à qui ils reprochent d'en avoir profité. L'un d'entre eux est en colère, il ne veut pas parler avec l'autre, les nanas sont allées chez l'autre, mais qu'est-ce qu'elle fait avec lui en ce moment, ah là là, c'est terrible, c'est la fin du monde je vous dit. Les gars se passent le téléphone parce qu'ils sont énervés à parler avec l'autre bonhomme au bout du fil, tantôt oui, tantôt non, pff... je trouve pas ça mature du tout, je me rends compte que je suis adulte. Quand j'ai un problème je vais voir l'autre, on se prend le chou d'accord mais on s'en sort plus vite, quoi. Et je cogne pas non plus.
Du coup je joue de la guitare pas intermittence, le temps que les autres discutent de leurs trucs, et je tire sur le prochain joint...

... OULÀ! C'est du lourd ça! Oulàààà c'est du lourd celui-là!
Jamais pris une taffe qui me pousse à elle seule à aller me réfugier aux chiottes pour faire le point sur mon tube digestif.
Enfin, je revient. Les nanas sont de retours, ah tient, elles sont reparties, ah, ben elle font ce qu'elle veulent.

Donc, on commence à rentrer dans le vif du sujet. Le THC monte pas mal, les mecs commencent aussi à bien le sentir. On parle plus de la dispute, les filles sont pas là, alors on part sur Armstrong je ne suis pas Noir. Ca part loin là, ça part franchement loin. Mes mains jouent quasiment d'elles-mêmes, ma voix se tourne dans toute sa tessiture, des plaintes les plus hautes aux basses les plus viriles. Le pied complet. "Un jour, au-delà de nos oripeaux, noir et blanc seront ressemblant comme deux gouttes d'eau."

On émerge du rêve. Les mecs sont enthousiastes, ils sont partis aussi loin que moi. Alors j'enchaîne, je joue tout mon répertoire de chanson apprises chez les scouts ou en voyage. Le voisin super cool me dit: "ah, mec, tu me fais voyager, je te jure! "
Je joue "Aydishe Rastaman" de Ehud Banaï, enfin vite fait quoi, je connaît pas toutes les paroles, c'est de l'hébreu, un morceau reggae avec des influences judaïques. J'explique au voisin super cool que le sujet de la chanson, c'est que si le Messie des Juifs arrive, et ben, ce sera pas un Juif orthodoxe comme ils l'espèrent. Si le Messie arrive, ce sera un Rastaman! Ca nous fait bien marrer tous les deux, avec ce gars-là je suis connecté directement par l'amour, au-delà de toute identité culturelle.

"Vas-y, joue, chante, tient, on se fait un délire?"

Un délire? Okay mec! Okay!
J'attaque avec mon riff bien à moi, mon truc bien pensif que j'avais arrêté de jouer il y a des années! Paf, la ligne de notes, et paf, je chante. Ca part haut, oulà, ça part haut. Je pense pas avoir eu un auditoire aussi pris dans ma musique que moi depuis un bon moment. Je me permet tous les délires que je ne peux pas présenter à une bande de jeunes normaux sur la plage. La voix de basse chamanique, les envolées lyriques, tout le délire. Je fait un avec la musique.

"Ouah mec tu me fais partir!"

Je chante "Dis-moi, Céline", l'histoire d'une petite soeur qui dit à la grande soeur: "dis, c'est pour mieux t'occuper de nous que tu t'es pas marriée? Non, non, non, ne pleure pas, non ne pleure pas..."
Rha tu parles on est tous plongés dans la prostration la plus complète, moi je chiale, les gars font une mine pas possible. Cette chanson nous a tous touchés.

J'enchaîne avec "Le Matou" de Steve Warring, je le joue avec un beat reggae, ça passe bien, je peut m'autoriser tous les effets de style qui me plaisent.

Il se fait tard. Le voisin veut partir, se met debout, traîne un peu, et là il dit:
"Ouais, je pensais y aller, et là, j'ai dit au revoir à deux personnes seulement, je me met à rouler un joint, je pense que ça veut dire que j'aimerais rester, alors je vais me poser encore avec vous".
Je suis stupéfait! Ce gars est super connecté, il est à l'écoute de soi comme pas possible! Je lui fait part de mes pensées:
- Dis donc, c'est génial ce que tu dis! Quand on est à l'écoute de soi et de ses besoins, on peut s'aimer soi-même, et ensuite être à l'écoute des autres et de leurs besoins, les aimer, quoi.
- Complètement, mec. Le meilleur délire c'est la paix avec les autres.
- Ouais, moi aussi j'ai connu plusieurs délires, et c'est celui-là le meilleur! Une fois j'avais un conflit et j'ai décidé de me mettre à la place de l'autre et de formuler les choses du point de vue de ses besoins. Avant la fin de ma phrase tout était fini, plus de conflit!
- Ah, ouais... génial...
- C'est vraiment le meilleur délire tout ça, la paix avec soi et avec les autres!
- A fond mec. Le meilleur délire.

On fini par s'en aller. Je lui dit:
- Ok, je sais pas si t'es branché religion ou quoi, moi j'aime dire Salam Alikum! Que la paix soit avec toi!
- Complètement mon frère! La paix soit avec toi! Va, et fais gaffe!

Je me met sur la route avec ma guitare sur mon dos et mon casque sur les oreilles. C'est parti pour une demi-heure de marche défoncé dans mon monde!
Rapidement la goa oldschool (Hallucinogen et Astral Projection surtout) remplit mes oreilles et mon cerveau. Je met à penser, à penser fort.

Toute ma conscience est réunie, je suis branché sur mes pensées, inconscient, conscient, tout est synchro, tout ce que je pense est révélateur de ma psychologie profonde.

Je m'imagine être arrêté par des officiers de police, qui me demandent mes papiers, me demandent si j'ai de la drogue sur moi. Je réponds que non, cependant il leur est évident que je suis bien défoncé au THC. On commence à parler choses légales et choses interdites. Je veux faire l'intéressant, le type de drogué ouvert qui n'a pas peur de remettre en question le système et qui a les outils intellectuels pour faire valoir ses opinions. Je pars sur Freud (Du malaise dans la société) pour continuer sur l'enseignement du Christ:
"C'est une chose inhérente à la société, elle ne se soucie que de sa propre sécurité, et non de l'individu. Les lois des Hommes sont faites pour protéger tout l'ensemble au détriment du particulier. En revanche, les lois de Dieu font valoir qu'aimer la plus petite des parties revient à aimer l'ensemble entier. En ce qui me concerne, je me permet de faire passer les lois de Dieu avant celles des Hommes."
L'officier de police ne se démonte pas. Il me sort: "Tient, un drogué théophile!" Avec un ton de dédain qui me dit: "Raconte ce que tu veux, bonhomme, tu ne fais que te justifier d'avoir pris un truc interdit par plaisir."
Je m'énerve: "Je ne suis pas un drogué théophile! Je suis un théophile drogué! Je suis sûr de ce que je dit! Ca fait partie de moi, je vous le répète, c'est pour moi la vérité brute, une certitude absolue..."
Au fond de moi je sais que ce policier a raison. Je tente de me justifier par des arguments, mais je me sent coupable de ce que j'ai fait. Suis-je d'abord drogué ou théophile? L'incertitude me ronge.

La scène change. Tout en marchant, j'écoute attentivement la musique, elle a vraiment pris de la place dans mes pensées. Les synthés commencent à se séparer des basses, je commence à percevoir la musique à la sauce LSD. C'est très beau et prenant. J'enchaîne les pensées d'imagination.

Je suis maintenant au milieu d'une réunion de famille bien mondaine, au milieu de gens bien policés. On entame une conversation intellectuelle sur la musique, à se demander quelle style de musique est le meilleur.
Mon opinion est que chaque style en soi peut avoir un même pouvoir psychédélique, mais que le background psychologique de quelqu'un peut exclure certains types de musique. Par exemple, moi, le modern-jazz me fait peur.
Quelqu'un rit: "Ah! Monsieur a peur du modern-jazz! Hahahahaha!"
Et voilà Styloplume qui débarque, qui n'attendait que ce moment pour laisser exploser toute sa pensée psychonautique, mélange des enseignements de Jung, Grof et Abdrushin: "Sachez, monsieur, qu'un seul stimulus envoie un signal dans vos neurones, qui le transmet aux autres par un phénomène de dominos électrochimique! Ce stimulus propagé rempli une forme qui correspond à une pensée, qui s'inscrit elle-même rapidement dans un système d'expérience condensé. Ce système d'expérience condensé est une boule composées de plusieurs expériences vécues à des endroits et moments différents, qui ont tous en commun le même affect profond, en l'occurence la sensation d'être privé de tout sens et de tout espoir. Il aura suffit qu'un stimulus rentre dans votre cerveau pour se propager, se multiplier, envahir entièrement votre conscience et votre inconscience, les remplir de cet affect unique qui vous fera ramper de peur, tétanisé par vos émotions désormais plus fortes que vous, à vous faire crier: "Ah, Dieu, ce que le modern-jazz peut me faire du mal!"
Oulà, Stylo, tout ça c'est un super schéma de pensées, on a bien résumé et on a bien compris. C'est quand même encore assez aggressif tu trouves pas? Avoues que tu t'es mis en colère parce que tu ne te sentais pas respecté avec tes angoisses profondes. Mais il y a pas de souci, on s'en soucie de tout ça.

D'ac, alors on continue, là musique pulse toujours autant, c'est bien cool. La musique, ah! Comment la cerner, comment l'explorer? Je me retrouve dans une synésthésie partielle, les instruments se détachent, je me permet d'apprécier intellectuellement les nappes de synthé d'Astral Projection, les filtres qui changent, les phasers qui transmuttent le son, les accords construits qui suivent une mélodie par note piquée. Un accord sur Dark Magnus d'Hallucinogen se décline en montant sur l'échelle de tous ses renversements, devenant de plus en plus aigu, tout en suivant la ligne rythmique qui lui est propre. Au moment opportun, l'accord change, et l'accord seul, car ni le rythme ni la hauteur ni le timbre ne sont différents. Cette chaîne de rythme et de hauteur, cette échelle toujours mouvante s'est transmutée pour former une cadence. C'est un mouvement tout à fait commun en musique classique, et je l'ai reconnu dans de la Goa oldschool! La découverte transperce toutes les couches de ma conscience. La musique, rhaaa, la musique!

On est dans les années 70, je suis à nouveau dans la génération de mes parents. Nous sommes dans les Cévennes, refuge des anarchistes et hippies parisiens. Je suis un vieux intellectuel enthousiaste qui ressemble pas mal à un chamane, j'ai juste un calecon et je vis dans la fôret. Je reçois la visite de jeunes parisiens en quête de vérité. Il est question de musique, par laquelle on pense explorer l'âme. Je parle de l'intérêt des drogues psychédéliques dans une telle recherche. Les jeunes, plein de bonne volonté, rechignent à l'idée de devoir prendre de la drogue pour comprendre la musique.
J'éclate, passionné: "Ah, mais bien sûr! Il faut prendre ce qu'il faut, il faut explorer! Parcourir tous les chemins de la conscience, comprendre et vivre le mécanisme de la synesthésie, entendre la musique comme un tout unifié et cependant rempli d'une diversité magnifique, à l'image de la création! Il faut fouiller! Il faut aller sur les chemins difficiles qui nous mènent vers nous-mêmes!" Je me sens très content d'avoir moi-même fait l'expérience du LSD et de pouvoir dire ça sans faire semblant, mais en transmettant une part de mon vécu.

La scène change. Je suis le même personnage en train de marcher sur une route pluvieuse, moins vaillant. Des gens un peu trop bien élevés passent par là. Je dis:
- Eh oui, le LSD nous montre bien des choses, des choses belles, et aussi des choses qu'on n'a pas envie de voir.
- Ca ne me tente pas, les choses que je n'ai pas envie de voir.
- Qu'est-ce donc que vous ne voulez pas voir?
- Eh bien... des images de mort et de désolation, par exemple...
- Et pourquoi ne voulez-vous pas les voir? Avez-vous en secret peur de tomber malade et de mourir bientôt? Votre mère vous a-t-elle trop comblé sans vous laisser libre, vous conduisant à désirer sa perte? L'un de vos proches est-il mort dernièrement? Vous ne le savez pas, c'est pour ça que vous ne voulez pas le voir. Et le LSD peut vous le montrer, il peut vous dire pourquoi vous avez peur et de quoi. Et en même temps vient la Réponse, le grand Oui qui vous fait vivre. C'est une décision difficile que de prendre du LSD. Cette drogue n'est ni bonne ni mauvaise. Cherchez et vous trouverez!

Je décide de sortir de mes pensées. Je marche à côté du parc là, j'ai Hallucinogen sur les oreilles, je veux danser! Je pose ma guitare contre un arbre et je commence à danser comme un vrai teufeur (lol, j'ai vérifié, j'étais tout seul). Bam bam bam les bras, les jambes, je saute et je tourne sur moi-même, je fini par courir entre les arbres, je suis à fond de chez à fond. Je m'éclate complètement, je rentre dans la musique, la musique rentre dans moi, tout ce délire intellectuel sur la musique laisse place à un grand accomplissement. L'accomplissement de moi, l'accomplissement de tout ce que je cherchais depuis un moment et que le LSD m'a montré dans la musique. Je l'ai retrouvé sans le THC déjà, mais là le cannabis pousse bien et rentre tout seul dans les portes de la perception que le LSD a toutes littéralement défoncées. Le DXM m'avait ouvert des portes un peu dégueu, pas nettes, et il n'avait pas ouvert les plus profondes et les plus belles. Maintenant je n'ai plus peur de grand-chose quand je danse comme ça, tout est nickel, tout va bien.

Pourtant, je vient de fumer pas mal de shit... c'est peut-être pour ça que je me sens si bien?
Mmh.
Retour dans les pensées.

Je suis de nouveau un teufeur au Hadra, je suis revenu après toutes mes expériences, et je suis plongé dans une conversation avec un ou une autre teufeur(se), on s'entend bien. Je parle beaucoup par geste avec pas mal d'expressivité dans la voix.
- Tu vois, plus j'y pense et plus je sais que c'est mon truc, ça, l'exploration de la psyché, l'amour cosmique, l'unité, l'instant présent, le LSD... Et je me demande si je vais devenir juste un espèce de drogué intellectuel, un type louche qui se came avant toutes choses, qui a besoin de ses prods pour se connecter sur le monde... ou si je vais tourner bien, du genre psychonaute éclairé, comme Hofmann ou Grof, ou les autres du nouveau paradigme de la science, Capra, Sheldrake, des scientifiques avant tout, qui possèdent tout le recul nécessaire pour garder les pieds sur terre tout en explorant les étoiles.
- De la manière dont tu le racontes, là, je sens deux options qui reflètent deux dispositions globales de l'esprit. Tu les exprimes par geste, ça dénote une concordance entre ta conscience et ton inconscient. Donc je pense que tu es effectivement sur ta voie, le psychonautisme c'est pour toi, en plus tu vas en psycho à la fac n'est-ce pas? Pour savoir comment ta voie tourne au bout du compte, c'est à toi de décider comment tu remplis ta conscience et ton inconscient, de choisir le bon virage. Tu es seul à décider cela. Tu sais qu'il n'y a pas que la drogue, il y a aussi le jeûne, la méditation, le yoga... Tu peux décider de ce que tu fais.

Retour chez moi. Je me pose avec de la musique, je pars bien, bon, j'ai pas besoin de vous raconter, vous savez très bien ce que c'est. Je suis très bien dans l'ensemble, mais assez perplexe quant à ma conso de drogue. Je cause un peu avec Dieu avant de me coucher, et le prie de m'aider à y voir clair. Ensuite je récite le Notre Père. A mon avis c'était pas le meilleur truc à faire, je pense pas obtenir mes réponses comme ça.
Après tout, je suis toujours dans la phase de reconstruction de ma personnalité, c'est pour ça que je me pose tant de questions.

Aujourd'hui je me lève, un peu inquiet de ne pas faire ce qu'il faut pour moi. Allez, Stylo! On va manger, le gros petit déj aux croissants! Ensuite, on se sent bizarre, bon, on va explorer Bypass Unit vite fait!
J'ai dansé, j'ai dansé chez moi avec mon casque sur les oreilles, dansé avec le monde, dansé avec moi, et putain ça fait du bien. De l'instant présent en veut-tu en voilà, un vrai moment Nutella.

En résumé...
... J'assiste aux conclusions en même temps que vous. Là je pense que c'est pas mal tout ce qu'on a trouvé avec les prods, maintenant il va falloir que je me trouve une discipline spirituelle a appliquer tous les jours. La méditation, le yoga... si je pars dans ce sens-là ça pourrai bien se passer je pense. Je voudrais bien faire un jeûne avant la rentrée, pourquoi pas dans un monastère?

Bravo à tous ceux qui ont lu jusqu'à la fin, et merci de me laisser raconter ma vie comme ça!
 

yourownworld

Psycho disparu·e
Inscrit
22 Juin 2006
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1 858
salut

en te lisant je me suis demandé si par Théophile tu voulais dire théologien ou un truc du style, ou si c'est utilisé dans le sens étymologique du prénom (aimé de Dieu) , ou encore si c'est un mot qui ne prend sa signification que par rapport a ton trip.

sinon je sais pas quoi rajouter parce que j'ai lu ton topic hier soir et je ne me souviens plus trop des détails
 

Azathoth

Matrice périnatale
Inscrit
14 Juin 2011
Messages
18
Salut Styloplume,
Ton Tr m'a fait sourire, je me suis reconnu dans quelques unes de tes lignes, notamment les conversations imaginaires, le bien-être profond... ouais, en fait une bonne partie de ton Tr :wink:
J'aimerai juste te poser une question,
As-tu déjà vécu la même chose en étant totalement clean, c'est-à dire en pleine journée, reposé ?
C'est encore plus ahurissant, et plus sain.
J'y suis parvenu plusieurs fois grâce à la méditation, que je ne pratique que très irrégulièrement, et c'était très très intense. Tout était musique, je m'explique.

Il est 5h30, je suis sur un ponton en matière plastique dure au milieu de la mer, une bonne grosse centaine de mètre de la plage, assis en tailleur, énerve suite à une dispute pour un motif futile et dérisoire. Je ne m'en rends pas compte mais il y a une multitudes de sons. Le clapotis de l'eau, le rire d'enfants, leurs cris, les oiseaux, les bateaux au mouillage, les vagues sur le bord de l'eau... Je ressens le sol sur lequel je suis assis, je suis entièrement trempé, le soleil qui décline me réchauffe faiblement, je suis balloté par la mer. Fermons les yeux, et décidons de ne les rouvrire qu'une fois pleinement reposé et prêt. Peu à peu, les sons disparaissent les uns après les autres, les sensations corporelles s’atténuent, je n'ai plus conscience de mon environnement, c'est simple, je n'y pense plus, je suis ailleurs. Je me remplis de béatitude et de paix. "Je suis silence et paix."
(Je te passe la séance méditation.)
Réveil.
Les yeux toujours fermés, je sens que c'est bon, je suis prêt. Doucement, j'écoute mon corps. Je suis assis, presque sec, les cheveux mouillés collés à ma nuque et à mon cou, je suis balloté. Doucement ensuite, je redécouvre chaque son, tous. Indépendament les uns des autres et un par un. C'est un symphonie. C'est incroyable, je n'en reviens pas. Contemple, ne cherchons pas à comprendre, c'est beau. Je suis putain de conscient de mon corps, mon esprit est alerte et serein, calme, reposé. J'apprécie et redécouvre le monde.

'Fin voilà. Je passe la fin du voyage. Tout ça pour dire que la drogue n'est pas une fin en soit. J'était parfaitement clean, et ça reste le plus beau trip de ma vie, une découverte qui m'a bouleversé. Réfléchis sérieusement à la méditation, c'est simple et bienfaisant, tu n'en appréciera que plus profondément les moindres choses qui t'entourent, et ce, grâce à ton seul esprit.
 
S

Styloplume

Invité
Salut Azathoth (brrr, les histoires de Cthulhu m'ont fait froid dans le dos)

J'ai déjà vécu ça. Reposé, clean, à fond.

La méditation j'ai déjà donné un peu, j'ai passé plusieurs journées dans une maison du bouddhisme théravada à Berlin, où j'ai pour la première fois passé plus de dix minutes en méditation. La première fois que j'ai médité pour de bon, avec un accompagnement, pendant 40 minutes, j'en suis sorti avec des contractures dans les jambes et un niveau d'énergie incroyable, une euphorie pas possible.
Par la suite l'euphorie est passée est la méditation est devenue pour moi un truc plutôt difficile, surtout seul et sans accompagnement. Il me manque le courage, ou non, en fait j'ai juste trouvé mon truc.

Le dialogue intérieur, ouais à fond, ça c'est ma technique privilégiée. Je parle à voix haute avec moi-même pour admettre des trucs que je me cachais à moi-même. Ca fait mal mais ça fait du bien après.

D'ailleurs je me reconnait pas mal aussi dans ce que tu racontes, le moment de solitude et d'immersion en soi. On redécouvre le monde avec de nouveaux yeux.

Méditation ou dialogue intérieur, on ne doit pas avoir besoin de drogue pour ça. Ca aide juste.

J'ai pas grand-chose d'autre à dire, en fait... je crois qu'on s'est très bien compris. Pour le moment j'ai un truc à faire sur l'ordi, ça traîne depuis un bon moment et il faut que je prenne mon courage à deux mains pour le faire.

@ plus!
 
S

Styloplume

Invité
En général je me cale sur une basse très régulière de quelques notes, dans la gamme pentatonique, et j'enchaîne les vocalises chamaniques.

Quand ça pousse davantage, je détaille avec quelques arpèges, toujours en pentatoniques, très posé.
Et quand je m'excite, ça devient du n'importe quoi et à moins d'être entré dans le trip depuis le début, je doute que quelqu'un puisse aimer. (Mais sous THC c'est juste le délire!)
 
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